MESSIAEN Olivier (1908 - 1992)

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MESSIAEN Olivier (1908 - 1992)
MANUSCRIT MUSICAL autographe signé «Olivier Messiaen», Catalogue d'oiseaux pour piano (1959) ; 277 pages in-fol. plus pages de titre, en 13 dossiers sous chemise-titre. Manuscrit complet de ces treize pièces pour piano, grand chef-d'œuvre de la littérature pianistique. Composé en 1956-1958, ce Catalogue d'oiseaux est une œuvre gigantesque formée de treize pièces pour piano, d'une durée de 155 minutes. Après des extraits joués les 30 mars 1957 et 25 janvier 1958, la création intégrale de l'œuvre eut lieu le 15 avril 1959, salle Gaveau, dans le cadre du Domaine musical, à l'occasion des cinquante ans du compositeur, par sa dédicataire la pianiste Yvonne Loriod (et épouse du compositeur), devant un auditoire subjugué. L'œuvre fut publiée en sept volumes aux éditions Alphonse Leduc, en avril 1964. On ne sait ce qu'il faut le plus admirer dans cette œuvre gigantesque. Au fi l des treize pièces, ce sont soixante-dix-sept oiseaux dont les chants sont rendus et transcrits au piano avec une précision d'ornithologue étonnante ; mais c'est surtout par leur transfi guration musicale, et l'organisation de ce massif sonore dans une polyphonie colorée aux savants agencements rythmiques qu'il renouvelle totalement l'écriture pianistique dans ce Catalogue qui s'est imposé d'emblée comme un des monuments pianistiques. Le manuscrit est très soigneusement noté au crayon noir sur des feuillets doubles de papier à 16 lignes, classés sous 13 dossiers, chacun sous chemise-titre avec un texte de présentation, et parfois la durée de la pièce. Il a été soigneusement révisé par Messiaen en vue de l'édition, comme l'indiquent des notes de relecture. Le manuscrit est méticuleusement annoté, avec de très nombreuses indications de tempo, de dynamique, de nuance, les diverses interventions d'oiseaux, parfois des doigtés... La page de titre porte ce sous-titre : «Chants d'oiseaux des provinces de France. Chaque soliste est présenté dans son habitat, entouré de son paysage et des chants des autres oiseaux qui aff ectionnent la même région». Suit un texte de présentation : «La rédaction musicale du Premier Catalogue d'Oiseaux a été commencée en octobre 1956 et terminée le 1er septembre 1958. Les voyages et les séjours répétés, nécessaires pour la notation des chants de chaque oiseau, ont été parfois très antérieurs à la composition des pièces. Ses indications étant très précises, l'auteur a pu sans peine réveiller des souvenirs vieux de quelques heures ou de plusieurs années. L'œuvre est par lui dédiée deux fois : à ses modèles ailés, à la pianiste Yvonne Loriod». Vient ensuite la table des pièces, classées en 9 livres (il y en aura en fait sept : 1er livre : I-III, 2e livre : IV, 3e livre : V-VI, 4e livre : VII, 5e livre : VIII-IX, 6e livre : X, 7e livre : XI-XIII). Chaque pièce est accompagnée d'un commentaire détaillé, dont nous ne donnerons que quelques exemples. I. Le Chocard des Alpes (coracia graculus). «Strophe : les Alpes du Dauphiné, l'Oisans. Montée vers la Meije et ses trois glaciers. 1er Couplet : près du refuge Chancel : le lac de Puy-Vacher, merveilleux paysage de montagne, abîmes et précipices. Un Chocard des Alpes, séparé de sa troupe, traverse le précipice en criant. Vol à voile, silencieux et majestueux, du grand aigle royal, porté sur les courants aériens. Croassements rauques et féroces, grognements du grand corbeau, seigneur de la haute montagne. Diff érents cris des chocards et leur vol acrobatique (glissades, piqués, loopings) au-dessus des abîmes. Antistrophe : avant Saint-Christophe-en-Oisans, le Clapier Saint-Christophe : chaos de blocs écroulés, rochers dantesques, accumulés en désordre par les géants de la montagne. 2e Couplet : un Chocard des Alpes fait le tour du paysage en survolant les précipices. Même cris et même vols que dans le 1er Couplet. Épode : les Écrins : Cirque de Bonne-Pierre, avec ses immenses rochers, alignés comme des fantômes géants, ou comme les tours d'une forteresse surnaturelle !». Durée : 8'50 (19 p.). II. Le Loriot (oriolus oriolus). «Fin juin. Branderaie de Gardépée (Charente), vers 5 h 30 du matin - Orgeval, vers 6 h. - les Maremberts (Loir-et-Cher), dans le plein soleil de midi. Le Loriot, le bel oiseau jaune d'or aux ailes noires, siffl e dans les chênes. Son chant coulé, doré, comme un rire de prince étranger, évoque l'Afrique et l'Asie, ou quelque planète inconnue, remplie de lumière et d'arcs-en-ciel, remplie de sourires à la Léonard de Vinci. Dans les jardins, dans les bois, d'autres oiseaux : la strophe rapide et décidée du Troglodyte, la caresse confi ante du Rouge-gorge, le brio du Merle, l'amphimacre du Rouge-queue à front blanc et gorge noire, les répétitions incantatoires de la Grive musicienne. Longtemps, sans se lasser, les Fauvettes des jardins déversent leur virtuosité douce. Le Pouillot véloce ajoute ses gouttes d'eau sautillantes. Rappel nonchalant, souvenir d'or et d'arc-en-ciel : le soleil semble être l'ém
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