RÉTROMOBILE 2020
UNE SÉLECTION POINTUE ET VARIÉE


 

Cette semaine, Aguttes s’installe à nouveau Porte de Versailles à l’occasion du salon Rétromobile, rendez-vous immanquable marquant le lancement de la saison automobile. L’équipe Aguttes on Wheels au complet vous recevra tout au long de la semaine sur son stand P 033 situé dans le hall 1, et sur lequel prendra place une sélection pointue mais également très éclectique de 5 automobiles de collection.
 

1962 – Alfa Romeo Giulietta SZ Coda Tronca #00197

Voulue par Alfa Romeo au début des années 50, la Giulietta sera présentée dans sa version initiale en 1954 au salon de Turin. Fort du succès commercial que remporte la petite Alfa, le modèle sera décliné en plusieurs versions et connaîtra de nombreux succès en compétition notamment grâce à l’accord passé entre le constructeur italien et le carrossier Zagato aboutissant à la conception d’une version au dessin mieux profilé et à la carrosserie allégée en aluminium. Ainsi naîtra la Giulietta SZ (Sport Zagato) dont à peine plus de 200 exemplaires au total seront fabriqués. Cette série limitée sera déclinée dans une version SZ Coda Tronca aussi appelée SZ2, produite à seulement une trentaine d’exemplaires. C’est l’un d’eux qui sera exposé sur le stand Aguttes on Wheels, le châssis 00197 présentant un historique prestigieux et continu depuis 1962.

Cette Alfa Romeo Giulietta SZ Coda Tronca fit ses premiers tours de roue en compétition aux 1000 Km de Paris, aux mains de Giampiero Biscaldi et Romolo Rossi, engagée par la Scuderia Sant’Ambroeus. Pour sa première course, elle terminera 16ème au classement général et 4ème de sa classe. Elle participera ensuite aux 24 heures du Mans en 1963, toujours avec la Scuderia Sant’Ambroeus mais se verra disqualifiée à cause d’un ravitaillement en huile trop tôt dans la course. En 1964 alors qu’elle est désormais la propriété de Girolamo Capra, elle se classe 21ème de la Targa Florio. Lui aussi membre de la Scuderia Sant’Ambroeus, Capra prendra part cette même année aux 1000 Km du Nürburgring, au Mugello GT Grand Prix, ainsi qu’au championnat d’Italie de course de côte. Pour sa quatrième saison de compétition, la Giulietta sera engagée à son ultime manche du championnat du monde d’endurance et signera une très belle 6ème place au général des 1000 Km de Monza 1965. En fin de saison, elle sera vendue à Danilo Parnetti qui prendra part au championnat d’Italie de course de côte pour la saison 1966.


Sa carrière sportive terminée, cette SZ Coda Tronca rejoindra la collection du japonnais Yoshi Hayashi au début des années 80 et traversera le Pacifique pour rejoindre une vingtaine d’années après la collection de Bruce Bradburn, puis Peter Hageman qui l’inscrira à Pebble Beach en 2008. Exposée à Rétromobile en 2010, elle restera en France et retrouvera la compétition la même année en participant à une manche du très exclusif plateau Trofeo Nastro Rosso (Peter Auto) sur le circuit Paul Ricard. Quelques mois plus tard, elle revient dans la Sarthe pour la cinquième édition du Mans Classic avec le n°58. Désireux de poursuivre sa carrière en compétitions historiques, son nouveau propriétaire fera intégralement restaurer l’auto chez Alfaholics et reviendra à la compétition en 2014 avec une participation au Tour Auto puis au Mans Classic. Gentleman Driver connu et reconnu dans le milieu des courses historiques, c’est le regretté Jean Brandenburg qui en fait l’acquisition en 2017. Préparée dans les ateliers d’Yvan Mahé, la Giulietta  roulera en 2018 à trois reprises en compétition avec son nouveau propriétaire, à Spa, une nouvelle fois au Mans Classic et enfin au Rallye des Légendes Richard Mille. Pièce Maîtresse de la Collection Jean Brandenburg, cet exemplaire sera vendu aux enchères le 15 mars prochain à Paris.





1949 – Delahaye 135 M Coach « Gascogne » par Dubos #801444

Elégante et profilée, la ligne de la Delahaye 135 M Coach Gascogne est l’œuvre du designer français Philippe Charbonneaux. C’est donc tout naturellement qu’il se porta acquéreur de ce modèle de 1949 auprès d’un certain Jean-Michel Choplin de la Ferté-Bernard le 7 mai 1980. Achetée en parfait état de conservation et de fonctionnement, elle rejoindra sa collection à Saint-Dizier en Haute-Marne puis quelques années plus tard son musée de Reims de 1985 à 2016.

De couleur noire avec une sellerie en cuir bordeaux, la voiture n’a jamais été restaurée et se présente aujourd’hui dans un état d’origine exceptionnel. Immatriculée à partir du 31 décembre 1969 en Haute-Garonne sous le numéro 303 BR 31, puis 1946 RA 72 lorsqu’elle est mise au nom de Jeannine Choplin, le fils du Designer, Hervé Charbonneaux, la mettra enfin à son nom à l’adresse du musée de Reims, le 02 septembre 1985. A son volant, ce dernier participera au Rallye Delahaye puis au Rallye du Mont-Blanc. Elle roulera ensuite occasionnellement avant de trouver sa place au musée.
 

Bien que la mécanique fût récemment remise en route par le spécialiste Xavier Mathiot, la carrosserie n’a vraisemblablement jamais été repeinte et seule la peinture de l’aile arrière droite sera à reprendre. L’habitacle dans son état d’origine est superbement patiné et conservé. Le remplacement des moquettes sera éventuellement à prévoir mais les tapis et contre portes sont quant à eux à conserver ainsi. L’ensemble du tableau de bord est complet avec tous ses boutons poussoirs et compteurs qui encadrent le volant d’origine. Pour en revenir à la mécanique de cette auto, et comme cela nous a été confirmé par Jean-Paul Tissot – Président du Club Delahaye – la voiture est toujours équipée de son moteur d’origine, un type 5 S 103, c’est-à-dire un 135 M mono-carburateur qui fut ultérieurement monté en 3 carburateurs comme cela se faisait régulièrement à l’époque pour gagner plus de puissance.


La collaboration de la carrosserie Dubos avec la marque Delahaye débuta avant la Seconde Guerre mondiale avec la création d’un cabriolet sur châssis 135 M, présenté au Salon de Paris 1937. Louis Dubos décède en 1947 et ce seront ses trois fils (Léo, Pierre et Jean) qui reprirent l’entreprise et s’attachèrent à réaliser des voitures sobres et élégantes. Sur châssis Delahaye 135 M, le carrossier réalisa un premier coach largement inspiré des lignes d’avant-guerre. Puis au salon 1949, il présenta deux coachs : un coach « Gascogne » blanc et un second ayant la particularité d’être un mixe entre la version de 1947 et la version « Gascogne ». Selon le recensement des Gascogne, seuls douze coachs Gascogne sont répertoriés et connus à ce jour. Rare, belle et performante grâce à son moteur six-cylindres de 110 ch et sa boite Cotal au maniement génial, cette 135 M à l’historique enviable est l’unique coach Dubos en strict état d’origine.




1972 – Ferrari 365 GTB/4 Daytona Competizione #14065

Les années 60 et 70 auront vu défiler quelques-unes des plus belles et performantes Ferrari dédiées à la compétition. Dans la deuxième moitié des années 60, la guerre Ferrari-Ford fait rage sans oublier Porsche qui multiplie les victoires de classe avec sa 911, et les victoires au scratch avec sa redoutable 917. En ces temps et jusqu’au début des années 70, Ferrari reste compétitif dans la catégorie reine avec ses 512 S/M, puis 312 P mais en GT la Scuderia est bien éloignée des podiums dans les compétitions majeures du championnat à cause d’une 275 GTB en mal de performances et une relève qui se fait attendre…

C’est dans ce contexte qu’apparait finalement la 365 GTB/4 Competizione, développée sur une base standard de voiture de route. Fabriquées chez Ferrari à Modène, les premières compétition-client seront toutes habillées d’une carrosserie en aluminium et destinées aux écuries privées ou semi-officielles, notamment le North American Racing Team de Luigi Chinetti. Les résultats sont très vite au rendez-vous avec une 4ème place au Tour de France 1972, une 5ème place au classement général des 24h du Mans 1972, et deux victoires de classe toujours au Mans en 1972 et 1973. C’est alors que deux autres séries de cinq 365 GTB/4 Competizione sortent des ateliers de Modène avec une carrosserie à dominante acier, portant au total le nombre de 15 voitures fabriquées officiellement par l’usine, sans compter les châssis 12547 et 13715. A la même période, une série de 8 autres 365 GTB/4 seront converties par des clients privés tels que Ecurie Francorchamps et toujours le North American Racing Team.

L’exemplaire que nous présenterons sur notre stand est l’un d’eux. L’un des 25 exemplaires fabriqués en période pour le championnat du monde des marques. Le châssis 14065 a été développé pour l’américain Kirk F. White désireux de l’aligner aux 12h de Sebring en 1972. Rappelons que White s’était illustré un an auparavant avec sa Ferrari 512 M « Sunoco » préparée en collaboration avec Roger Penske et Traco Engineering. En 1972 donc, White convertira cette Daytona aux spécifications groupe IV de l’époque en impliquant évidemment Traco Engineering ainsi que Holman & Moody réputés pour les préparations effectuées sur les Ford engagées dans les programmes NASCAR et 24h du Mans.  Le cœur d’une voiture de compétition réside bien entendu dans le moteur, et c’est précisément à ce sujet que le châssis 14065 se démarque de tous les autres…Traco Engineering s’est vu confier la préparation de deux moteurs de Daytona en 1972. Celui du châssis n°14065, mais aussi celui du n°14271 aussi connu sous le nom de « The blue Cannonball » qui remporta le premier Cannonball en 1971 aux mains de Dan Gurney et également propriété de Kirk White. Peu avant les 12h de Sebring, les moteurs des deux Daytona sont échangés. Jusqu’à récemment, on ne savait pas pourquoi les deux moteurs avaient été échangés mais une source proche de White a expliqué que Traco Engineering avait simplement  jugé que le bloc moteur du châssis 14271 était plus solide et plus performant. Elle est aujourd’hui vendue avec son moteur d’origine et un second moteur entièrement reconditionné et reconnu par le département Classiche de Ferrari.

A son arrivée à Sebring, la Daytona de Kirk White Motor Racing se présente dans sa livrée actuelle. Qualifiée en pole position dans sa classe elle se révèle bien plus rapide que les deux nouvelles Daytona du NART converties par la maison mère italienne. Après un bon début de course, la Daytona de White rendra finalement les armes au 53ème tour à cause d’une transmission défaillante. Il vendra ainsi la voiture à Ron Spangler son premier propriétaire qui lui offrira une paisible retraite aux Etats-Unis  jusqu’à ce qu’elle soit sélectionnée en 1996 pour le Challenge Historique Ferrari Shell, année pendant laquelle elle rejoindra une prestigieuse collection au Japon. En 2010, alors qu’elle revient aux Etats-Unis, le châssis 14065 obtient son certificat Ferrari Classiche et participera 4 ans de suite au Cavallino Classic. La mécanique a été intégralement restaurée par DK Engineering en 2018 et fonctionne à merveille. Cet exemplaire particulier, probablement le plus compétitif des vingt-cinq Groupe IV produits vous ouvrira les portes des plus importantes compétitions historiques en Europe ou aux Etats-Unis. Reconnue par l’usine comme l’une des 25 Groupe IV fabriquées en période, Aguttes proposera cette voiture à la vente.



 

1950 – Fiat 1100 ES Coupé Pinin Farina #500435

Au lendemain de la seconde guerre mondiale, Fiat est dans une situation économique compliquée. Grâce à l’aide du plan Marshall, les usines détruites pendant la guerre sont reconstruites et le constructeur turinois retrouve une cadence de production digne des années trente. De nouveaux modèles sont alors introduits sur le marché, parmi eux la Fiat 1100 qui sera déclinée en plusieurs versions dont une rare version ES signée Pinin Farina qui se démarque par une calandre plus large et qui servira de base pour la conception de la Simca 8 Sport.  

Aujourd’hui, on compterait moins d’une dizaine d’exemplaires de Fiat 1100 ES Coupé Pinin Farina dans le Monde. Celui que nous présenterons sur le stand possède une histoire des plus singulières. Sortie des ateliers Pinin Farina en 1950, elle rejoint le Maroc en 1951 par l’intermédiaire de l’importateur Afric Auto implanté à Casablanca. C’est alors qu’elle obtient sa première immatriculation n’ayant jamais eu de plaques italiennes auparavant. Son tout premier propriétaire en revanche est bien d’origine italienne lui, Noé Cecchetti. Il engage alors sa petite Fiat au VIème Rallye du Maroc en mai 1952 puis aux 12h de Casablanca avec son copilote Louis Ferry. L’équipage emmènera sa monture au bout en finissant à la 14ème place alors qu’un certain Trintignant abandonnera au volant de sa puissante Talbot T26GS. Vendue à son deuxième propriétaire Albert Mannarino, la Fiat 1100 ES Coupé Pinin Farina châssis 500435 ne sera plus jamais engagée officiellement en compétitions mais restera sur le sol marocain. Son actuel propriétaire en fait alors l’acquisition dans le milieu des années 80 et entreprendra sa première restauration une quinzaine d’années plus tard dans le strict respect de l’origine.

Sa restauration terminée, la Fiat reprendra place parmi la vingtaine d’autres voitures de cette atypique collection marocaine. En 2017, l’actuel propriétaire est invité à exposer sa Fiat à la 5ème édition du Gentleman Drivers Awards 2017, un concours d’élégance organisé à Marrakech. C’est à cette occasion qu’elle remportera sa classe en présence de Paolo Pininfarina. Pour la première fois sur le territoire français, nous aurons l’honneur de présenter cette Fiat 1100 ES Coupé Pinin Farina sur notre stand avant qu’elle ne soit vendue aux enchères le 15 mars à Paris.




 

1991 – Jordan 191 7up F1 Team #191-6

Déjà familier des courses automobiles depuis qu’il a monté en 1979 sa propre écurie de F3, Eddie Jordan se lance véritablement dans la cour des plus grands en 1990 en projetant de préparer deux F1 pour la saison 1991, avec son seul apport personnel équivalent à 6 millions d’euros. Impensable aujourd’hui… Qu’importe, « si la voiture est belle, les sponsors se battront pour être dessus » disait-il. Dessinée par Gary Anderson, la Jordan 191 sera très vite identifiée comme l’une sinon la plus belle F1 de son époque. Elle recevra d’ailleurs le titre honorifique de plus belle voiture de compétition de la saison 1991, décerné par le magazine britannique Autosport. Sponsors en poche, avec seulement 8 millions d’euros de budget, Eddie Jordan démarre la saison 1991 avec l’expérimenté pilote italien Andrea De Cesaris et le novice mais prometteur Bertrand Gachot. C’est d’ailleurs le français qui réalise le meilleur début de saison avec une 10ème et une 13ème place aux Etats-Unis puis au Brésil.

Au total, sept châssis seront fabriqués mais selon le Formula One Register seuls 3 d’entre eux n’ont jamais été accidentés au fil de la saison 1991. Le châssis n°6 qui sera présent sur le stand Aguttes on Wheels pendant Rétromobile est l’un d’entre eux. Fabriqué au cours de l’été 1991, et toujours selon le Formula One Register, le châssis 191-6 prendra part à son premier Grand Prix en Hongrie avec le numéro 33 attribué à Andrea De Cesaris. Il terminera 7ème derrière les principaux cadors du championnat tels que Senna, Mansell ou Berger. La Jordan 191-6 prendra ensuite le départ du Grand Prix de Belgique aux côtés d’un nouveau talentueux pilote, un certain Michael Schumacher qui connait alors ses grands débuts dans la discipline reine. Remonté à la deuxième place du classement général, Andrea De Cesaris mène sa F1 tambour battant mais terminera finalement classé 13ème de l’épreuve belge à cause d’une défaillance technique. La Jordan poursuivra jusqu’à la fin de la saison et sera principalement utilisée en essais libres pour peaufiner les réglages avant chaque course.

Plus tard, le châssis 191-6 rejoindra la collection du légendaire pilote belge Jean Blaton alias Beurlys, et sera vendu en 2005 en même temps que le reste de sa collection. Dans les mains de son actuel propriétaire depuis plus de 10 ans, cette monoplace reprendra la piste en 2011 au sein du Boss GP et participera à deux reprises au Goodwood festival of speed en 2012 et 2014. Aguttes aura l’honneur de présenter à la vente celle qui subsiste encore à ce jour comme l’une des plus belles F1 de ces 30 dernières années.



 

VENTE DE PRINTEMPS
DIMANCHE 15 MARS, PARIS
 

Organisée pour la seconde fois à Paris, la vente de Printemps se tiendra le 15 mars 2020 à l’Espace Champerret dans le 17ème arrondissement. Le catalogue est en cours mais il est encore possible d’y inscrire votre automobile de collection. Pour cela, n’hésitez pas à nous rendre visite sur notre stand pendant Rétromobile ou à nous contacter par e-mail ou par téléphone : Paris : +33 (0)1 47 45 93 01 - Lyon : +33 (0)4 37 24 24 23 - voitures@aguttes.com