MAZARIN Jules (1602 - 1661) cardinal et homme d'État

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MAZARIN Jules (1602 - 1661) cardinal et homme d'État
L.A.S. «GR Cardl Mazarini», Fontainebleau 14 août 1646, à l'abbé BENTIVOGLIO ; 3 pages in-fol., dont une page et demie par un secrétaire avec 7 lignes chiffrées, puis 37 lignes autographes d'une petite écriture serrée (bords un peu brunis) ; en italien. Importante lettre diplomatique, pendant le guerre de Trente Ans, après la défaite française à Orbetello. Il a reçu ses lettres de juillet avec les messages codés ; il n'est pas nécessaire d'en discuter davantage, puisque l'entreprise d'Orbetello [en Toscane, de mai à juillet 1646] est terminée et qu'il n'y a plus rien à faire. Les fautes qui s'y sont commises, les événements désastreux qui s'y sont produits, ont rendu inutiles toutes les diligences qui y ont été consacrées, et qui n'auraient pu être ni accélérées ni continuées davantage. Le mauvais résultat de cette entreprise est sans conséquence pour les intérêts de la Couronne, dont les armes vont partout ailleurs avec une bonne fortune accoutumée, de sorte que les Espagnols auront peu d'occasions d'en faire une grande fête, à moins que ce ne soit pour couvrir leur dégoût pour les autres pertes qu'ils ont subies. Mazarin se réjouit de la prudence avec laquelle le Grand-Duc s'est conduit, et il n'a pas perdu l'occasion de louer les mérites de Son Altesse et la sincérité de son esprit envers la France. Cependant de bons esprits ont voulu faire comprendre au cardinal qu'il s'agissait d'apparences artificielles, et que les vrais sentiments et la volonté de Son Altesse étaient tous tournés vers les Espagnols ; mais il a contesté ces idées et répondu que c'était une malice trop connue que de vouloir ôter la foi à ce qu'on voyait pour l'abandonner à la simple imagination et aux soupçons, que les actes du Grand-Duc avaient suffisamment démontré quelles étaient ses intentions ; et Mazarin est certain que les Espagnols se seraient volontiers contentés que les apparences soient pour eux. Il charge l'abbé d'assurer le Grand-Duc que cette occasion lui a servi merveilleusement à gagner la faveur de Sa Majesté. On ne sait pas encore s'il y a un espoir (suivent 7 lignes chiffrées). Puis Mazarin écrit la fin de la lettre de sa main. Autant Bentivoglio s'est efforcé de démontrer au Grand-Duc la satisfaction de Sa Majesté à la conduite tout à fait fiable de Son Altesse, autant cela ne correspond pas à ce que le temps et les actions montreront comme vrai, à l'avantage de Son Altesse et de sa Maison. Le Roi et la Reine vont écrire à Son Altesse, en remerciement pour ce qu'il a fait, et Mazarin compte sur l'abbé pour accompagner ces lettres des mots les plus appropriés pour obliger Son Altesse le Prince ; et au reçu de cette dépêche à Gênes, il doit retourner à Florence pour accomplir cette mission et y rester jusqu'à ce qu'il reçoive de nouveaux ordres quelques jours plus tard. Dix vaisseaux de l'armée française sont déjà partis de Toulon sous le commandement du marquis, qui doivent servir de garde permanente au service des souverains de Venise conformément à la permission qui leur a été donnée, comme l'armement de ces vaisseaux a été fait en Hollande au nom d'un ministre de la République, de sorte que la flotte française est très affaiblie, mais Sa Majesté a voulu remplir l'intention donnée aux dits souverains de les aider dans cette voie plus volontiers que de tenter de combattre les ennemis qui existent bien sûr en mer. Cependant on verra ce qu'il est possible de faire des vaisseaux restants et de la galère, et on attend une réponse de la Catalogne pour savoir quelle pourrait en être la meilleure utilisation. Au cas où une résolution serait prise concernant l'Italie, l'abbé en sera aussitôt informé... Etc.
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