ZOLA Émile (1840-1902)

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ZOLA Émile (1840-1902)
8 L.A.S. «Emile Zola», 1867, à Henry et Arsène HOUSSAYE ; 15 pages in-8 ; montées sur onglets en tête d'Un mariage d'amour (L'Artiste, août-octobre 1867) ; un volume in-4 bradel demi-vélin vert, pièce de titre rouge (reliure de l'époque, dos et coins frottés). Bel ensemble concernant l'édition pré-originale du premier grand roman de Zola, Thérèse Raquin. Édition pré-originale complète, dans les 3 livraisons de la revue L'Artiste, Revue du XIXe siècle, des 1er août, 1er septembre et 1er octobre 1867, du roman Un mariage d'amour, qui sera rebaptisé Thérèse Raquin. 8 L.A.S. de Zola ont été montées en tête. Elles sont adressées à Arsène HOUSSAYE, rédacteur en chef de L'Artiste, ou à son fils Henry, du 12 février au 25 septembre 1867, et sont relatives à la publication du roman. 12 février 1867. Zola explique que la nouvelle demandée est devenue un roman en six parties, Un mariage d'amour : «Je voudrais tenter d'écrire cette oeuvre, de l'écrire avec mon coeur et ma chair, d'en faire une chose vivante et poignante. [...] Dans la vie de travail où je me suis jeté, j'ai besoin, pour écrire des pages vécues et librement littéraires, d'être poussé par les nécessités de la publication. Je n'écrirai peut-être jamais Un mariage d'amour, si je ne trouve pas un homme intelligent qui consente à accepter ce roman sur parole et à en publier les six parties au fur et à mesure de la composition. [...] Je sens que ce sera là mon grand ouvrage de jeunesse. Je suis plein du sujet, je vis avec les personnages »... 4 mars, il adresse la première partie. 18 avril, il donne sa nouvelle adresse aux Batignolles pour l'envoi des épreuves. 29 avril, il déplore le retard mis à la publication, souhaitant qu'elle commence le 1er juin. 8 mai, il plaide encore pour qu'on commence la publication. 6 juin, envoyant une brochure (Édouard Manet), et réclamant les épreuves. 9 juin, sur MANET : «J'ai vu hier Édouard Manet et lui ai fait connaître le désir que M. Arsène Houssaye aurait de publier une de ses eaux-fortes dans l'Artiste. [...] Il ne vous donnera pas l'eau-forte d'Olympia qui, - entre nous -, est manquée. Je lui ai conseillé de vous remettre une autre eau-forte [...] une reproduction de son tableau : Lola de Valence. C'est un véritable chef-d'oeuvre de souplesse et d'énergie»... 25 septembre : «J'ai autorisé M. Houssaye à supprimer tout ce qui l'effraierait, non seulement des phrases, mais des pages entières, s'il le jugeait convenable. On ne peut pas, ce me semble, être plus coulant. Seulement, je l'ai prié de ne pas ajouter une seule ligne. J'ai l'entêtement, ridicule peut-être, de ne pas vouloir introduire un mot de prose étrangère dans mon oeuvre. [...] J'accepte à l'avance toutes les coupures, je consens à ce que l'on châtre mon roman de façon à lui ôter la virilité qu'il peut avoir et qui le rend, dites-vous, si dangereux. Seulement, je vous le répète, je désire qu'on conservât intactes les phrases qui seront jugées innocentes, et qu'on n'introduise pas parmi elles d'autres phrases, des inconnues que je refuse à l'avance, si fières, si nobles, si parées qu'elles soient»... Note autographe d'Henry HOUSSAYE (février 1877) sur la page de garde, sur l'histoire de la publication du roman : «Le présent exemplaire contient huit lettres autographes d'Émile Zola, relatives à la publication du roman et adressées une à mon père, six à moi et une à Charles Coligny qui était à cette époque secrétaire de la rédaction de l'Artiste»... Provenance : Henry HOUSSAYE (ex-libris) ; François Laveissière (ex-libris).
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