MALHERBE François de (1555 - 1628) poète

Lot 103.Bis
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6000 - 8000 EUR
MALHERBE François de (1555 - 1628) poète
L.A.S. «Malherbe», Paris 13 mars 1623, à son cousin M. du BOUILLON, conseiller du Roy et trésorier de France au bureau de Caen ; 2 pages in-fol., adresse avec sceaux de cire rouge sur lacs de soie violette. Belle lettre à son cousin, sur le passage en France incognito du Prince de Galles, futur Charles Ier d'Angleterre. La lettre a été recueillie dans les OEuvres de 1630 (livre II, lettre 32). «Monsieur mon cousin, Vous ne recevez jamais de mes lettres sans quelque importunité et moy jamais des vostres sans quelque faveur. Vostre paquet me vient d'estre rendu, et dedans, le contract de la constitution de rente que je desiroys. Je vous ai desja protesté que le nombre de vos bienfaits a espuisé mes remercimens. N'en attendez donc plus de moy. Je suis marry de ne vous pouvoir offrir quelque revanche; mais il faudroit estre mieux avecq la fortune que je ne suys pour en attendre cette gratiffication. Elle en fera ce que bon luy semblera. Ma consolation est que comme vous m'avez toujours aimé gratuitement, vous en ferez de mesme a l'avenir [...] Pour nos nouvelles, je m'asseure que lon vous aura conté le passage du Prince de Galles. Je croy que par ceste impatience il a voulu tesmoigner à sa maîtresse la grandeur de son amour. Il vit recorder le balet de la Reyne, et y vit celle qu'autresfois il a desirée pour femme [Henriette-Marie de France, qu'il épousera en 1625]. Ce sera a luy, quand il aura veu celle d'Espagne de juger sil a perdu ou gaigné. Quant a moy mon cousin je vous diray sans cajolerie, que la nostre est une des plus gentiles princesses qui soit au monde, et que je ne croy point quil y ait non une personne de sa qualité, mais une damoiselle en France de qui l'esprit ne perdist sa cause sil estoit mis en comparaison avec le sien. J'ay esté ce matin à l'audience du Mylord Hays [envoyé du roi d'Angleterre Jacques Ier], de laquelle je n'ay rien entendu; mais j'ay pris garde que le roy luy a fait fort bon visage et à l'accueuil et au congé. Le suget de l'audience estoit l'excuse du passage du prince de Gales en ce petit equipage, et ainsy deguisé comme il estoit. Nous attendons Monsieur le Prince ceste semaine. Il y en a qui s'imaginent quelque nouveauté a sa venue. Pour moy je ne suys pas de leur avis. On avoit grandement parlé d'un voyage en Picardie; mais s'il n'est tout a fait rompu, il est pour le moins differé au grand contentement de toute la Court et de moy particulierement qui eusse eu la peine d'aller faire donner mon arrest a Compiegne. [...] J'oubliois a vous dire qu'il y eut hier huit jours que le roy envoya un courrier a Montpellier pour faire relascher Monsr de Rohan que Mr de Valance avoit retenu»... OEuvres (Bibl. de la Pléiade), p. 202.
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