CHRISTIAAN LUYCKX ANVERS, 1623 - 1657

Lot 12
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CHRISTIAAN LUYCKX ANVERS, 1623 - 1657
Nature morte au globe céleste, aux livre ouvert, coquillages, lézard et papillons Huile sur toile 95 x 92 cm OEUVRE EN RAPPORT Le pendant de cette oeuvre a été vendu dans une vente Sotheby's à New York, le 6 juin 2012, lot 38. Dans l'atmosphère feutrée d'un cabinet de curiosités, Christian Luyckx offre à l'oeil curieux de symboles, la lecture d'une composition que l'on découvre en amateur éclairé. Au premier plan, le livre ouvert sur la gravure du portrait de Laura Dianti par Titien (c. 1488 - 1576) convoque la Peinture et par là, une forme d'élévation intellectuelle et spirituelle ; dans le même temps et parce qu'il s'offre ouvert, il est une allusion à la vanité du savoir. Comme négligemment mis en valeur, quelques coquillages minutieusement colorés de pointes vives occupent le reste de l'espace inférieur. Par leur présence, leur caractère précieux, exotique et onéreux, ces mirabilia apparaissent comme des signes ostentatoires de la recherche d'érudition de celui qui les collectionne. Ce souhait d'illustrer une quête prégnante de la connaissance trouve son paroxysme dans la présence monumentale du globe. À sa surface se succèdent selon leur position céleste, les constellations sous leur forme zoo-anthropomorphe tandis que parmi elles, se détache le portrait de Tycho Brahe (1546 - 1601), astronome notable du siècle précédent. En contre-point de cela, la présence des papillons résume à elle-seule le caractère fugitif de l'existence et l'envol de l'âme suivant le trépas que tous suivront. Personnage alors éminemment reconnu par ses pairs ou tout individu aspirant à l'enrichissement de son esprit par les découvertes de la science, il est l'inventeur d'une nouvelle étoile de Cassiopée, premier découvreur d'une supernova depuis Aristote près de 1 500 ans auparavant. Personnage particulièrement haut en couleurs, il étoffe l'aura de son personnage dès ses vingt ans où, engagé en duel contre son cousin, il y perd une partie de son nez, blessure qu'il dissimule toute sa vie durant par une prothèse en laiton. Rendu célèbre grâce à sa découverte, l'astronome est courtisé par l'Europe entière dont les princes sont les premiers amateurs éclairés. Son souverain, Frédéric II (1534 - 1588), lui met à disposition un observatoire près de Copenhague pour lequel l'astronome dépense sans compter. Il établit un catalogue d'étoiles et théorise un univers à la croisée des théories de Nicolas Copernic (1473 - 1543) et de Galilée (1564 - 1642). Il considère ainsi que le Soleil tourne autour de la Terre, tandis que le reste des planètes tournent elles-mêmes autour de l'étoile. Cette théorie, l'hélio-géocentrisme, plaît particulièrement aux Jésuites qui y trouvent l'occasion de perpétrer le dogme de l'immobilité de notre planète. Si plusieurs de ses théories s'avèrent rapidement inexactes, elles ont permis de faire émerger des pistes de réflexions majeures pour le développement des connaissances sur l'univers qui ont suivi presqu'immédiatement. Comme un hommage à celui qui fut l'un des plus grands astronomes, astrologues mais également alchimistes de son temps, la présence de Brahe atteste pour celui qui détient le tableau, de sa démarche vers l'accroissement de son savoir et de l'étude des plus récentes théories scientifiques. Né à Anvers dans le second quart du XVIIe siècle, Christian (ou Carstian) Luyckx fut un peintre prolixe d'animaux et de natures mortes dont le talent s'ébruita bien au-delà de ses frontières natales. Dans les années 1639 - 1640, il est l'élève de Philippe de Marlier (c. 1600/1668), peintre flamand de fleurs ayant passé quelques années au Portugal. Par la suite, il intègre l'atelier de Frans Francken III (1607 - 1667), auprès duquel il s'ouvre à d'autres motifs. En 1644, il est documenté à Lyon avant qu'il ne revienne à Anvers où en 1645, il devient membre de la Guilde de Saint-Luc, lui conférant le droit de travailler comme maître indépendant. Ponctuellement, il collabore également avec le peintre Nicolaes van Verendael (1640/1691). Certains documents d'archives suggèrent qu'il aurait pu être un temps, au service du roi d'Espagne. Si sa présence par ailleurs n'est plus attestée en Flandres à partir de 1653, certaines de ses oeuvres postérieures signées en français semblent indiquer qu'il a pu travailler plus au sud dans la dernière partie de sa vie. Il est finalement difficile d'établir une véritable chronologie de sa carrière, deux oeuvres seulement étant datées au sein de son corpus connu.
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