PICABIA Francis (1879-1953)

Lot 182
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PICABIA Francis (1879-1953)
MANUSCRIT autographe signé «Francis Picabia», Marie et Joseph. Compréhension de l'illusion, 31 mars 1950 ; cahier petit in-4 22 x 17,2 cm) de 34 feuillets, soit 38 pages, sous couverture rouge brique, reliure à spirale métallique. Manuscrit de travail de la version finale d'un conte inédit. Composé en 1950, ce conte humoristique, profanateur et blasphématoire, se rattache à la veine du Jésus-Christ Rastaquouère de 1920. Marie sort avec Joseph dont elle garde le portrait ; elle est interrogée et courtisée par le narrateur et Pierre de Lillusion, qui la draguent ouvertement, en présence de Joseph... Le second chapitre nous transporte à la Foire de Paris, où erre Joseph, quand apparaît une femme nue : c'est Marie, qui gagne sa vie en chantant dans les boîtes de nuit ; elle voudrait coucher avec Joseph. Joseph et Pierre vont alors initier Marie à l'art du mensonge et à la compréhension de l'illusion, car la vérité n'existe pas... Écrit à l'encre bleue au recto (et 4 versos) d'un cahier de papier à petits carreaux, ce manuscrit est daté et signé en fin : «Terminé à Paris le 31 mars 1950 / Francis Picabia» ; il présente des ratures et corrections. Chapitre I. La volonté de vie et ses complications. «Marie vint s'assoir, sous le portrait de Joseph, avec beaucoup de majesté et de grandeur. / Marie, vous me semblez jeune, me permettez-vous de vous poser quelques questions ? / Avez-vous de l'idéal ? / Êtes-vous préoccupée par les hommes ? / Marie est au mauvais âge, à l'âge où les filles deviennent tristes»... Chapitre II. Joseph ou l'origine de l'illogique. «Joseph était allé à la Foire de Paris, sur le côté de l'allée qui descendait au stand des appartements silencieux, il vit soudain une porte s'ouvrir avec précaution ; péniblement, une femme en sortit avec lenteur, cet effort l'avait épuisée. Elle était absolument nue»... Chapitre III. Révérences d'un soir. «L'opposition du réel et de l'idéal est inconciliable, l'un ne peut devenir l'autre, si l'idéal devenait réel, il ne serait plus idéal. / Joseph et Pierre se mirent à penser à Marie, la trouvant belle ! car maintenant ils approuvent les arts du non vrai, enfin la compréhension de l'illusion et peut-être de l'erreur comme condition du monde intellectuel, car enfin l'art est la bonne volonté de l'illusion. Et cela, pas pour les pauvres idiots paraît-il»... La fin a été remaniée, avec une importante addition : «La vie n'est plus qu'une irritabilité intellectuelle qui équivaut presque au génie et certainement à la mère de tout génie. / Mais cela était hier, aujourd'hui les êtres tendent avec effort à paraître profonds et réfléchis ; les plus fins d'entre eux ne simulent qu'une sorte d'effronterie. / Que les hommes veuillent m'est indifférent ; qu'ils le puisse[nt], voilà le principal ; Joseph et Marie n'ont pas encore trouvé, car trouver toute chose profonde - c'est là une qualité gênante»
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