MIRBEAU OCTAVE (1848-1917)

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MIRBEAU OCTAVE (1848-1917)
MANUSCRIT autographe signé «Octave Mirbeau», Âmes de guerre, [1904] ; 2 pages et demie petit in-4 remplies d'une écriture serrée (trace de scotch sur le bord gauche de chaque feuille ; bas du 2e f. découpé mais le texte est complet). Article antimilitariste, paru dans L'Humanité du 23 octobre 1904. Voyage avec le comte de C., «ancien colonel de dragons». On parle de «la guerre Russo-Japonaise», puis de la Mandchourie : «Vous allez peut-être me prendre pour un révolutionnaire, mais vraiment ces guerres entre nations étrangères me dégoûtent un peu. La plupart du temps, les causes en sont si compliquées et mêmes si inconnues, qu'on ne sait jamais pourquoi on se bat. Et le plaisir de se battre en est sérieusement diminué». Le colonel songe à sa jeunesse, avec «la crinière flottante de son casque, à son sabre rouge de sang». Il ne comprend «la guerre qu'entre gens d'un même pays. On se connaît que diable ! On se bat et on tue pour la défense d'une prérogative, d'une habitude, la conquête d'un droit nouveau, le maintien d'un intérêt de classe. Cela est clair, cela est juste». Il revendique «le droit formel qu'a la société de déclarer une guerre sans merci à ceux qui cherchent à en troubler l'ordre établi : les grévistes par exemple» ; et de fustiger «ce gouvernement ignoble, ce gouvernement de pourceaux, de violateurs de tombes, de francs-maçons [...] Qu'est-ce que la France aujourd'hui ? Une immense grève, une immense émeute. Et pas le moindre feu de peloton, pas la moindre saignée, rien ! [...] C'est comme les Juifs... les Dreyfusards ! Dire qu'il y a une armée, une grande armée, qui ne fiche rien du matin au soir, et qu'on ne lui a pas donné tous ces gens là à éventrer à coup de baïonnette ! Et vous appelez ça un gouvernement ?»... Le colonel raconte enfin ses exploits contre «la Commune, je puis dire que je connus là les meilleurs jours de ma vie de soldat», notamment en aidant la Baleine, «une cocotte qui fut célèbre les derniers jours de l'Empire», à se débarrasser de ses créanciers : «On les empoignait, on les collait au mur. Brran ! J'en expédiai six de cette façon. [...] Ça c'était une guerre !»
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