GIDE André (1869-1951)

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GIDE André (1869-1951)
L.A.S. «André Gide», Biskra 12 décembre [1903], à Eugène MONTFORT ; 4 pages petit in-4 montées sur onglets et reliées dans un volume cartonné petit in-4 (Montecot). Belle lettre sur Gérard de Nerval. [Eugène MONTFORT (1877-1936) vient de fonder la revue Les Marges.] «Comptez moi je vous prie parmi vos abonnés. Je me suis toujours vivement intéressé à ce que vous faites, et vous envoie, pour la réussite des Marges mes vœux les plus chauds. Puissent-elles durer plus longtemps que ne surent faire les précieuses Taches d'Encre [la revue de Maurice Barrès], à quoi seul en effet elles se laissent comparer. - Et déjà, j'en aime l'aspect, les caractères, et le plaisir qu'on sent que vous y avez pris. Votre étude de Gérard de Nerval est délicate, et d'une écriture charmante»... Il est d'accord avec Montfort quant à Hugo : il est intéressant de constater que NERVAL, le seul Romantique qui connût bien la littérature étrangère, fut «le mieux armé pour réagir contre la moins française des influences, - celle du romantisme de Hugo- ou tout du moins ne pas se laisser entamer par elle». Mais il ne pardonne pas à Montfort quelques remarques sur le style «plat» de Nerval ou son manque de hauteur d'esprit, etc. Ces remarques sont amicales : «ce n'est pas en pion que je vous parle. Bien écrire est notre devoir. Vous le sentez, et paraissez avoir en vous tout ce qu'il faut pour bien écrire. Donc soyez exigeant envers vous et pardonnez à ma sympathie cette indiscrète intrusion»... Il le remercie aussi en P.S. pour ses «aimables lignes à propos de Prétextes. Je suis heureux que vous ayez senti, dans mon article sur “Oscar WILDE”, les larmes que j'ai versées». Suivent quelques recommandations à Montfort qui souhaite parler de Saül dans le prochain numéro de sa revue : «N'oubliez pas que Saül sera bientôt vieux de 6 ans. J'ai beaucoup cheminé depuis, comme vous aurez pu voir dans Candaule et regarde aujourd'hui Saül avec un œil hostile, tant il diffère de ce que je voudrais à présent». C'est pour cela qu'il n'a envoyé cette petite édition hors commerce qu'à très peu de personnes. «Pourtant, j'ai désiré que vous le connaissiez, car il y eut un temps où celui que j'étais, l'aimait». [L'édition réunissant Saül et Le Roi Candaule vient de paraître au Mercure de France (1904).] On a relié à la suite une copie de l'article Un romantique que nous pouvons aimer, Gérard de Nerval écrit et publié par Montfort dans le premier numéro de sa revue Les Marges
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