Résultat
COLLECTION GUY DIERCKX, UNE PASSION HORLOGÈRE


Le 7 juin, Claude Aguttes dispersait à Neuilly-sur-Seine, une collection belge de qualité muséale. La Collection Guy Dierckx, témoin de l’âge d’or de la pendule, retraçait un siècle de création horlogère. Cet ensemble, qui a totalisé 365 430 € (frais inclus), offrait un remarquable panorama du travail des « Horlogers Mécaniciens » à la pointe de la technique, et son catalogue très documenté devrait faire date.


Top 5 des lots de la vente :
1. Lot 26 - D. KOHN, ​Pendule squelette dite « minimaliste » - 45 500 €
2. Lot 36 - PAUL GARNIER, Horloger de la Marine, ​Régulateur à poser de précision - 44 200 €
3. Lot 30 - SARTON, Liège, ​Pendule dite à « colonnes » - 35 100 €
4. Lot 34 - BAILLY, Paris, ​Régulateur à poser de précision - 27 300 €
5. Lot 31 - SARTON, Liège, ​Régulateur de parquet - 22 100 €


« Succès appréciable pour la vente d’un grand collectionneur, dont les héritiers ont fait confiance à la maison Aguttes. Le catalogue hommage a déjà rejoint la bibliothèque de nombre d’amateurs ; le nom de Guy Dierckx survit et demeure une référence dans les nouvelles vies de chacune de ses pendules ».
Grégoire de Thoury, responsable du département Mobilier et Objets d’art

« Dans le prolongement d’Une histoire du temps (septembre 2022), Une passion horlogère confirme le leadership de la maison Aguttes pour l’horlogerie dans toutes ses composantes. Cette fois-ci, un chapitre consacré aux pendules et régulateurs à complications prouve qu’Aguttes est en pole position dans le domaine de l’horlogerie ainsi que dans la dispersion de collections. Le lot 26, une pendule squelette dite « minimaliste », notamment en témoigne. »
Geoffroy Ader, expert en horlogerie


Pendant 60 ans, Guy Dierckx a patiemment cherché et sélectionné, avec un œil avisé, des pendules. Belles à regarder, elles dévoilent également une face cachée avec des mouvements prodigieux. Véritable personnalité dans le monde de l’horlogerie, ce grand collectionneur achetait chez les plus grands, notamment à Tefaf Maastricht, comme en témoigne une Pendule squelette dite « minimaliste » (lot 26), qui a tenu les enchérisseurs en haleine jusqu’à 45 500 €.

Lot 26 - D. KOHN - Début XIXe siècle, Pendule squelette dite « minimaliste » à poids avec échappement visible et balancier spécial. La partie centrale reposant sur deux colonnes en acajou avec une base quadrangulaire en pierre beige reposant sur quatre pieds ajustables, un niveau se trouve dans la partie centrale pour bien équilibrer l'ensemble. Cadran squelette reposant sur une lame fixe en métal argenté figurant un cercle émaillé blanc avec indication des heures en chiffres romains et minuterie chemin de fer, les aiguilles stylisés en forme de « lance ». Mouvement avec échappement à ancre visible, la roue ainsi que la palette comportent des rubis, l'ensemble est relié à un balancier de tubes en verres entrainé par deux masselottes qui à l'origine devaient contenir du mercure, le tout est relié par une grande roue de centre qui équilibre parfaitement le mécanisme. Hauteur. 59 cm
Provenance : Mentink & Roest, TEFAF Maastricht, 2006.
Résultat : 45 500 €




Autre belle bataille d’enchères, autour d’un ​régulateur à poser de précision (lot 36). Cette réalisation de Paul Garnier, Horloger de la Marine, a quasiment triplé son estimation haute et ainsi marqué 44 200 €. Cet horloger a fabriqué une petite série de ce type de régulateur de table de précision entre 1840 et 1870, et ses créations ne différaient que par des détails, comme le cadran simple ou sinon le type « régulateur » comme celui-ci, utilisés encore de nos jours sur des gardes temps de précision ultime.

Lot 36 – ​PAUL GARNIER, Horloger de la Marine - Milieu XIXe siècle, Régulateur à poser de précision en forme de borne. La base en marbre noir de forme cubique avec moulure en bronze doré. Dans la partie supérieure se trouve le cadran émaillé blanc avec une trotteuse centrale pour le battement de la seconde sur chiffres arabes, cadran des heures et minutes excentré avec chiffres romains, double graduation minuterie chemin de fer, carré de remontage à la base avec une roue crantée qui entraîne le ressort du barillet. Mouvement avec balancier à compensation breveté de type « Mahler », échappement à cheville, le mouvement portant le numéro 2718, signé sur la platine « Paul Garnier, Horloger de la Marine à Paris. » Hauteur. 50 cm 
Provenance : Richard Redding Antiques Ltd, Masterpieces of the Past, , 2012. 
Littérature :  D. Roberts, Precision Pendulum Clocks: France, Germany, America and Recent Advancements, Atglen, 2004, p. 103, figs. 31-21A-31-22. Dictionnaire des Horlogers Français, Tardy, p. 246. 
Résultat : 44 200 €




En préparant le catalogue, l’expert de la vente confiait que, pour la première fois de sa carrière, il voyait autant de pendules de Sarton dans une même collection : 4 créations de l’horloger reconnu comme l’un des inventeurs de la montre automatique. Parmi les belles enchères, on retiendra notamment la ​Pendule dite à « colonnes » (lot 30), qui a obtenu 35 100 €. ​Les pendules à cadrans en verre peint comme celui-ci font partie des plus rares dans la production d'Hubert Sarton. D'après les recherches de Jacques Nève, on ne connaît à ce jour que six exemples de ce modèle bien spécifique. 


Lot 30 - SARTON, Liège - Fin XVIIIe siècle. Pendule dite « à colonnes » avec indication astronomique des quantièmes, phases et âges de la lune. La partie centrale repose sur deux colonnes en laiton doré, supportant un cadran principal en forme de triangle avec un fixé sous verre peint. Le cadran principal se trouve au centre avec l’indication des heures et minutes en chiffres arabes stylisés, une trotteuse centrale pour le battement de la seconde et une aiguille flèche pour l’indication des mois en 28, 30 ou 31 jours. Deux cadrans auxiliaires près des carrés de remontage, l’un pour l’indication du quantième de la date et l’autre pour les jours de la semaine avec signes astronomiques, au centre les phases et âges de la lune. Au sommet se trouve l’indication avance et retard graduée sur chiffres arabes pour la précision de la marche du mécanisme (manque l’aiguille). Mouvement avec balancier pendulaire, échappement à chevilles, double barillet, sonnerie sur timbre à un marteau sur timbre.Hauteur. 49 cm
Provenance : Somers Antiquaire, 1993.
Littérature : Ce régulateur est décrit dans l’ouvrage de référence de Jacques Nève, Les pendules d’Hubert Sarton : 1748 – 1828 – Horloger, Mécanicien, Inventeur.
Résultat : 35 100 €




Un ​Régulateur de parquet de Sarton (lot 31) aura également retenu l’attention des amateurs et trouvé preneur à 22 100 €. Cette pièce impressionne de prime abord par ses dimensions gigantesques. Cet objet, qui témoigne de l'infiniment grand dans le domaine de l'horlogerie, constitue aussi un instrument de précision extrême, destiné aux scientifiques. La Collection Guy Dierckx apparaît comme le pendant d’Une histoire du temps (28 septembre 2022) : après l’infiniment petit, les équipes d’Aguttes s’intéressent au monumental, notamment avec ce régulateur de parquet mesurant 2,5 mètres de haut.

Geoffroy Ader, expert en horlogerie, compare les Horlogers Mécaniciens aux gens de la tech : selon lui, ils incarnent les Steve Jobs des XVIIIe et XIXe siècles. ​Ce régulateur réalisé par Bailly (lot 34) y fait écho car il s’avère très impressionnant par sa construction : il contient son balancier dans la partie supérieure du mécanisme horloger, ce qui constitue une prouesse technique très difficile à réaliser. Bailly, horloger parisien, se fit connaître pour ses réalisations horlogères et collaborations avec les grands bronziers et doreurs de l’époque comme Thomire (1751 - 1853). Les enchérisseurs ont récompensé cette performance à la fois technique et esthétique de 27 300 €.


​Lot 34 - BAILLY, Paris HAVELANGE, Liège - Début XIXe siècle. Régulateur à poser de précision en bronze et laiton doré avec échappement à force constante à un coup perdu. La partie supérieure laissant apparaître le balancier compensé dit « gril » fixé sur une suspension à double « couteaux », la roue d'échappement visible. La partie inférieure avec le cadran en émail blanc, chiffres arabes stylisés, signé « Bailly à Paris », deux ouvertures avec carré de remontage pour le mécanisme. La base de forme carrée avec colonnes stylisées reposant sur des pieds de forme « toupie ». Mouvement avec balancier compensé et échappement à force constante, un coup perdu, signé sur la platine « V. Havelange à Liège ». Hauteur. 58 cm 
Provenance : Vente Sotheby's, Londres, lot 285, 18 décembre 1996. 
Littérature : Un régulateur avec un échappement similaire est répertorié par Heuer et Maurice, Europaiche Penduleuhren, p. 72, fig. 126.
Résultat : 27 300 €



Pour consulter tous les résultats de cette vente aux enchères, cliquez ici.


Pour plus d'informations contactez
Grégoire de Thoury
+33 (0)1 41 92 06 46
thoury@aguttes.com