UNE ŒUVRE MONUMENTALE DE L’ARTISTE HUANG YONG PING EXPOSÉE AU SABLON ! 

La FIAC est devenue depuis sa création en 1974, une manifestation incontournable de l’art contemporain. Galeries nationales et enseignes internationales y dévoilent chaque année les oeuvres les plus appréciées du marché. C’est dans cette foire prestigieuse qu’a exposé en 2015 Huang Yong Ping. 

Installé en France depuis plus de vingt-cinq ans, Yong Ping est un des artistes chinois les plus influents sur la scène internationale. Personnage discret voire énigmatique, il participe régulièrement à toutes les grandes manifestations contemporaines comme l’exposition Monumenta en 2016 qui s’est tenu au Grand Palais. L’artiste y dévoile une installation monumentale similaire dans son esprit et sa réalisation à celle qui est aujourd’hui présentée par Aguttes. 

Yong Ping est né en 1954 dans la province du Fujian, dans le sud-ouest de la Chine. C’est une figure majeure de l’avant-garde chinoise des années 1980 et le fondateur du mouvement « Xiamen Dada ». Muselé par la Chine Maoïste qui tente d’interdire ses oeuvres politiques, il s’installe à Paris en 1989 et prend la nationalité française. La même année il participe à l’exposition « Magiciens de la Terre » au Centre Pompidou qui est considérée comme l’une des premières reconnaissances institutionnelles de l’art contemporain non-occidental. Aujourd’hui Yong Ping est présent dans toutes les Biennales, de São Paulo à Shanghai, et à Art Basel Unlimited ainsi que dans les plus grands musées du monde. 


 

Huang Yong Ping, Xuan Wu, 2002,
technique mixte, aluminium et cuivre, 300 x 860 x 300 cm



Fidèle à sa conception de l’Orient et de l’Occident qui s’enchevêtrent, Yong Ping mêle souvent dans ses installations des symboles bouddhiques et taoïstes à des références à la culture et la philosophie occidentale. Ses sculptures, à l’image de celle présentée, sont autant d’allégories sur la société, le devenir et l’hybridation des identités. Suivant cette conception unificatrice la figure du serpent est centrale dans l’oeuvre de Yong Ping. Depuis 2012 est installé dans l’estuaire de Saint-Brévin-Les-Pins près de Nantes, « le Serpent d’Océan », une sculpture pérenne d’un squelette de serpent longue de 130 mètres. Elle évoque la puissance de la nature et la longévité symbolique du serpent, destiné à être recouvert par la faune sous-marine, mais aussi le tiraillement entre les capacités créatives de l’homme et ses pulsions destructrices. Lors de l’exposition Monumenta en 2016 l’artiste a également repris cette thématique sous la forme d’une installation monumentale nommée « Empires ».
Yong Ping y organise la cohabitation forcée d’éléments symboliques liés aux puissances impériales : celle de la Chine avec un immense serpent, de la France avec le bicorne de Bonaparte et celle de l’impérialisme silencieux d’une économie mondialisée à travers des amoncellements de containers. L’oeuvre présentée provient d’un appartement genevois où elle a été installée par l’artiste lui-même. Elle était auparavant exposée dans la galerie Art & Public de Genève.

Cette sculpture représente « Xuan Wu », un des quatre symboles des constellations dans la Chine ancienne. C’est une entité composée d’une tortue et d’un serpent généralement enlacées. « Xuan Wu » signifie également le mystère et l’harmonie, le serpent et la tortue étant des créatures spirituelles symboles de longévité et de stabilité. L’artiste souligne par la représentation d’une grande tortue qui marche sur quatre plus petites la signification mythologique de son oeuvre, tandis que le squelette de serpent sculpté de façon plus naturaliste fait écho aux collections scientifiques du Musée National d’Histoire Naturelle. En effet, Yong Ping réunit, selon ses propres mots « le mythe oriental et les sciences naturelles occidentales » dans cette oeuvre.