Ventes
LES COLLECTIONS ARISTOPHIL - SESSION D'AUTOMNE 2020
DU 17 AU 24 NOVEMBRE 2020

Les quatre maisons de ventes aux enchères réunies sous le sigle OVA – Opérateurs de Vente pour les Collections Aristophil ; Aguttes, Artcurial, Drouot Estimations et Ader – ont le plaisir d’annoncer la septième session de ventes, du 17 au 24 novembre 2020. Compte-tenu de la crise sanitaire, les ventes initialement prévues à Drouot auront lieu en direct depuis chaque maison de vente, principalement sur drouotdigital.com.

Huit nouvelles vacations composent cette session, avec quatre thèmes. La littérature d’abord, avec une première vente par la maison Aguttes qui célèbre le centième anniversaire de Boris Vian. Intitulée « Boris Vian et les maudits », l’ensemble de manuscrits, documents, lettres et brouillons révèle l’œuvre de cet artiste incompris en son temps. Il est entouré d’autres artistes dont la célébrité n’a été souvent que posthume, à l’instar de Céline, Rimbaud ou Vigny. La seconde vente littérature que présentera Artcurial s’attarde sur la carrière de Romain Gary à travers de nombreux manuscrits et ouvrages issus de sa bibliothèque.

L’histoire postale arrive ensuite, avec une première vente le 18 par Artcurial, et une seconde le 24 par Aguttes. Cette fin d’année 2020, qui marque le cent-cinquantième anniversaire de la naissance du premier Service postal aérien, est l’occasion de redécouvrir tant les ballons montés et les boules de Moulins, que les récits de traversées de l’Atlantique par Charles Lindbergh en 1927, à bord du Spirit of St Louis.

De la Renaissance à la Seconde Guerre mondiale, d’innombrables auteurs témoignent dans leurs écrits leurs amitiés, leurs amours, leurs peurs, leurs conflits, leurs rêves et autres moments quotidiens qui ont participé à faire d’eux les personnages historiques que l’on connaît aujourd’hui. Lettres, documents, manuscrits ainsi qu’objets tels des médailles ou même la paire de jumelles du général Koenig seront proposés par les maisons Drouot Estimations puis Aguttes le 19 novembre.

Enfin, la musique sera abordée pour la seconde fois depuis le début de la dispersion des Collections Aristophil, en décembre 2017. Orchestrées par les maisons Ader et Aguttes le 20 novembre, les ventes seront rythmées par des sonates, concertos, opéras, chansons et musiques de films, parfois publicitaires. Outre les œuvres des plus grands noms de la musique du XVIIe au XIXe siècle, c’est dans leur intimité qu’amateurs et collectionneurs pénétreront à travers nombre de leurs correspondances.

Depuis le 20 décembre 2017, 32 ventes aux enchères des Collections Aristophil ont été orchestrées par les OVA à Drouot, marquées par 3 enchères millionnaires parmi 12 enchères de plus de 500 000 €, 190 préemptions de musées et institutions et un produit total de ventes de plus de 53M€.

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LES VENTES ORGANISÉES PAR AGUTTES

VENTE N°33 • LITTÉRATURE
BORIS VIAN ET LES MAUDITS

Mardi 17 novembre à 14h à huis clos
 
La première vente de la session est consacrée à Boris VIAN (1920-1959) dont le centième anniversaire est cette année. À travers les centaines de manuscrits et documents que compte cette vacation, l’univers de l’ingénieur, romancier, traducteur, directeur artistique, musicien et même métaphysicien est mis au jour.

Boris Vian a écrit onze romans, quatre recueils de poèmes, des nouvelles, de nombreuses chroniques musicales – publiées dans le magazine Jazz Hot – des scénarios de films et des centaines de chansons, dont Le Déserteur (lot 224, 1.5-2 000 €) ou pour Magali Noël, Serge Gainsbourg et Juliette Gréco ou en collaboration avec Henri Salvador. Il est aussi l’auteur de traductions et d’adaptations, dont Mademoiselle Julie d’August Strinberg (lot 201, 8-10 000 €) et des œuvres de Richard Wright. Pour le théâtre, il signe de nombreuses pièces, dont Le Goûter des généraux (lot 189, 10-15 000 €). Artiste incompris par ses éditeurs et ses lecteurs contemporains, Vian est devenu après sa mort une référence poétique et humoristique.

Autour de Boris Vian, sont réunis plusieurs autres écrivains nommés « les maudits », à la vie ou à l’œuvre teintée de tumulte, censure, incompréhension, tragédie artistique ou humaine. Des écrivains comme Sade, Rimbaud, Baudelaire, Verlaine – dont Cellulairement, un manuscrit autographe de 32 poèmes (lot 107, 80-100 000 €) –, Toulouse Lautrec, Apollinaire, Crevel, Bataille, Céline – dont le manuscrit autographe de Rigodon (lot 45, 80-100 000 €), Camus ou encore Alfred de Vigny avec le manuscrit autographe de Les consultations du Docteur Noir. Stello (lot 111, 100-150 000 € ; expert pour ce lot : Thierry Bodin).

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DROUOT ESTIMATIONS et AGUTTES
VENTES N°36 et N°37 • HISTOIRE

 
HISTOIRE PARTIE 1 (lots 591 à 820)
Jeudi 19 novembre à 14h à huis clos

HISTOIRE PARTIE 2 (lots 821 à 986)
Jeudi 19 novembre à 17h à huis clos

Cinquième et sixième ventes consacrées à l’Histoire depuis le début de la dispersion des Collections Aristophil, ces deux vacations parcourent les siècles, du XVe au XXe, en France mais également en Europe, en Russie, en Amérique et jusqu’en Israël avec Ben-Guiron et en Inde avec Ghandi.

Les XVe et XVIe siècles sont marqués par des lettres de François Ier, César Borgia (lot 846, 4-5 000 €), Charles Quint (lot 850, 5-7 000 €), ou celle qu’adresse le futur Henri IV, alors Roi de Navarre, à Catherine de Médicis, dans laquelle il la supplie de mettre fin aux guerres de religion (lot 712, 8-10 000 €). À leurs côtés, bien des personnages se pressent, de leurs proches – Louise de Savoie écrivant à Anne de Bretagne, ou Saint Vincent de Paul –, à leurs ministres comme Richelieu et Mazarin.

Du XVIIIe, ces ventes regorgent de témoignages les plus variés : une rare lettre du Masque de fer (lot 940, 2-3 000 €), un fragment du journal de voyage de La Pérouse (lot 915, 4-5 000 €) ou une prière impie rédigée par Cagliostro contre Louis XVI et Marie-Antoinette (lot 653, 2.5-3 000 €). Figure aussi un très beau manuscrit du généalogiste Clairambault, relié aux armes de Louis XV, établissant les parentés du Roi avec les maisons royales et princières d’Europe (lot 662, 15-20 000 €).

La Révolution est abordée grâce à un album rassemblant ses principaux acteurs à travers 35 dessins originaux ou aquarelles et 65 autographes et documents originaux (lot 780, 150-200 000 €). D’autres documents témoignent de cette période, à l’instar d’une lettre de Camille Desmoulins adressée à son père (lot 858, 2-3 000 €) ou d’une autre, du bourreau Sanson qui guillotina Louis XVI, Danton et Robespierre, dans laquelle il réclame une augmentation (lot 971, 2-3 000 €).

La vie personnelle et politique de Napoléon est relatée grâce à un ensemble de livres précieux ayant appartenu, pour la plupart, à Napoléon, Joséphine ou Marie-Louise, qui compte un exemplaire des Considérations sur l’art de la guerre, rageusement annoté par Napoléon à Sainte-Hélène (lot 624, 30-40 000 €). D’autres documents complètent cet ensemble, tels des manuscrits rédigés sur l’île destinés à ses mémoires (lot 954, 20-25 000 €).

Après le Second Empire, où les amateurs côtoieront Napoléon III, le baron Haussmann, Gambetta – dont une correspondance politique à un journaliste républicain (lot 873, 2-2 500 €), Jules Favre – lors de la guerre de 1870 – Jaurès et Trotski – lors des remous révolutionnaires, le général Duplessis fait revivre les férus d’histoire avec ses carnets écrits lors de la guerre de 1914-1918, extraordinaires reportages au jour le jour (lot 865, 15-20 000 €).

À l’orée du XXe siècle, après les articles politiques de Clemenceau ou de Jean Jaurès, la Seconde Guerre mondiale est racontée à travers l’exceptionnel « journal de guerre » et les albums photographiques de l’abbé Loys Roux. D’autres témoins et acteurs sont présents, tels Pétain, Charles de Gaulle, Jean Moulin, Léon Blum, Churchill, Eisenhower, Montgomery, le général Koenig – dont la paire de jumelles sera proposée (lot 726, 200-300 €).

Figurent enfin quelques témoignages d’écrivains mêlés à l’histoire de leur temps : Guez de Balzac écrivant à Richelieu, Saint-Simon sur le mariage de Louis XV (lot 968, 1.5-2 000 €), La Rochefoucauld, Grimod de la Reynière en gourmand amoureux, le marquis de Sade pris dans la tourmente révolutionnaire, Voltaire, Montesquieu, Karl Kraus avec une conférence antimilitariste et pacifiste en 1917, Georges Bernanos avec une belle correspondance lors de son exil au Brésil en 1939-1942, et Saint-Exupéry avec six écrits de guerre, dont un scénario inédit sur la Résistance et le brouillon de son vibrant Appel aux Français (lot 794, 6-8 000 €).

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ADER et AGUTTES
VENTES N°38 et N°39 • MUSIQUE

 
MUSIQUE PARTIE 1 (lots 1088 à 1230)
Vendredi 20 novembre à 14h

MUSIQUE PARTIE 2 (lots 1231 à 1450)
Vendredi 20 novembre à 17h
 
Ces deux ventes promènent les amateurs et collectionneurs à travers trois siècles de musique, de Lully à Henri Dutilleux, grâce à des lettres, des documents, des manuscrits musicaux et des partitions imprimées.

Les lettres font entrer les amateurs de musique dans l’intimité des compositeurs, avec des correspondances familiales : Berlioz à sa soeur Nanci (lot 1239, 2-2.5 000 €), Schumann à sa belle-soeur Thérèse (lot 1416, 4-5 000 €), Massenet à sa femme et sa fille ; avec des lettres aux amis dont l’importante correspondance de Giacomo Puccini à son ami Carlo Clausetti (lot 1190, 15-20 000 €) ; des lettres de maîtres à leurs élèves : Beethoven à son élève l’Archiduc Rodolphe (lot 1096, 50-60 000 €) ; aux éditeurs : Brahms à Simrock (lot 1267, 1.5-2 000 €) ; aux librettistes ou interprètes, comme les lettres amoureuses de Puccini à Rose Ader (lot 1371, 1-1 800 €) ; mais aussi des lettres des musiciens à leurs pairs et frères en art : ainsi Berlioz à Wagner (lot 1251, 2-2 500 €), Chopin à George Sand (lot 1273, 20-25 000 €), Liszt à Berlioz (lot 1320, 3-4 000 €), Tchaïkovsky à Massenet (lot 1434, 3-4 000 €), Puccini à Pierre Louÿs (lot 1365, 1 5-1 800 €), les lettres à Ravel par Debussy, Florent Schmitt et Strawinsky… Figure même une lettre d’amour d’Édith Piaf à son mari (lot 1360, 1-1 500 €).

D’une grande diversité, les manuscrits musicaux représentent toutes les formes musicales, ou presque. Ils incluent des manuscrits de copistes, de Lully (lot 1331, 7-8 000 €) et de Jean-Jacques Rousseau (lot 1193, 12-15 000 €), des devoirs de Conservatoire pour Ravel (lot 1376, 2-3 000 €) ; des esquisses, comme les rares compositions pour guitare de Paganini (lot 1359, 10-15 000 €) ou le projet de Debussy pour son opéra La Chute de la Maison Usher (lot 1282, 2.5-3 000 €) et des pages d’album par Berlioz, Debussy, Liszt, Ravel ou Rossini. Il y a des œuvres d’opéras aussi, avec la première version d’une scène des Noces de Figaro de Mozart (lot 1169, 300-350 000 €), Les Brigands de Jacques Offenbach (lot 1181, 70-80 000 €), la Danse des Fous et des Bouffons pour La Pucelle d’Orléans de Piotr Tchaïkovsky (lot 1210, 50-60 000 €), La Navarraise de Jules Massenet (lot 1341, 8-10 000 €), ou Les Malheurs d’Orphéede Darius Milhaud (lot 1166, 20-25 000 €).

Le piano est représenté par Frédéric Chopin et une belle Mazur (lot 1114, 80-100 000 €), Charles Gounod et sa Suite concertante pour pianopédalier (lot 1131, 8-10 000 €), Camille Saint-Saëns et son Grand Duo pour deux pianos (lot 1195, 10-12 000 €), et Henri Dutilleux et son recueil Au gré des ondes (lot 1122, 12-15 000 €). L’orgue est marqué par Olivier Messiaen et son cycle Les Corps glorieux (lot 1165, 30-40 000 €). Les orchestres sont illustrés par une composition inédite de Georges Bizet, Ouverture de David Rizzio (lot 1261, 40-50 000 €), le 2e Concerto pour piano d’Anton Rubinstein (lot 1194, 10-12 000 €), ou encore la Pièce brève sur le nom d’Albert Roussel de Francis Poulenc (lot 1189, 12-15 000 €).

La musique chorale est illustrée par Jean-Sébastien Bach, dont le fragment d’une cantate (lot 1087, 100-120 000 €) accompagne le seul fragment connu d’un Magnificat perdu de Mozart (lot 1168, 80-90 000 €), Franz Schubert avec une partie d’un Magnificat (lot 1199, 30-40 000 €), Felix Mendelssohn et deux lieder (lot 1164, 8-10 000 €), ou encore par La Chevrière de Jules Massenet (lot 1159, 4-5 000 €).

Roger Désormière et Arthur Honegger illustrent la musique de film avec Cavalcade d’amour de Raymond Bernard (lot 1137, 6-8 000 €) et Joseph Kosma, quant à lui, se penche sur la musique de films publicitaires avec La Croix blanche (lot 1304, 2-2.500 €). Le ballet, enfin, est présent avec Sylvia de Léo Delibes (lot 1120, 8-10 000 €), Cydalise et le Chèvre-pied de Gabriel Pierné (lot 1186, 10-12 000 €), Les Matelots de Georges Auric (lot 1086, 10-12 000 €), Les Biches de Francis Poulenc pour les Ballets Russes (lot 1187, 15-20 000 €), et La Revue de cuisine de Bohuslav Martinů (lot 1143, 15-20 000 €, ill. à droite). La chanson complète les ventes, avec Lili Marleen de Norbert Schultze (lot 1202, 2.5-3 000 €), et des brouillons de Georges Brassens et de Jacques Brel (lot 1110, 5-6 000 €).
 
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VENTE N°40 • HISTOIRE POSTALE
GUERRE DE 1870-1871 
Mardi 24 novembre à 14h à huis clos
 
La fin de cette année 2020 marque en France le cent-cinquantième anniversaire de la naissance du premier Service postal aérien officiel et l’emploi de la microphotographie, qui devaient permettre d’expédier de Paris, pendant le Siège de 1870, des correspondances officielles et privées et de recevoir des messages et des lettres de la province non occupée à l’aide de pigeons voyageurs.

Ainsi sont nés les « ballons montés », des courriers transportés par des aérostiers, ainsi que les « boules de Moulins », des boîtes sphériques en zinc munies d’ailes, jetées dans la Seine et que l’on pensait repêcher une fois passées les lignes allemandes. Moulins était la ville choisie pour centraliser l’opération. Cette vente présente un ensemble exceptionnel de lettres expédiées par ces deux moyens pendant la guerre de 1870-1871, ainsi que des documents concernant les sièges de Strasbourg, Metz et Belfort. D’autres lettres sont, elles, sorties de Paris pendant cette occupation grâce à des passeurs munis de valises diplomatiques.

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