ATELIER D'ANTOINE VAN DYCK ANVERS, 1599 - 1641, LONDRES

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ATELIER D'ANTOINE VAN DYCK ANVERS, 1599 - 1641, LONDRES
Silène ivre Huile sur toile 88,5 x 74,6 cm PROVENANCE Collection privée. OEUVRE EN RAPPORT Antoine van Dyck, Silène ivre, huile sur toile, c. 1619-1620, Dresde, Gemäldegalerie Alte Meister (Gal.-Nr. 1017). «Mais Silène n'est pas présent. Il titubait sous l'effet du vin et des ans quand des paysans de Phrygie l'ont pris, paré de guirlandes, et conduit ligoté à Midas, leur roi (...)» Ovide, Les Métamorphoses, Livre XI Né à Anvers en 1599, Antoine Van Dyck entre dans l'atelier de Rubens (1577 - 1640) à l'âge de dix-neuf ans. Rapidement, le maître perçoit les talents du jeune prodige et fait de lui son premier assistant. Van Dyck de son côté, voue une admiration toute particulière à celui dont le nom est connu de l'Europe entière. En 1619, il s'inspire d'un Silène ivre de Rubens (Fig. 1), réalisé un à deux ans plus tôt pour une composition au thème éponyme. Cette oeuvre, aujourd'hui au musée de Dresde (Fig. 2), apparaît être la première version de l'oeuvre que nous présentons aujourd'hui. Réalisation plus tardive, elle témoigne du succès de l'image originelle et permet dans le même temps, d'observer l'évolution picturale du peintre. Entre ces deux Silène, Van Dyck est parti six ans en Italie où il regarde Titien, Véronèse et assimile la peinture italienne. À son retour, son pinceau est plus souple, ses coloris plus vifs, plus contrastés et une forme de mélancolie semble désormais occuper l'esprit de ses personnages. Techniquement ici, le traitement des fonds est si proche de celui d'une Sainte Rosalie, aujourd'hui conservée au Metropolitan Museum de New York et datée de 1625 (Fig. 3), que la datation de notre tableau ne peut en être éloignée. Dans l'aspect évanescent, comme non finito de ses figures, ce Silène peut aussi être mis en rapport avec un Saint Sébastien, conservé au musée de l'Escurial à Madrid (Fig. 4). Très certainement réalisé à Anvers après 1627, notre Silène ivre se distingue du tableau de Dresde dans l'évolution de la technique picturale évoquée plus haut certes, mais également dans la composition, le peintre faisant cette fois le choix de donner à Silène des jambes humaines et non de faune. Il semblerait qu'un repentir existe au niveau des jambes où l'on observe des traces de poils sur et sous la matière. Cette zone peut être comparée à celle d'une toile de Van Dyck conservée à Bruxelles (Fig. 5), d'un Silène ivre toujours et dont les jambes animales sont traitées formellement de la même manière que celles humaines de notre composition. Aussi, le thème demeure plutôt curieux. Selon Barnes et Porter, Rubens comme Van Dyck à sa suite se seraient inspirés en partie du Livre XI des Métamorphoses d'Ovide mais une seconde source littéraire ou picturale demeure inconnue1. Stephan Maaser, historienne de l'art, établit une correspondance entre la position de Silène, renvoyant à celle d'un Christ au moment de la Lamentation ou de la Descente de Croix2 ; les personnages féminin de gauche et masculin de droite, renvoient davantage à Marie-Madeleine et saint Jean que des Phrygiens ou les membres d'un cortège bachique. Notons enfin que Silène d'ordinaire, n'est pas un faune. Le succès de la composition au moment de sa réception publique et sa gravure par Franciscus van der Steen (Fig. 6) ont véritablement contribué à la diffusion de l'oeuvre. Elle témoigne dans le même temps de l'intense activité du peintre et de son atelier à Anvers, avant qu'il ne parte travailler à la cour d'Angleterre. 1. Susan J. Barnes, Nora de Poorter, Olivier Millar, Van Dyck : a complete catalogue of the paintings, Yale University Press, 2004, pp. 83-85. 2. Op. cit., p. 83.
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