Jean-Baptiste Camille COROT (1796 - 1875)

Lot 3
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Estimation :
30000 - 50000 EUR
Jean-Baptiste Camille COROT (1796 - 1875)
*Effet du soir (ébauche), vers 1872-1873 Huile sur panneau parqueté Signée en bas à gauche Oil on cradled panel, signed lower left 21,2 x 14,2 cm - 8 3/8 x 5 5/8 in. Provenance - Collection Philippe Comairas (offert par l'artiste) - Vente, 350 tableaux - aquarelles et dessins - XIXe siècle - Impressionnistes et Modernes, Me Pillon, Calais, 8 juillet 1990, lot 52 (titré Paysage en forêt de Barbizon) - Vente, Dessins et tableaux du XIXe siècle, Ader- Picard-Tajan, Paris, Hôtel Drouot, 12 octobre 1990, lot 54 (titré Effet du soir et daté "vers 1870 - 1872") - Collection particulière, Portugal (acquis au cours de la vente précédente) - Vente, Antiguidades e Obras de Arte Moderna e Contemporânea, Cabral Moncada Leiloes, Lisbonne, 3 décembre 2019, lot 510 (titré Paisagem) - Jill Newhouse Gallery, New York (probablement acquis au cours de la vente précédente) - Collection particulière, États-Unis (acquis auprès de cette dernière) Bibliographie Pierre Dieterle et André Pacitti, Corot, Quatrième supplément à "L'œuvre de Corot" par A. Robaut et É. Moreau-Nélaton, Paris : Henri Floury, 1905, Paris : Léonce Laget, 1992, décrit et reproduit sous le n°50, p. 65 "Je vais bien", écrivait en 1872 Corot à un ami, "je travaille comme si j'avais 70 ans..." Si le peintre, âgé de soixante-seize ans, s'étonnait de se trouver si alerte, le public quant à lui n'en revenait pas. Dans les tumultueuses premières années de la IIIe République, Corot, l'artiste qui avait fait s'exclamer à l'empereur "je ne me suis jamais levé assez matin pour comprendre M. Corot", passait dans l'imagination du public pour avoir aussi définitivement disparu dans les brumes que le gouvernement précédent. Il était presque incompréhensible que l'auteur de La Danse des nymphes fût encore en activité, à arpenter les bois de Ville-d'Avray à la recherche d'un autre motif encore, tandis que Paris se relevait avec énergie des ruines de la guerre de 1870 et de la Commune. Dans les années 1870, Corot paraissait un fossile d'un autre âge, un âge plus simple et déjà tout baigné de nostalgie. L'apparition de ses tableaux lors de son dernier Salon, celui de 1874, incita le critique Jules Castagnary à expliquer aux sceptiques : "L'artiste vit encore et ne connaît même pas le déclin. À soixante- dix-huit ans, il porte victorieusement le poids d'une vieillesse qui toujours verdoie et fleurit." Castagnary résumait son rôle dans la peinture contemporaine : "Il y a cinquante ans que ce doyen de nos peintres, mécontent des enseignements académiques, partait pour l'Italie afin d'y puiser directement à la source sacrée. Depuis ce temps, il a vu tomber l'école de la convention et renaître le goût de la nature vraie. Il a priiiis sa part de la révolution qui a préparé et constitué le paysage moderne. Il était de la glorieuse pléiade du début qui engagea si audacieusement le combat contre l'influence alors souveraine des Michallon et des Bertin, et il reste le dernier survivant parmi les vainqueurs de la fin. Devenu maître à son tour, il a vu passer dans son atelier plu- sieurs générations de jeunes hommes venus lui demander le secret d'être forts." L'éminent surintendant des Beaux-Arts, Charles Blanc, qui, conservateur à l'extrême, appréciait le caractère irréprochable de Corot plus que sa peinture, remarquait que l'artiste avait vécu si longtemps qu'il jouissait d'un curieux regain de popularité longtemps après ses succès critiques des années 1850. "Il lui arriva ce qui arrive à ces femmes prudentes qui conservent dans leur garde-robe les costumes démodés, et qui, un beau jour, par suite des variations du goût et de ses retours prévus ou impré- vus, se retrouvent à la mode. Voué durant un demi-siècle au paysage historique, il traversa une époque où l'on n'en voulait plus, mais, chose étrange ! il fut aimé, il fut prôné par l'école réaliste, lui qui en était si peu, lui dont les peintures exquises n'étaient guère que l'aurore d'un tableau ou le crépuscule d'un autres." Durant les quinze dernières années de sa vie, Corot a pu voir croître l'amour qu'on lui portait. "Il était aimé comme un camarade et respecté comme un maître", écrivait Blanc. Collectionneurs, marchands et sycophantes attendaient avec impatience que la peinture eût fini de sécher sur ses toiles pour s'en emparer et en tirer un profit rapide. Malgré le dédain que lui marquait, sous l'Empire, le puissant surintendant des Beaux-Arts, le comte Émilien de Nieuwerkerke, Corot vit deux de ses toiles achetées personnellement par l'empereur, dont une, La Solitude, en cadeau à l'impératrice. Corot n'éprouva plus au Salon les déconvenues qui avaient marqué ses rapports avec les jurys des années 1840 et 1850 : durant la plupart des années 1860 et 1870, il fut soit lui-même membre du jury, soit hors concours. Les critiques du Salon, les "salonistes", se répandaient en éloges sur le poète du paysage.
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