La revue 
LES BLEU-BLANC DE HUÊ


 
La dénomination « bleu de Huê » fait référence à un lieu de production, Huê, ancienne capitale du pays, où un certain nombre de porcelaines étaient fabriquées.  


Mais les bleus de Huê proviennent majoritairement de Chine au début du XVIIIe siècle pour la Cour du Viêt Nam (Trinh-Lê). Les rois vietnamiens passaient des commandes à la manufacture impériale de Jingdezhen, dans la province du Jiangxi. 

Il existe quatre grands critères d’appréciations pour un collectionneur de bleu de Huê.

L’état des pièces constitue le premier critère. En effet, un fêle, un éclat, un cheveu sur la porcelaine aura une forte influence sur la cote de l’objet. Une porcelaine impériale même accidentée sera toujours convoitée. La provenance est un second critère très important pour les collectionneurs.

À l’image de ce qui existe sur le marché chinois, il y a de plus en plus de copies. Les porcelaines de commandes impériales sont les plus recherchées et rares. Elles sont, de facto, les plus chers. Les objets sont le plus souvent marqués sur le revers.


Ce troisième critère d’objets marqués peut se décliner comme suit ;  il peut s’agir de marques impériales ou de marques d’appréciation Ngoan « bibelot », Ngoc « jade », Ngoan Ngoc « bibelot de jade », My Ngoc « beau jade », Nha Ngoc « jade élégant », Trân Ngoc « jade précieux »…
C'est en général pour comparer la qualité de la porcelaine au jade, représentant la plus précieuse des matières chez les chinois. Ces marques proviennent d’ateliers différents jusqu’au milieu du XIXe siècle.

 
 


Vietnam, XVIIIe siècle
Bol en porcelaine bleu-blanc à décor de calligraphies et oiseau
Une étiquette d’époque au revers, traduisant le poème en Nôm du seigneur Nguyên Phúc Chu à propos du site de Tam Thai
Résultat : 67 500
 €




Les symboles représentés sont similaires aux décors chinois mais le style est différent. On retrouve néanmoins très souvent les objets symboliques taoïstes ou bouddhiques. Des fleurs sont parfois associées à des animaux mythiques (ex : la tortue qui symbolise la longévité…).

On retrouve parmi les décors les plus appréciés des porcelaines destinées à l’usage de la Cour de Huê :  « Les cinq saules », « Le prunier et la grue sacrée », « Les bambous et les daims », « Quatre oies sauvages en train de voler, de crier, de s’abriter et de manger », « les oiseaux amoureux » symbolisant l‘histoire d’amour de l’empereur Tang, Xuan-zong (713-755) et de Yangguifei.

Ces nombreuses assiettes aux légendes identifiées se retrouvent sur le lot 48 de la vente du 30 septembre 2021, adjugé 224 400 €.



 

Vietnam, XVIIIe - XIXe siècle
(Détail) Paravent à trois portes en bois sculpté, à décor en relief de joncs, roseaux, criquets, fleurs de lotus épanouies
incrustées de 14 assiettes en porcelaine bleu-blanc à décor divers de légendes identifiées
Dim. porte centrale : 190 x 91 cm  
Dim. portes latérales : 178 x 50 cm
Résultat : 224 400 €





 
PEINTRES & ARTS DU VIETNAM [35]

Vente aux enchères
Le lundi 3 octobre, à 14h30 
Aguttes Neuilly




Johanna Blancard de Lery
Responsable du département Arts d'Asie
+33 1 47 45 00 90 • delery@aguttes.com