La Revue L’UNIQUE TÉMOIN SUBSISTANT DE LA MUSIQUE DU ROI-SOLEIL À VERSAILLES
À la cour du Roi-Soleil, la musique est non seulement quotidienne mais omniprésente. Elle rythme l’ordinaire et l’extraordinaire. Elle accompagne les offices religieux et agrémente les divertissements royaux, rehaussant le lustre des cérémonies ou délassant les souverains et les courtisans dans leur intimité. Élément de divertissement et outil politique : la Musique du Roi participe à l’affirmation du pouvoir et s’impose comme un élément majeur de l’identité, de la puissance et du rayonnement de la monarchie. La Cour de France a toujours entretenu un corps dédié à cet effet : capable de fournir en permanence les musiques et les effectifs nécessaires à leur exécution.
L’omniprésence des ensembles de violons dans la musique liturgique - comme dans les autres formes musicales ayant diverti et glorifié le souverain - est bien connue, et cet instrument en est l’exceptionnel et unique témoignage subsistant. Conçu au commencement du XVIIIe siècle par le prestigieux luthier parisien Jacques Boquay pour un joueur de basse de violon de la Cour du Roi ; l’instrument est peint sur le fond des grandes armes de France. Sur les éclisses, nous pouvons lire le commencement du psaume 112 : « Sit Nomen Domini Benedictum » (Que le Nom du Seigneur soit béni !) qui nous invite à penser qu’il avait pour destination singulière pour la musique de la Chapelle Royale.
Par ailleurs, notre instrument se trouve être tout à fait contemporain de l’inauguration de la chapelle royale du château de Versailles en 1710 : lieu de l’expression musicale la plus aboutie du roi catholique. La Musique du Roi est alors sous la direction du célèbre Martin Richard de Lalande (1657-1726) dont la surintendance glorieuse s’étendit de 1686 à 1726. Par multiples recoupement d’archives, il est permis de supposer avec un certain degré de probabilité qu’il fut la basse de violon personnelle de l’un des trois musiciens du Roi suivant : Prosper Charlot (1640-1710), Jean-Baptiste la Fontaine (1667-1729) ou Joseph Marchand (+1737).
Cet exceptionnel instrument de musique sera présenté à l’occasion de notre prochaine vacation consacrée aux Arts Classiques - Mobilier, Sculptures & Objets d'Art - le 6 décembre prochain à Neuilly-sur-Seine.
EXCEPTIONEL INSTRUMENT LIVRÉ POUR LA MUSIQUE DU ROI-SOLEIL À VERSAILLES Basse de violon dit aussi violon de procession à fond et éclisses en érable à ondes moyennes Par Jacques BOQUAY (vers 1700-1710), maître luthier en activité de 1700 à 1730 Début du XVIIIe siècle, vers 1700-1710 Mesure sur le fond : 75 cm Estimation : 500 000 - 600 000 €
INFORMATIONS PRATIQUES
Vente aux enchères publique : lundi 6 décembre 2021 à 14h30
Exposition publique : Les vendredi 3 et samedi 4 décembre: 10h - 13h puis 14h - 18h
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