Vente
DAVID WILKIE COOPER, LA COLLECTION D'UNE VIE

 
Du 14 au 28 septembre 2021, la maison Aguttes disperse la Collection David Wilkie Cooper. Cet anglais installé à Monaco, passionné et profondément amoureux d'Art Nouveau a collectionné toute sa vie. 250 lots offrent un précieux témoignage de ce qu'est l'Art Nouveau sous de mutiples formes mais aussi de ce qu'est une collection, avec parfois notamment ce goût pour les déclinaisons... 


Parmi les lots-phares, on retiendra Carthage ou Salammbo chez Matho de Théodore Rivière (1857-1912). Estimée 1 800 € - 2 500 €, cette sculpture en bronze à patine brune porte la signature de l'artiste, son titre, la marque du célèbre fondeur « Susse Frs Edt » et le cachet rond « Susse frères fondeurs Paris » au dos. Le titre "Carthage" inscrit sur la terrasse fait référence au roman de Gustave Flaubert, Salammbô, publié en 1862. Il y fait le récit de la mort de Mathô au cours de la guerre entre Carthage et les Barbares. Le modèle original de cette épreuve en bronze est conservé au musée d'Orsay. Autre belle sculpture en bronze à patine brune, L'Aurore d'Auguste Moreau (1834-1917), avec une estimation de 500 - 600 € !





Lot n°13
Théodore Rivière (1857-1912)
"Carthage" ou "Salammbo chez Matho" 
Sculpture en bronze à patine brune. Signée et titrée. 
Porte la marque du fondeur « Susse Frs Edt » et le cachet rond « Susse frères fondeurs Paris » au dos.
Haut. 42 cm






Un remarquable ensemble met à l'honneur, l'un des fers de lance de l'Art Nouveau, Alfons Mucha (1860-1939). Parmi ces lots figure Chocolat mexicain, 1898, une série de quatre panneaux illustrés d'allégories représentant les différents âges de l'homme (estimation : 350 - 450 €). Bijoux, cartes postales, publications, objets d'art (lampes, vases, miroir...), mobilier composent cette vacation. Les estimations tout à fait accessibles offrent l'occasion, pour certains, de se prêter pour la première fois au jeu des enchères ou encore de dénicher de jolies pièces pour décorer leur intérieur, et pour d'autres, de compléter leur collection.





Lot n°164
[MUCHA Alfons (1860-1939)]. CHOCOLAT MEXICAIN, 1898
Série de quatre panneaux illustrés d'allégories représentant les différents âges de l'homme.
Imp. F. Champenois, Paris.







Deux grands thèmes iconographiques de la Collection David Wilkie Cooper :  la nature et la femme, par Marie-Cécile Michel, responsable du département Design & Arts décoratifs du 20e siècle


Au début du XXe siècle, tout concourt à créer ce courant artistique l’on nomme Art nouveau : l’influence japonaise inspirée du monde floral et végétal mais surtout un vif désir de retourner aux sources du décor et de remplacer l’inspiration historique par le naturalisme. Déjà au XVIIIe siècle, les motifs floraux étaient à la mode. Ils ornaient les robes, les costumes masculins, les meubles, les porcelaines. Avec les Romantiques, l’usage de la fleur des champs devient habituel, et vers 1880, le gardénia à la boutonnière ou le bouquet d’orchidées s’imposent même comme une nécessité sociale. Grâce aux progrès du chauffage et de l’arrosage tout amateur éclairé piqué de botanique désire posséder une serre et chacun rivalise pour faire éclore des plantes exotiques et rares, qui sont importées des nouvelles terres que l’on colonise. La littérature s’empare elle aussi de la plante. Ruskin écrit que toute belle forme est emprunte à la nature. Dans « A Rebours », Huysmans consacre neuf pages à sa passion pour les caladiums ; quant à Émile Gallé, il inscrit au-dessus de la porte de son atelier : « Nos racines sont au fond des bois, au bord des sources, sur les mousses » et Pierre Louÿs écrit « C’est un lys, une fleur vibrante, une corolle ». Majorelle baptise ses meubles « orchidées » ou « nénuphars ». L’art floral envahit tous les domaines. Les affiches, les livres, les papiers peints, l’argenterie, les verres sont parsemés de fleurs. Les joailliers cisèlent dans des matières précieuses des bouquets, qui par leur forme et leur couleurs veulent se confondre avec la nature. Les créateurs des années 1900 imaginent des fleurs étranges semées dans un monde aquatique, des libellules et des grenouilles peuplent les roseaux et les nymphéas. Le pavot, fleur exotique source de l’opium, allégorise le rêve. « Le lys est le symbole odoriférant de la jeune femme » proclame la revue Jugend.


L’autre grande source d’inspiration pour les créateurs de cette période est la femme. Le corps de la jeune fille, aux cheveux longs et déliés, qui volent au vent devient un sujet de représentation très apprécié de l’époque. Depuis que l’art existe la femme a toujours joué les premiers sujets dans la représentation picturale. Mais c’est au cours du XIXe siècle et au début du XXe siècle surtout, que sa représentation se libère des tutelles sociales et chrétiennes, que ses songes se peuplent d’un monde étrange ou qu’elle côtoie la nature dans sa plus simple expression. La chevelure féminine devient ainsi l’un des thèmes les plus exploité de l’Art décoratif autour de 1900, notamment chez Mucha qui use du procédé des mèches en cascade, qui s’enroulent en volutes, rappelant les herbes folles que l’on trouve dans la nature. La femme occupe ainsi une place centrale dans ce style nouveau. Comme Mucha l’écrira les femmes étaient pour lui des « forces créatrices capables de faire naître de nouveaux êtres », ce qui fascine de nombreux autres artistes du début du XXe siècle. Les femmes deviennent des muses, des icônes, à l’image de la grande Sarah Bernhardt qui inspirera plus d’un créateur.




VENTE ONLINE
Enchères jusqu'au mardi 28 septembre, 16h
Spécialiste : Marie-Cécile Michel
Contact : Clothilde Duval • 01 47 45 91 53 • design@aguttes.com

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