Célèbre homme politique, grand résistant, maire de Neuilly-sur-Seine durant trente-six ans, fait Compagnon de la Libération par le général de Gaulle, président de l’Assemblée nationale, Achille Peretti (1911-1983) a dominé le paysage politique français du XX^e siècle. La maison Aguttes dispersera une partie de sa collection le lundi 31 mai, comprenant du mobilier de salon, des lettres, des tableaux de maîtres, des objets d’art et souvenirs historiques. 

Plus connu pour son amour pour la chose publique, Achille Peretti était également un homme de goût, porté sur les arts décoratifs et graphiques de la période Empire et il apportait un soin particulier à l’aménagement de son intérieur. Ayant grandi à Ajaccio, ville natale de Napoléon et évolué dans un cadre de vie imprégné du Premier empire, l’ancien maire de Neuilly choisit avec soin chaque élément de son quotidien. Ensemble de meubles de haute ébénisterie, objets d’art, tableaux de maîtres et souvenirs historiques furent sujet à une longue réflexion pour Achille Peretti, autant dans son environnement privé que professionnel. L’atmosphère intérieure de l’homme d'État est signée Serge Royaux, décorateur incontournable du XXe siècle, adepte du néoclassique et à l’origine de nombreux hôtels particuliers ou palais officiels. Il lui demanda d’imaginer également le musée Arturo Lopez de la ville de Neuilly. Le château de la Malmaison, demeure achetée par Joséphine de Beauharnais en 1799, épouse de Napoléon, fut également l’une des sources d’inspiration d’Achille Peretti. L’empereur des Français en devint le propriétaire à son retour d’Egypte en 1801 et il confia la rénovation ainsi que la décoration de cette Mala Domus, « mauvaise maison », à deux de ses architectes afin de la remettre au goût du jour. Côté décoration, Achille Peretti, jouait prodigieusement avec les tonalités de vert et de jaune, afin de mettre en valeur la chaleur de l’acajou et l’ornementation de bronze doré du mobilier. 

Parmi les pièces fortes de cet ensemble, on découvre une majestueuse console attribuée à Attribuée à Martin-Eloi Lignereux et à Pierre-Philippe Thomire pour les bronzes ainsi qu’une toile du maître du néo-classique Joseph-Marie Vien, représentant Énée et Anchise demandant l’aumône. Ainsi, chaque lieu où il a pu s’installer, demeure privée, bureau de la mairie de Neuilly ou l’hôtel de Lassay, résidence du président de l’Assemblée nationale, témoignait de cet engouement.