La dernière vente aux enchères de joaillerie orchestrée par la maison de ventes Aguttes donnera lieu à la dispersion de pièces élégantes et raffinées soigneusement sélectionnées par Philippine Dupré la Tour, directrice du département joaillerie, comme cette ravissante épingle Belperron ou ce nécessaire de beauté Lacloche, indispensable accessoire féminin des années folles. 

Les amateurs internationaux ne manqueront pas de manifester leur intérêt pour les pierres précieuses et les perles fines que nous offrent la nature et que magnifient les grandes maisons de joaillerie française avec un goût et un savoir-faire inimitable. À titre d’exemple, nous pouvons citer la maison Cartier et cette épingle aux émeraudes gravées, nous invitant à nous remémorer l’histoire qui lia Jacques Cartier à cette pierre d’exception. 

Seront également présentées des pièces de collections, du tout début du siècle dernier, des pièces iconiques plus modernes, clips d’oreilles « Ludo », broche « Caniche » et des modèles Trinity des maisons Van Cleef & Arpels et Cartier.


36 - CARTIER
Épingle à jabot
Émeraude gravée, diamants ronds, rubis et onyx et émail noir, platine (950).
Vers 1925. Signée et numérotée.
Poids de l'émeraude principale : 10.81 carats
Long. : 8.2 cm - Pb. :16.3 gr
Accompagnée d'un certificat d'authenticité Cartier
Estimation : 25 000 - 35 000 €

Belperron
Suzanne Belperron devrait ravir nos enchérisseurs avec cette esthétique épingle à jabot des années 1930. La créatrice très en vogue à cette époque, révolutionne la joaillerie française avec ses créations modernes et sculpturales. Même si le bijou se veut parfois un peu exubérant, il n'en demeure pas moins d’une grande élégance. Dotée d'une forte personnalité, l'artiste avait pour seul adage « mon style est ma signature ».

39 - SUZANNE BELPERRON
Épingle à jabot « motifs géométriques »
Cristal de roche taillé en gradins, platine (850).
Vers 1930
Long. : 5.8 cm - Pb. :19.2 gr
Accompagnée d'un certificat d'origine par Olivier Baroin attestant que cette broche a été réalisée 
par Suzanne Belperron avant 1930.
Estimation : 8 000 - 10 000 €


 

Cartier
Beauté rare et fragile, l’émeraude se présente en pierre incontournable de la Maison Cartier. L’idylle débute en 1911, date de la première visite en Inde de Jacques Cartier à l’occasion du couronnement de George V. Naîtra alors le style dit « indien » nourrit par l’importation d’émeraudes mogholes destinées à être remontées, lesquelles, lors de leur présentation à l’Exposition universelle de 1925, émerveillèrent l’Occident. Ces dernières étaient habituellement gravées et non facettées en raison de la forme hexagonale originale du béryl et de ses inclusions en « jardin » caractéristiques. 

L’épingle à jabot proposée à la vente s’inscrit dans cette mouvance et s’orne de deux émeraudes, la principale gravée d’une fleur stylisée à huit pétales, motif moghol emblématique instauré par l’empereur Shâh Jâhan au XVII^e siècle, la seconde plus petite, étant gravée en forme de feuille.
 

Coutumière des audacieuses combinaisons de couleurs, la maison Cartier ne fait pas exception avec cette épingle. Les émeraudes d’un vert intense et onctueux sont ainsi alliées aux diamants, à l’onyx soutenu d’émail noir pour l’effet d’ombre sur les bords ainsi qu’aux rubis, le rouge étant la couleur complémentaire du vert. Ce bijou illustre parfaitement l’une des contributions les plus originales de Cartier à l’art de la joaillerie du XX^e siècle, celle d’avoir recours à des émeraudes gravées pour ses collections contemporaines et non plus uniquement pour ses bijoux dans le style indien.

BIJOUX & PERLES FINES
Vente aux enchères le mercredi 16 décembre, 14h30
Neuilly-sur-Seine

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Exposition privée, sur rendez-vous
Jusqu’au 14 décembre

Exposition publique
Mardi 15 décembre : 10h - 18h
Mercredi 16 décembre : 10h - 13h