LES ARTS CLASSIQUES À L’HONNEUR
TABLEAUX, DESSINS ANCIENS, MOBILIER, OBJETS D’ART OU SCULPTURES
AUX ENCHÈRES LES 17 ET 18 JUIN PROCHAINS

La maison de ventes Aguttes célèbrera les 17 et 18 juin prochains à Neuilly-sur-Seine le retour des spécialités dites classiques aux enchères publiques avec la dispersion de près de 350 œuvres et objets d’art. Les expositions (sur rendez-vous) ont déjà débuté et se poursuivront jusqu’au 18 juin.
 

MERCREDI 17 JUIN : ARTS CLASSIQUES
MOBILIER D’EXCEPTION, SCULPTURES & OBJETS D’ART

Le département Mobilier & objets d’art a sélectionné des œuvres enrichissant des collections françaises et européennes de sculptures, objets et mobilier haute époque. Le catalogue présente également du très beau mobilier classique du XVIIIe siècle. Marqueterie, bronzes, laques forment un ensemble faisant écho au grand goût européen. Trois pièces importantes provenant du palais Doria à Gênes seront également présentées à la vente.
Le XIXe siècle sera à l’honneur avec une sélection pointue d’objets et mobilier de la première période Empire.
Enfin, seront mis à l’honneur des objets de curiosité (automate, cage de magicien) et des sculptures notables de la fin du XIXe siècle.


 


Important coffre
à âme de bois gainée de maroquin rouge à décor de vignettes et petits fers à la feuille d’or ; le couvercle légèrement bombé centré des armes sous couronne de la reine Marie Leczinska ; les angles et panneaux à son monogramme. L’intérieur regainé de soie crème capitonnée. Poignées latérales tombantes ; plaque d’entrée gravée.
Le revers frappé d’un coq flanqué des initiales LL (signature du coffretier-gainier Antoine Lauson).
Première moitié du XVIIIe siècle (un crochet à refixer).
H : 29 – L : 57 – P : 30,5 cm.



Provenance :
- De tradition familiale ce coffre a été offert sous l’Ancien Régime par un membre de la famille royale à un aïeul.
- Par descendance.
Estimation : 15 000 / 20 000€

Réalisés par certains maîtres relieurs ou gainiers du XVIIIe siècle, ce type de coffrets, en maroquin orné d’un décor doré aux petits fers, connut un exceptionnel engouement jusqu’à la fin de l’Ancien Régime. Commandés par certains amateurs, ils furent surtout livrés aux membres féminins de la famille royale dont ils portent souvent les emblèmes, les armoiries ou les chiffres. Le modèle que nous proposons porte, lui, les armes sous couronne de la reine Marie Leczinska, ainsi que la signature de l’un des membres de la famille Lanson, famille de coffretiers-gainiers actifs au XVIIIe siècle.



Rare ivoire

Vierge à l'Enfant en ivoire sculpté en ronde-bosse.
Assise, la Vierge serre contre elle l'Enfant endormi sur ses genoux dans un geste de tendresse ; elle est vêtue d'une robe et d'un manteau dont un pan revient sur le devant des jambes.
Allemagne du sud, attribuée à Ehrgott Bernhard Bendl (Baumgarten ?, vers 1660- Augsbourg, 1738), premier quart du XVIIIe siècle
Hauteur : 9 cm
Estimation : 8 000 / 10 000€





 

Ravissant cabinet
Petit cabinet en bois noirci, écaille palissandre dans des encadrements de filets de laiton. Poignées latérales en bronze
La façade est ornée de marqueterie de marbres variés (à détailler dans des réserves). Elle ouvre en façade par treize tiroirs et une porte flanquée de deux colonnes doriques détachées cannelées découvrant douze petits tiroirs à poignées de tirage en forme de coquillage. Il est orné en partie supérieure d'une balustrade ajourée ornée de médaillons en lapis et agate et est surmontée de huit toupies. Il repose sur six petits pieds griffes ornés de feuilles d'acanthes.
Bâti de chêne
XVIIe siècle
Estimation : 20 000 / 30 000€

 

Superbe armoire en laque
Chine, période Qing, XVIIIe siècle
Importante armoire Hei Qi Miao Jin Da Gui
H. 192 ; L. 128 ; P. 64 cm
Estimation : 30 000 / 45 000€


Importante armoire Hei Qi Miao Jin Da Gui ouvrant à deux portes sur deux étagères, deux tiroirs et deux coffres, en bois, à décor finement laqué à l'or sur
fond noir de lettrés dans un jardin, jouant au go, pratiquant le guqin, ou admirant une peinture. La partie basse ornée de chevaux et d'un palefrenier. Les pourtours sont ornés de cartouches de fleurs et paires de dragons chilong en alternance, découpés sur fond de motifs géométriques. Chaque côté présente diverses espèces de fleurs. Le dos est simplement laqué noir. La ferrure principale reprenant la forme de six lingzhi disposés en cercle est ornée de trois préhensions finement ajourées représentant des dragons affrontés stylisés.

Cette technique décorative, sans doute influencée par le Japon et l'application de poudre d'or sur laque, se développe à l'époque des Ming, notamment sous le règne de Wanli (1572-1620). Elle se poursuit sous la période Qing. De nombreux exemples proviennent des règnes de Kangxi (1661-1722) et Yongzheng (1722- 1735). Le décor reprend ici le genre célèbre des réunions de lettrés. On pourrait y reconnaître Wang Qin Chen regardant Mi Fu écrivant sur le rocher, Qin Guan écoutant jouer Chen Jingyuan, Li Gonglin, célèbre peintre, admirant une peinture illustrant le poème « le Retour » par Tao Yuanming, ou encore le maître bouddhiste Yuan Tong et Liu Jing débattant du Nirvana. Ces lettrés, bien que probablement non contemporains les uns des autres, étaient ici réunis pour mettre en lumière leur talent dans les domaines tels que la poésie, la peinture ou la musique. Il s'agit ici plutôt d'une vision idéalisée de la vie des lettrés.





Période Empire
Encrier pendule aux griffons en acajou et placage d'acajou ouvrant par un tiroir découvrant deux godets (bouton poussoir). En partie haute, la pendule borne est surmontée d'une verseuse à l'antique et est accostée par deux griffons supportant un récipient couvert.
Cadran annulaire émaillé blanc présentant les heures en chiffres romains. Signé à l'intérieur
La partie basse, de forme octogonale est encadrée par une double corniche en bronze. Elle repose sur quatre pieds griffes. Ornementation d'applique en bronze ciselé et doré de cygnes, couronnes de lauriers, palmettes, fleurettes et entrelacs.
Première moitié du XIXe siècle
H. 34 ; L. 33,5 ; P. 18 cm
Estimation : 6 000 / 8 000€






Paul LANDOWSKI (1875-1961)

Exceptionnelle et première pendule à cire perdue du sculpteur représentant Chronos et les heures de la vie
Bronze à cire perdue
Signée et datée 1907
Cire perdue n°1, Lepaute à Paris
Estimation : 25 000 / 30 000€






JEUDI 18 JUIN : MAÎTRES ANCIENS
TABLEAUX & DESSINS

Pièce maitresse de la vacation dédiée aux grands maîtres de la peinture ancienne parmi une sélection de près de 80 œuvres, cette étude de femme assise, de l’atelier de Pierre-Paul Rubens ne manquera pas d’attirer l’attention des plus grands collectionneurs.

Atelier de Pierre-Paul Rubens (Siegen, 1577 - Anvers, 1640)
Etude de femme assise, probablement Hélène Fourment
Huile sur toile
87 x 56 cm


Ce tableau représentant une image inédite dans la production de Rubens et son entourage, provient d’une ancienne collection privée du
Sud de la France. Il fut certainement vendu dans le lot 710 de la vente après-décès de l’atelier de Rubens en 1640. Si ce tableau esquissé est encore plein de mystères, certains indices permettent d’en comprendre les éléments.
Ainsi, l’étrange pan de couleur claire qui relie le visage du modèle à sa main, en arrière-plan, est compris comme un voile, qui retombe de sa chevelure, comme dans d’autres compositions connues telles que la Sainte Famille conservée à l’Art Institute de Chicago. Dans ce dernier tableau, on retrouve également la pose de profil et l’arrangement quasi identique des mains, modifié seulement par l’ajout du personnage de l’enfant, ainsi que la manche d’un bleu éclatant, le voile descendant de la tête jusqu’à l’épaule, et la coiffure.

Par ailleurs, une esquisse composée à l’huile sur un panneau de chêne datant du XVIIe siècle, et qui constitue le lot 11 de cette vente, confirme la lecture de ces éléments. Le voile y est plus détaillé, et le cadre est élargi. On distingue en effet la silhouette entière du modèle, assise sur un siège en bois sculpté, les pieds nus sous sa robe. Ce dernier détail est primordial : il indique que cette jeune femme, peinte en allégorie de la Mélancolie, se trouve dans un univers intime et familier, face à un peintre qu’elle connaît, probablement de l’atelier de Rubens. La ressemblance de la figure avec Hélène Fourment, jeune épouse de Rubens dès 1630, et qui lui servit souvent de modèle, n’en est que plus frappante. Le tableau nous laisse imaginer une séance de pose lors de laquelle Rubens aurait demandé à sa jeune femme d’adopter une attitude pensive, immobile pour ses élèves, en une pose immortalisée dans ces deux œuvres.
Estimation : 25 000 / 30 000€


Pierre-Paul Rubens,
Sainte Famille avec Sainte Elisabeth et Saint Jean-Baptiste, vers 1615,
huile sur toile, 114,5 x 91,5 cm,
Art Institute of Chicago.



 

ÉCOLE FLAMANDE DU XVIIE SIÈCLE, SUIVEUR DE PIERRE PAUL RUBENS (Siegen, 1577 - Anvers, 1640)
Portrait présumé d’Hélène Fourment assise de profil
Panneau de chêne, une planche, non parqueté
24,5 x 19 cm
Marque de pannelier d’Anvers


Provenance :
- Vente Maitre Foucault greffier au 8 de la rue Maria à Argenteuil (vers
1898)
- Collection particulière, France
Cette huile sur panneau fut probablement réalisée vers 1630, au moment du mariage de Rubens avec Hélène Fourment. La date est corroborée par la marque de panneau utilisée. Au dos, se trouve la marque de Guilliam Gabron, fabricant de panneaux à Anvers, entre 1609 et 1662. Ce dernier modifie sa marque entre 1616-1617 et 1626 pour adopter la fleur entourée de deux G présente sur notre panneau.
Estimation : 2 500 / 3 000€

 

Jürgen Ovens (Tönning, 1623 – Friedrichstadt, 1678)
Siméon, tenant l’enfant Jésus, chante le « Nunc Dimittis » au temple. Vers 1651
Huile sur toile. 113 x 101,2 cm


Nous remercions Dr. Constanze Köster d’avoir confirmé l’attribution à Jürgen Ovens après examen photographique de l’œuvre. Ovens était l’élève de Rembrandt à Amsterdam, en même temps que Govaert Flinck, avant de partir pour Anvers, où il travailla sous l’égide de Jan Lievens, puis de revenir en Hollande en 1657. Il travailla en collaboration avec son ancien camarade d’atelier, et en 1661, Ovens fut mandaté pour terminer une œuvre entamée par Flinck avant sa mort. La Conspiration des Bataves sous Claudius Civilis, commandée pour trôner dans la nouvelle mairie d’Amsterdam, remplaça le tableau de même sujet peint par Rembrandt, qui fut décroché des murs de la mairie afin de lui laisser place, consacrant ainsi l’élève à la place du maître. Célébré pour ses peintures d’histoire ou religieuses, Ovens était également un portraitiste talentueux, comme le montre le visage si personnifié de Siméon, apparaissant en pleine lumière mystique. Ovens accomplit de nombreux tableaux commandés pour des chapelles privées (Schlosskapelle Eutin) ou pour la cathédrale de Schleswig, dans le duché dirigé par la famille Holstein-Gottorp, ses principaux mécènes. Ce tableau fut probablement créé pour un usage privé, à la suite d’une commande, ou à destination du marché de l’art. Cette dernière hypothèse expliquerait qu’il en existe trois versions au total, listées par Harry Schmidt en 19221. L’une est conservée à la Kunsthalle zu Kiel, et les deux autres, notées sous les numéros 23 et 24 furent vendues à Hambourg en 1809 et 1810. Jürgen Ovens, Siméon, tenant l’enfant Jésus, chante le « Nunc Dimittis » au temple, 1651, huile sur toile, 113 x 100 cm, Kunsthalle zu Kiel.
Estimation : 15 000 / 20 000€


1Schmidt, Harry, Jürgen Ovens, sein Leben und seine Werke. Ein Beitrag zur Geschichte der Niederländischen Malerei im XVII. Jahrhundert, 1922, p.143.


ARTS CLASSIQUES
Mercredi 17 juin 2020, 14h30
Responsable du département
Elodie Beriola - + 33 (0)1 41 92 06 46 - beriola@aguttes.com

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MAÎTRES ANCIENS
Jeudi 18 juin 2020, 14h30
Responsable du département
Grégoire Lacroix - +33 (0)1 47 45 08 19 - lacroix@aguttes.com

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