ENCHÈRES : NOUVEAUX RECORDS ATTENDUS POUR LES PEINTRES D’ASIE VIRTUOSES

A l’occasion de sa 22ème vente consacrée aux peintres d’Asie organisée à Drouot le mercredi 9 octobre 2019, la maison Aguttes aura l’honneur de présenter une sélection d’œuvres remarquables signées des plus grands artistes d’Asie du début du XXe siècle. La sélection de Charlotte Reynier-Aguttes pour cette nouvelle session compte une trentaine d’œuvres de ces artistes prodigieux pour lesquels la maison de ventes domine le marché en France depuis de nombreuses années.

Au fil des ventes, la rareté et la fraîcheur de ces œuvres sur le marché suscitent régulièrement l’enthousiasme chez les collectionneurs d'Asie et d'ailleurs qui se traduit par des enchères atteignant plusieurs centaines de milliers d’euros.
Signées Mai Thu, Vu Cao Dam, Le Pho, Alix Aymé, Le Van De, ou encore Joseph Inguimberty, elles seront exposées à Drouot les 7, 8 et 9 octobre avant de passer sous le marteau de Claude Aguttes. Parmi celles-ci, quatre œuvres magistrales sont à noter : trois encres et couleurs sur soie signées Le Pho, Mai Thu et Alix Aymé ainsi qu’une rare terre cuite de Vu Cao Dam.




En figeant sur la soie les premiers pas d’un enfant, entouré par les femmes de sa famille, Alix Aymé (1894-1989), la plus française des artistes de l’École des Beaux-arts de Hanoï, nous propose avec Les premiers pas une scène du quotidien vietnamien autour d’un thème qui lui est cher : la petite enfance et le lien maternel. On y retrouve par ailleurs l’influence de Maurice Denis – dont elle fût l’élève – et des Nabis, prégnante dans la peinture de l’artiste avec ses perspectives en plongée, ses cadrages resserrés et son ambiance intime et chaleureuse (estimation : 40 000 / 60 000 €).








La sensualité et la grâce nous subjuguent à la découverte de Deux jeunes filles, délicate sculpture en terre cuite signée Vu Cao Dam (1908-2000). Considéré aujourd’hui comme l’un des plus grands peintres et sculpteurs vietnamien de son temps, l’artiste qui figure dans les collections permanentes de nombreux musées à travers le monde, nous livre ici une sculpture qui, par la maîtrise du modelage et de l’incision, peut véritablement être considérée comme un chef-d’œuvre. Unique, cette œuvre est d’autant plus rare qu’elle fut réalisée en terre cuite au début de la Seconde Guerre mondiale, l’armée allemande ayant réquisitionné le bronze, medium de prédilection de l’artiste.
On y retrouve l’influence de Giacometti, Rodin ou encore Despiau (Estimation : 50 000 / 80 000 €).







Avec Jeune femme à l’éventail, Le Pho (1907-2001), maître de la technique ancestrale de la peinture sur soie, opère un doux mélange entre la culture traditionnelle vietnamienne avec l’art occidental. Il est en effet possible de voir à travers la représentation de cette jeune femme à la nudité délicate, seule dans un paysage naturel, une relecture de l’iconographie occidentale représentant Ève au jardin d’Éden (Estimation : 100 000 / 120 000 €).


Réalisée en 1968, Femmes au bain, illustre l’onirisme apporté par Mai Trung Thu (1906-1980) aux représentations des scènes quotidiennes de son pays d’origine. Dans cette composition aux contrastes esthétiques forts, aux couleurs vives, fraiches et profondes, dix femmes se prélassent au bord d’une rivière dans une atmosphère paisible. L’attention portée par le peintre à l’attitude de chacune d’elles –qu’il a pris soin de doter d’une expression unique et individuelle – révèle des influences à la fois
occidentales et vietnamiennes. Le clin d’œil à la thématique de la toilette féminine est évident mais toutefois par la pudeur toute extrême-orientale de l’artiste (Estimation : 80 000 / 120 000 €)