JEAN DESPRÈS, LE MODERNISTE
 

Né en 1889, Jean Desprès débute un apprentissage académique dès l’âge de 14 ans auprès d’un orfèvre à Paris.

C’est dans cette ville en plein essor industriel qu’il puise son inspiration : attiré par la modernité des formes et des matières, il apparait d’emblée comme un artiste audacieux et novateur. C’est en fréquentant les artistes du moment – Picasso, Modigliani, Braque – qu’il découvre le futurisme et le cubisme qui inspirent également son travail et l’éloignent encore plus de la vision traditionnelle de l’orfèvrerie.

En 1914, alors que la France vient de s’engager dans la Grande Guerre, Jean Desprès est contraint de travailler comme dessinateur industriel dans les ateliers de l’aviation militaire. Cette expérience impactera profondément son travail d’orfèvre.

Jean Desprès travaille surtout l’argent. L’aspect blanc de la matière, très à la mode dans les années 1930, est à peine enrichit de pierres semi-précieuses comme l’onyx et le lapis-lazuli. Il réalise des bijoux reconnaissables par leurs matières, leurs formes massives et leurs noms attribués. Un vocabulaire mécaniste bien à lui pour qualifier ses « bijoux moteurs » : bracelet came, broche vilebrequin ou encore broche bielle.  

Au sein des artistes modernistes fascinés par la machine, Jean Desprès est de loin celui qui a apporté le plus de cohérence à cette obsession. Il s’inscrit comme l’un des artistes les plus novateurs de son temps.

Ces deux riches collections privées de bijoux Desprès passeront le 24 octobre prochain dans la vente Bijoux.