La Revue
CHINARD : LE PORTRAIT DE L'ENFANT GUIFFREY






Joseph Pierre Chinard (1756-1813), considéré comme l’un des grands sculpteurs de son temps, s’illustre particulièrement dans le portrait sculpté. Ses bustes, d’une exécution fidèle et délicate, se démarquent notamment par le rendu des chairs et la capacité du sculpteur à faire transparaître les sentiments de ses sujets. Il s’attire les faveurs de Napoléon Bonaparte et obtient notamment la médaille d’or du Salon de Paris en 1808. Bien que ses œuvres aient été en partie vandalisées ou dispersées, on compte parmi ses réalisations plusieurs portraits de la famille Bonaparte (vers 1810), le buste de Juliette Récamier (entre 1804 et 1808) ou encore celui du général Desaix. Notre prochaine vente d’Arts Classique offrira un buste d’enfant en terre cuite par Chinard qui fait partie de ces portraits remarquables.





Joseph Pierre Chinard (1756-1813)
Buste d'enfant portrait de François Alexis Guiffrey, âgé de trois ans.
Terre cuite.
Signé en face Chinard à Lyon et daté sur le côté Ventôse an XI.
Intérieur plâtré postérieurement.
Étiquette au dos 98
Hauteur : 42,5 cm - Largeur : 24,5 cm - Profondeur : 15,5 cm
(Légers manques)
PROVENANCE
-Commande de la famille Guiffrey à Chinard, exécuté en 1803. [Quittance de Chinard en date du 10 germinal de l'an XI].
-Collection Guiffrey, passé par héritage Jules Guiffrey (1840-1918).
-Exposé au n°57 de l'Exposition d'œuvres du sculpteur Chinard, de Lyon au Pavillon de Marsan (palais du Louvre), novembre 1909 - janvier 1910. Catalogue par Paul Vitry.
-Collection particulière lyonnaise.




Il s’agit du portrait de François Alexis Guiffrey, fils du marchand chapelier et notable lyonnais François Guiffrey, alors âgé de trois ans. Ce buste fut commandé par le père de l’enfant aussitôt après le décès de celui-ci et a été conçu d’après un moulage « sur nature » selon ce que nous indique la quittance signée de la main du sculpteur en date du 10 germinal de l’an XI (31 mars 1803). Il n’a fallu que vingt-deux jours à Joseph Pierre Chinard pour réaliser ce buste. Cette même quittance nous apprend que le sculpteur a produit deux bustes de l’enfant Guiffrey, dont l’un semble être un rare retirage en terre cuite de l’autre.

Lors de la rétrospective Chinard de 1909, le buste que nous présentons était exposé au côté d'un autre buste d'enfant (au n°46) appartenant à Madame Doucet et alors désigné comme portrait présumé du fils de Camille Jordan, ce dernier était de dimensions comparables au notre, également signé Chinard et également daté ventôse de l'an XI. Il est très certainement l'autre version du portrait de l'enfant Guiffrey. Le Bulletin de la Société de l'histoire de l'art français de 1909 rapporte d'ailleurs : "Le buste d'enfant catalogué sous le n°46 (fils de Camille Jordan) est identique, à quelques variantes près, à celui désigné au n°57 (enfant Guiffrey)".


Le buste de l'ancienne collection Doucet figura ensuite dans la collection de M. et Mme Henry Viguier (vente à Paris, Mes Ader-Picard, Palais Galliera, le 21 mars 1968) sa trace s'est perdue depuis.

Bien que les deux bustes soient de la main de Chinard, une question demeure : lequel est le retirage de l’autre ?
Nous aimons à penser que le buste que nous présentons le 23 mars, qui est celui que la famille a conservé le plus longtemps, est le modèle le plus abouti.






ARTS CLASSIQUES

Vente aux enchères
23 mars 2023
Aguttes Neuilly

Expert du département Mobilier & Objets d'Art
Grégoire de Thoury 
+33 1 41 92 06 46 • thoury@aguttes.com