La revue 
MURILLO AU SIÈCLE D'OR ESPAGNOL : PEINTRE DE LA DOUCEUR ET DE L'ÉLÉGANCE



 
SANTA MARIA LA BLANCA DE SÉVILLE : UNE COMMANDE PRESTIGIEUSE

En 1665 a lieu l’inauguration à Séville de l’église Santa María la Blanca. Mosquée à l’origine, elle devint une synagogue en 1252 avant d’être consacrée en 1391. En 1661, l’église est intégralement détruite à l’exception d’une chapelle, seul témoin restant de ses vies antérieures. Le chantier est soutenu par le chapitre de la cathédrale, sous la supervision et grâce au financement du chanoine Don Justino de Neve (1625-1685).

À l’occasion de son dévoilement quatre ans plus tard, un autel provisoire est ainsi monté et orné par deux grandes compositions du plus renommé des peintres d’alors, Bartolomé Esteban Murillo. Chefs-d’œuvre parmi les chefs-d’œuvre de la collection de Neve qui comptait à sa mort près de quatre-vingt tableaux du maître, elles sont représentatives de la sensibilité particulière de l’artiste pour la représentation de personnages enfants. Fonctionnant en pendants, l’une dévoile un jeune Christ Bon Pasteur accompagné de ses brebis, la seconde saint Jean-Baptiste avec un agneau. Séparées par l’histoire, la première est aujourd’hui conservée dans la collection Charles Lane (Angleterre) et la seconde, à la National Gallery de Londres.




UNE ŒUVRE TRÈS TÔT ADMIRÉE ET LOUÉE

Cet enfant Jésus apparaît sans doute être le point de départ de notre composition, dont elle partage presque à l’identique l’iconographie et les dimensions. Deux versions d’une même pensée, la nôtre fut acquise par un marchand du nom de Goupil à la fin du XVIIe siècle, Goupil qui le transmit à sa fille avant qu’elle ne le vende à Paon de Monthelon en 1764. Il demeure ensuite dans la collection familiale jusqu’à nos jours.

Au fil des époques, nous savons par témoignages écrits qu’il fut admiré et copié : au début du XVIIIe siècle, l’œuvre inspire Jean-Alexis Grimou (1678-1733) qui en fit une esquisse rapide, aujourd’hui conservée par la Dulwich Picture Gallery (DPG272) ; le marchand de tableaux Jean-Baptiste-Pierre Lebrun (1748-1813) l’ayant découvert au hasard de ses déambulations, la trouva particulièrement belle et proche de sa version anglaise ; enfin, elle fut également connue d’Anne-Louis Girodet (1767-1824) qui l’admira de même.




 
Bartolomé Esteban Murillo (Séville, 1617-1682) 
Le Christ Bon Pasteur
Huile sur toile
165 x 112 cm
Provenance : dans la même collection privée française depuis 1764





L’ART DE MURILLO, FIGURE TUTÉLAIRE DU SIÈCLE D'OR ESPAGNOL

Notre Christ Bon Pasteur, dans ses éléments de compositions, incarne l’essence même de la technique créatrice de Murillo. Le peintre disposait d’un sens particulièrement subtil de la lumière et d’une main remarquablement fluide et souple dans le tracé de ses formes, éléments caractéristiques de sa période sévillane. Entre 1662 et 1665, Santa María la Blanca représenta un chantier particulièrement important pour le peintre qui contribua très largement au décor de l’église, et ce bien au-delà de l’autel provisoire. Figure tutélaire du Siècle d’Or espagnol, Murillo s’imposa comme l’un des peintres les plus admirés d’Europe et ce jusqu’au XIXe siècle.

L’authenticité de l’œuvre a été très aimablement confirmée par le Professeur Enrique Valdivieso, auteur du catalogue raisonné de l’artiste.





MAÎTRES ANCIENS : TABLEAUX & DESSINS

Vente aux enchères
Le mardi 28 juin, à 15h

Exposition à Neuilly-sur-Seine
Du vendredi 10 juin au mardi 21 juin
Du lundi au jeudi : 10h - 18h
Les vendredis : 10h - 13h

Exposition à Drouot
Le samedi 25 juin : 11h - 18h
Le lundi 27 juin 24 : 11h -18h
Le mardi 28 juin : 11h - 13h

Hôtel des ventes Drouot - 9 Rue Drouot, 75009 Paris


Grégoire Lacroix
Directeur du département Tableaux & Dessins Anciens
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