La Semaine de l'Asie chez Aguttes du 26 novembre au 1er décembre 2021
31e VENTE AUX ENCHÈRES : PEINTRES D'ASIE, ŒUVRES MAJEURES
Aguttes, leader historique sur le marché des artistes venus d’Asie

 
Particulièrement reconnue pour son expertise dans les arts d’Asie, la maison de vente Aguttes consacre une semaine entière à ces spécialités, entre le 26 novembre et le 1er décembre 2021. 

Une échappée belle à travers les techniques des peintres du début du XXe siècle, tels Lé Phô, Phạm Hậu, et également les collections de Victor Segalen (1878-1919), poète et sinologue, et du Commandant Louis Audemard (1865-1955), ancien officier de marine et explorateur français !  Après la vente de Paysage aux jonques, 1943, œuvre de Phạm Hậu, à 833 000 euros (record mondial), le 7 juin dernier, Aguttes présente au cours de cette nouvelle session, sa 31e vente dédiée aux peintres d’Asie qui se tiendra le 29 novembre 2021, trois autres laques tout aussi exceptionnelles également du même artiste. Figurent également au catalogue des peintres de renom tels que Lé Phô, Vũ Cao Đàm, Lương Xuân Nhị, Alix Aymé pour le Vietnam et Sanyu pour la Chine. Le 30 novembre 2021, la maison de vente mettra à l'honneur les arts provenant d'Extrême-Orient, et particulièrement de la Chine des Ming et des Qing à travers le passé bouleversant des grands voyageurs et explorateurs qui les conservèrent. La figure du poète et sinologue Victor Segalen (1878-1919) tiendra une place particulière au sein de cette vente, avec la dispersion de quelques-unes des pièces rares issues de sa collection personnelle. Autre temps fort, le 1er décembre 2021 : les 150 lots provenant de la collection du Commandant Louis Audemard (1865-1955), ancien officier de marine. Aguttes a découvert cette remarquable sélection, dans le château de descendants de l’explorateur français.
 

31e vente aux enchères Peintres d’Asie, Œuvres majeures, le 29 novembre 2021 à Neuilly-sur-Seine 
 
Les femmes dans la peinture vietnamienne

La peinture vietnamienne met à l’honneur les femmes quelque soit leur statut social et célèbre leur grâce. Quatre portraits de femmes figurent au catalogue, et ces œuvres de Lé Phô, Lương Xuân Nhị, Vũ Cao Đàm et Alix Aymé témoignent de l’évolution du traitement de ce sujet au cours de décennies, et de l’univers de chacun de ces artistes incontournables.






Lê Phổ (1907-2001)
Jeune femme au lotus et à l’éventail
Estimation : 150 000 - 200 000 €


 
Lê Phổ (1907-2001)
Peintre des femmes, Lê Phổ a su les capturer en famille ou en portrait, maternelle ou sensuelle tout au long de son œuvre. Si sa façon de les représenter varie, toutes affichent la même noblesse. Estimée 120 000 - 150 000 €, Jeune femme au lotus et à l’éventail a été réalisée durant les premières années de pratique de l’artiste. Marqué par son enseignement à l’École des Beaux-Arts d’Hanoï, il utilise majoritairement la technique de l’encre sur soie, médium qui tient ses origines dans les pratiques ancestrales chinoises. La finesse de la soie offre un rendu particulièrement délicat, adapté à la représentation de la douceur féminine, et l’encre diluée permet de conserver une harmonie entre chaque couleur. Caractéristique de la première période de l’artiste, la palette, ici, sobre, se compose de tonalités sombres. Une discrète touche de jaune rehausse subtilement cette gamme chromatique au niveau du liseret des manches et du bouton rouge sur le col. Ces détails de raffinement participent à l’élégance du modèle. Portant la tenue traditionnelle, l’ao daï, ainsi qu’un turban autour de ses cheveux séparés par une raie au milieu, cette jeune femme incarne l’idéal vietnamien. Ses traits fins dessinant un ovale, sa chevelure ébène mais aussi sa posture gracile rappellent ses origines. Pourtant des influences occidentales peuvent aussi se lire dans cette composition. La ligne serpentine assurant à la jeune femme un mouvement fait de courbes, rappelle la découverte des Maniéristes par Lê Phổ, au début des années 1930. Le traitement même du portrait figurant le modèle au centre de la composition, encadré par deux pans de rideaux, reprend les codes occidentaux. Telle une Vénus venue d’Asie, cette œuvre montre comment Lê Phổ fixe la beauté des femmes de son pays et lègue à la postérité un magnifique témoignage.



Lương Xuân Nhị (1913-2006) Jeune fille à la colombe, une huile sur toile de Lương Xuân Nhị (estimation : 120 000 - 150 000 €), raconte aussi les évolutions que rencontre le Vietnam. La protagoniste porte des vêtements à la dernière mode, un ao dai et une coiffure sans turban ; elle évolue dans un milieu aisé comme en témoignent ses boucles d'oreille et sa tenue élégante. "Le maître de verts", fervent adepte de la peinture à l'huile offre, ici, une ode à l'amour.





Lương Xuân Nhị (1913-2006)
Jeune fille à la colombe, circa 1938
Estimation : 120 000 - 150 000 €
PROVENANCE
Collection privée, acquis à Hanoï, à la fin des années 1930
Apporté à Paris lors de l’installation familiale au début des années 1950
Puis par descendance




Reconnaissance de la laque en tant qu’art à part entière
 
Phạm Hậu (1903-1995)
Artiste et artisan incontournable du Vietnam du XXe siècle, Phạm Hậu incarne à lui seul le renouveau artistique de la laque, longtemps considéré comme un artisanat, et a contribué à sa reconnaissance en tant que véritable art. Un remarquable ensemble de laques de Phạm Hậu témoigne de l'étendue des talents du maître laqueur, et permet d'aborder les différents thèmes chers à l'artiste. Principalement inspiré par la représentation de paysages et de forêts mais aussi d’animaux, ses laques sont collectionnées par les amateurs européens et vietnamiens. Une laque de Phạm Hậu présentant des similitudes avec celle qui passera en vente en novembre, a recueilli jusqu’à 833 000 euros chez Aguttes, le 7 juin 2021. Composée cette fois-ci de trois panneaux et estimée dans le catalogue raisonnablement 350 000 - 500 000 €, la version proposée en novembre dévoile un endroit idyllique, une baie similaire à celle d’Halong, qui a su maintes fois inspirer l'artiste. Fervent admirateur des richesses naturelles du Vietnam, Phạm Hậu n’a cessé de représenter des paysages l’entourant. Signé en bas à droite, Paysage aux jonques propose un traitement de la laque novateur, qui apporte davantage de relief et de profondeur. Le maître laqueur s’appuie sur l’introduction de couleurs nouvelles telles que le bleu lagon, le rose ou encore le vert, et il prolonge cette modernité grâce à une révision de la technique même de la laque. Afin de créer davantage de profondeur et un volume nouveau, il choisit d’allier la technique de la peinture à celle de la sculpture. La maîtrise exceptionnelle du maître lui permet de dépasser les préceptes de la laque traditionnelle et de contribuer au rayonnement de cet art à travers son pays mais aussi dans le monde.




Phạm Hậu (1903-1995)
Paysage aux jonques
Estimation : 350 000 - 500 000 €


 
Un paravent en cinq panneaux (estimation : 250 000 - 350 000 €), s’intitulant Village animé, illustre l'attachement de Phạm Hậu à son pays. L’artiste y rend hommage à la végétation luxuriante et rappelle ainsi la prospérité et la richesse naturelle de son pays. Il y sublime, en outre, l’humilité des femmes qui participent à l'activité rurale, et offre ainsi au spectateur une harmonieuse symbiose entre la nature humaine et la végétation. Le maître laqueur utilise les couleurs traditionnellement employées dans les laques : vermillon, auburn, doré. Toutefois, leur application fait preuve d’une certaine modernité : la poudre d’or rehausse habilement la composition tandis que l’artiste crée une profondeur et un volume unique. Estimée 150 000 - 250 000 €, Scène d'aquarium avec les poissons rouges d'abondance (c.1950-1960) immortalise les merveilles des fonds aquatiques et notamment les poissons rouges dits d'abondance. Grâce à la coquille d'œuf et aux rehauts d'or, Phạm Hậu sublime, ici, les fonds marins.



 
Influences impressionnistes

Lé Phô (1907-2001)
Autre élève de l'Ecole des Beaux-Arts d'Hanoï, Lé Phô se voit également mis à l'honneur, avec une œuvre illustrant sa transition entre deux styles artistiques. Dans Bouquet aux dahlias roses (estimation : 50 000 - 80 000 €), l’artiste s'appuie sur les principes extrême-orientaux avec pour médium la soie, tandis que la couleur, vive et colorée apparaît dans son travail. En effet, le peintre s’installe définitivement en France en 1937, et y découvre la couleur, tout en apprivoisant la peinture à l’huile. Ne délaissant pas totalement son amour premier pour l’encre et la soie, il parvient, subjugué par le travail de Bonnard, à utiliser ces différents médiums tout en conservant son support traditionnel. L’utilisation de couleurs sur la soie, qui ne permet aucun repentir, souligne la grande maîtrise de l’artiste mais aussi son attachement pour les techniques d’Extrême-Orient. À ses débuts, l’artiste a davantage représenté la douceur des femmes de son pays, et cette peinture charnière s’inscrit entre deux époques, avec son sujet qui marque également un tournant dans l’œuvre de Lé Phô. À mi-chemin entre modernité et tradition, Bouquet de fleurs aux dahlias roses incarne parfaitement le style empreint de dualité de cet artiste considéré comme l’une des figures de proue de l’art moderne vietnamien.

 



Lê Phổ (1907-2001)
Bouquet aux dahlias roses, circa 1950-55
Estimation : 50 000 - 80 000 €




Vũ Cao Đàm (1908-2000)
Terre d’exil appréciée des artistes du XXe siècle, le Sud de la France offre une luminosité particulière et un bleu azuréen, que Saint-Paul de Vence, tableau de Vũ Cao Đàm (estimation 50 000 - 80 000 €) traduit fidèlement. Le bleu, hommage à cette couleur synonyme de la région, y domine. Sensibles à la douceur du climat méditerranéen mais aussi fascinés par le charme indéniable de ce village, de nombreux artistes tels que Matisse ou encore Modigliani ont séjourné dans l’auberge emblématique de la Colombe d’or. Né à Hanoï, Vũ Cao Đàm fait aussi partie de ces artistes à avoir élu domicile dans ce Midi. Ce tableau illustre l’influence de la région sur le style de l’artiste. Parfaitement affranchi de l’enseignement dispensé par ses professeurs de l’Ecole des Beaux-Arts d’Hanoï, Vũ Cao Đàm se distingue, ici, de ses camarades par le choix du sujet : il fait partie de l’un des rares à représenter sa terre d’adoption. Il réalise ce paysage en 1963 alors qu’il a décidé d'arrêter la sculpture pour se consacrer plus particulièrement à la peinture à l’huile. Opposant le village peint de façon réaliste à un arrière-plan à la touche abstraite à la façon d’un autre artiste exilé, Zao Wou Ki, l’artiste rappelle que son style est en constante évolution, ne pouvant être enfermé en un seul courant artistique.





Vũ Cao Đàm (1908-2000)
Saint-Paul de Vence, 1963
Estimation : 50 000 - 80 000 €
Provenance Collection privée, Belgique (acquis directement auprès de l'artiste)
Collection privée, Belgique (acquis lors de la liquidation de la collection du précédent en 1977)




Bronze de l'Empereur d’Annam S.M. KhảiĐịnh, circa 1922
Modèle en bronze réalisé pour son usage personnel, par Paul Ducuing




Dans le cadre de la construction de son mausolée, qu'il veut grandiose, l'Empereur d’Annam S.M. Khải Định, commande une sculpture grandeur nature le représentant. Cette commande est confiée à Paul Ducuing, sculpteur toulousain. Quelques petits modèles en bronze sont à cette occasion réalisés par l'artiste, à la demande expresse de Khải Định qui désire les conserver familialement. Estimé 20 000 - 30 000 €, ce bronze à patine dorée, proposé à la vente aujourd'hui a été confié à la maison de vente Aguttes par l'arrière-petit-enfant de Khải Định, descendant de Bảo Đại, dernier empereur vietnamien. En 1922, l'un de ces exemplaires en bronze a été présenté à l'Exposition Coloniale de Marseille. En 1931, lors de l'Exposition Coloniale Internationale de Paris, le Pavillon de l’Annam a présenté un plâtre peint doré (H 77.5cm) qui est aujourd'hui conservé au Musée du Quai Branly (fond historique provenant du Ministère des Colonies puis déposé au Musée National des Arts d’Afrique et d’Océanie en 1946). Il est toujours possible d'admirer la version finale en pied à Huế, dans le mausolée de Khải Định, pente de la montagne Chau Chu, le long de la rivière des Parfums.




Paul Jean Marie Ducuing (1867-68-1949)
Portrait de l’empereur d’Annam S.M. Khải Định, circa 1922
Estimation : 20 000 - 30 000 €
Provenance Collection personnelle de Bảo Đại (1913-1997) (conçu spécialement à son attention)
Collection de Monique Toinel, favorite de Bảo Đại (offert par le précédent à l’occasion de la naissance de leur fille en 1965)
Puis par descendance.





Sanyu (1901-1966)

En 1970, monsieur C. collectionneur parisien découvre Sanyu dans la galerie de Jean-Claude Riedel. Il achète Fleurs dans un vase portant une inscription, circa 1930 (toile vendue par Aguttes le 2/6/15 pour 4.08 millions d’euros) et quelques encres, dont celle présentée aujourd’hui qui est estimée raisonnablement 12000 / 15000€.




Sanyu (1901-1966)
Nu féminin de dos
Encre sur papier, signée en bas à droite 43.5 x 26.5 cm.
Estimation : 12 000 - 15 000 €

Provenance
Collection Jean-Claude Riedel, Paris
Collection privée, France (acquis auprès du précédent vers 1970)
Puis par descendance




Semaine de l’Asie
du 26 novembre au 1er décembre 2021

Lire le communiqué de presse

Peintres d’Asie, Œuvres majeures [31]

Vente aux enchères publique :
Aguttes • 164 bis, avenue Charles-de-Gaulle - Neuilly-sur-Seine
Lundi 29 novembre 2021
 
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Charlotte Aguttes-Reynier
Expert Peintres d’Asie
+33 1 41 92 06 49 - reynier@aguttes.com



Arts d’Asie, La Sagacité du Dragon
Mardi 30 novembre, 14h30 • Neuilly-sur-Seine

Collection singulière de l’explorateur Louis Audemard,
Officier de Marine actif en Asie dans les années 1900
Mercredi 1er décembre, 14h30 • Neuilly-sur-Seine

Spécialiste Arts d’Asie
Johanna Blancard de Léry
+33 1 47 45 00 90 - delery@aguttes.com