LA COLLECTION FRANCIS STAUB

Pas étonnant que l’inventeur des cocottes STAUB se soit passionné pour cette aventure industrielle française d’excellence qu’est FACEL VEGA. Afin de se consacrer à d’autres projets, Francis Staub vend aujourd’hui sa collection qui comprend 20 voitures dont 9 de la dernière marque française d’automobiles de luxe aujourd’hui disparue. En effet, cet entrepreneur génial est en train d’ouvrir un restaurant de 1000 couverts/jour sur Park Avenue à New York dans lequel il souhaite véhiculer l’élégance de la cuisine française. Il envisage aussi de transformer le bâtiment industriel qui abritait la collection à Turckheim en Alsace et de recréer un bal populaire dans cette ancienne filature dont les cloches en bronze sonnent encore à la manière de celles de Big Ben ! Retour sur l’histoire de deux symboles du génie industriel français.

“ J’aime ce que l’on ne refera plus jamais ” Francis Staub


Francis Staub

Staub, la cocotte des grands chefs 
Celui qui est né au milieu des assiettes chez des parents qui tenaient un magasin à Colmar, vient à Paris à 16 ans. Francis Staub commence le négoce d’instruments de cuisine à 20 ans en espérant posséder un jour une Facel Vega et une Piaget en or, comme les stars d’Hollywood qui le faisaient rêver dans Ciné Revue. En attendant, il a l’idée de génie d’inventer et de fabriquer la fameuse cocotte qui porte son nom. Il s’offrira la Piaget en or mais il faudra encore attendre pour rouler en Facel Vega. Dans les années 80, l’arrivée du four à micro-ondes rend la cocotte obsolète et le rêve de posséder une Facel Vega n’est plus d’actualité. Quinze ans plus tard, le grand retour des plats mijotés à l’ancienne et l’arrivée de l’induction offrent à l’entreprise une nouvelle naissance. La complicité amicale qu’il entretient avec les grands chefs, Paul Bocuse, Joël Robuchon, Guy Savoy... nourrissent sa créativité. Il mettra au point de nouveaux outils de cuisine innovants. Francis Staub attend les années 2000 pour assouvir son rêve et acquérir en quelques années les FACEL VEGA présentées aujourd’hui à la vente. Figurent également dans la collection, une Delage D8 15 Berline, une Ford Comète, modèle carrossé par Jean Daninos, une Citroën SM, un cabriolet Peugeot 504 V6 et une Mercedes 450 SLC ayant appartenu à Claude François.

Francis Staub Facel Vega, la voiture des stars des années 50
Vedettes du show-business, politiciens, diplomates, sportifs et pilotes automobiles ont succombé aux charmes des modèles produits par Facel Vega, la dernière marque française à avoir tenté de faire revivre le prestige de l’industrie automobile française. Comme pour Staub, Facel Vega, c’est d’abord l’histoire d’un homme. Ancien ingénieur de Citroën, Jean Daninos se voit confier, après la Seconde Guerre mondiale, la direction de la société des Forges et Ateliers de Constructions d’Eure-et-Loire (FACEL) spécialisée dans la construction de composants aéronautiques et de meubles métalliques. Il en fait une société dédiée à l’automobile et produit des carrosseries pour Panhard, Simca, et Ford France. En 1954, Jean Daninos décide de produire sa propre voiture. Convaincu du potentiel de modèles très luxueux à l’image des Bugatti, Delahaye ou Talbot d’avant-guerre, il crée la Vega. En quête d’un moteur suffisamment noble pour accompagner son coupé, Daninos ne trouve aucune solution en France. Il se tourne vers les États-Unis et opte pour un V8 Chrysler. Mais l’État français soutient les constructeurs généralistes populaires chargés de motoriser le pays, et considère que les fabricants de voitures de prestige ne sont pas dans l’air du temps. Bien que Facel Vega propose des voitures d’une classe folle, appréciées d’une clientèle qui s’étend bien au-delà de l’hexagone, l’usine fermera ses portes en octobre 1964. Seules 2900 voitures auront été produites.

 

Collection Francis Staub - 1958 – Facel Vega FV3B - Une des 91 construites – Estimation 90 000 / 160 000€ ©Mathieu Bonnevie
 

FACEL Vega FV3B
La FACEL Vega FV3B de 1958 est l’une des voitures les plus attirante de la collection. Présentée pour la première fois aux enchères, elle a appartenu au même propriétaire pendant 26 ans et est estimée raisonnablement 90 000 / 160 000€. Dans l’histoire de la marque, la Facel Vega Excellence occupe une place à part. Aussi luxueuse qu’une Bentley et aussi rapide qu’une Jaguar, grâce à une motorisation américaine puissante et fiable, cette berline offre à l’époque une alternative française, raffinée et racée, aux habitués des Bentley, Cadillac, Mercedes ou Maserati. Seuls 145 exemplaires d’Excellence série 1 et 8 de série 2 ont été produits. Celle de la collection Francis Staub est estimée 100 000 / 150 000€. 

 

Collection Francis Staub -1961 – Facel Vega Excellence série 1
Estimation 100 000 / 150 000€ - ©Mathieu Bonnevie


Facel Vega Facellia Cabriolet 
Pressentant le besoin d’un modèle de plus grande diffusion, le fondateur de la marque, Jean Daninos, présenta une petite sportive, la Facellia, dont la collection Staub possède une superbe version cabriolet, l’une des toutes premières construites (estimation 40 000 / 60 000€).

 
Collection Francis Staub - 1960 – Facel Vega Facellia Cabriolet
Rare cabriolet série 1, moins de 614 exemplaires produits - Moteur Pont à Mousson
- Estimation 40 000 / 60 000€ - ©Mathieu Bonnevie
 

Facel Vega Facel III Coupé 4 places
Descendante de la Facellia, la Facel III, commercialisée en avril 1963, représentait tous les espoirs de Jean Daninos. Elle est le fruit d’un accord passé entre Facel Vega et Volvo, afin de remplacer le fragile moteur Pont à Mousson. Consciencieusement entretenues par les deux mécaniciens de Francis Staub, les deux Facel Vega III coupé, une rouge de 1963 et une grise de 1964, qui est par ailleurs restée pendant 40 ans entre les mêmes mains, sont estimées 40 000 / 60 000€.

 
Collection Francis Staub - 1964 - Facel Vega Facel III Coupé 4 places
Estimation 40 000 / 60 000€ - ©Mathieu Bonnevie
 
La Mercedes de Claude François
Parmi les 20 automobiles de la collection de Francis Staub, figure la Mercedes 450 SLC coupé que Claude François avait achetée en juin 1973 et qu’il a conservée jusqu’à la fin de l’année 1974. Durant toute sa carrière, Claude François posséda beaucoup de très belles voitures. Tous les deux ans, en suivant la mode, il changeait de véhicule. Dans les années 70, il préféra aux voitures américaines et sportives, les berlines de Mercedes, qu’il trouvait plus confortables pour les 100.000 kilomètres effectués chaque année au fil de ses tournées.

 

Collection Francis Staub – Mercedes 450 SLC coupé de couleur bleu-gris métallisé achetée
par Claude François en juin 1973 - Estimation 6 000 / 12 000€

 

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Vente aux enchères
Dimanche 15 mars à 14h • Paris, Espace Champerret

Expositions publiques
Vendredi 13 mars : 14h-18h • Samedi 14 mars 10h-19h • Dimanche 15 mars 9h30-13h

Département Automobiles
Gautier Rossignol • rossignol@aguttes.com • +33 (0)1 47 45 93 01