Presse
La nouvelle place des femmes dans l’art contemporain
Tribune d'Ophélie Guillerot pour Who's Who
L’histoire de l’art a souvent mis les femmes à l’écart, les reléguant au second plan. Des artistes comme Artemisia Gentileschi, peintre italienne du 17e siècle protégée des souverains d’Europe, ou l’impressionniste française Berthe Morisot ont ouvert la voie, mais il a fallu des siècles pour qu’elles trouvent leur place sur la scène artistique mondiale.
Le débat autour de la visibilité des femmes artistes a commencé avec Virginia Wolf dans son ouvrage Une chambre à soi (1929) dans lequel elle explore les obstacles auxquels les femmes se heurtent dans la création artistique. Ce débat de la place des femmes dans le monde de l'art a pris une ampleur publique et une visibilité beaucoup plus marquée par la suite.
La fin du XXe siècle a vu l’essor d’un art féministe. Un exemple parmi d’autres : le groupe activiste de plasticiennes Guerrilla Girls, né en 1985, a pour slogan : « Do women have to be naked to get into the Met Museum ? » (Les femmes doivent-elles être nues pour entrer au Metropolitan Museum ?).
De nombreuses compagnes d’artistes, elles aussi de grandes créatrices, n’ont été reconnues que bien plus tard, comme Anna-Eva Bergman (épouse de Hans Hartung), Maria Helena Vieira da Silva (épouse d’Árpád Szenes), Joan Mitchell (épouse de Jean Paul Riopelle). Elles ont mis plus de temps à être acceptées par les institutions muséales puis par le marché.
Trois voix féminines contemporaines de premier plan : Verdier, Adnan, Pétrovitch
Fabienne Verdier fusionne la calligraphie chinoise et l’art occidental, créant des œuvres puissantes et méditatives. Elle connaît une ascension fulgurante sur le marché, avec un record mondial pour une toile adjugée à plus de 360 000 euros en 2022. On remarque que cette ascension s’accompagne d’une reconnaissance muséale avec deux rétrospectives : l’une au musée Granet à Aix-en-Provence, l’autre au musée Unterlinden à Colmar. Ses œuvres, souvent monumentales, explorent l’énergie du mouvement et la vibration des formes à travers des traits fluides et méditatifs.
Etel Adnan s’est imposée par ses paysages abstraits inspirés de la Méditerranée. Ses œuvres figurent dans des collections majeures comme celles du Whitney Museum ou de la Tate Modern, et elle est demandée dans les plus grandes foires. Elle a créé des œuvres lumineuses et abstraites, inspirées par les paysages méditerranéens et les montagnes californiennes.
Françoise Pétrovitch explore le rapport au corps. Bien que très prisée par les musées, elle n’a pas encore vu sa cote véritablement s’envoler, mais elle capte déjà l’attention des collectionneurs. Elle explore des thèmes intimes et universels à travers des œuvres mêlant douceur et étrangeté. Ses dessins et peintures, souvent teintés de mélancolie, jouent sur l’ambiguïté des émotions et interrogent les relations humaines et le passage du temps.
Des pionnières devenues figures établies
Maria Helena Vieira da Silva est une peintre majeure de l’abstraction lyrique, connue pour ses compositions labyrinthiques et immersives. Ses œuvres explorent la perception de l’espace à travers des jeux de lignes et de perspectives, créant des toiles vibrantes et dynamiques où se mêlent structure et poésie. Ses œuvres atteignent régulièrement des sommets aux enchères.
Anna-Eva Bergman développe une abstraction minimaliste inspirée par les paysages nordiques et les éléments naturels. Ses œuvres, souvent réalisées avec des feuilles d’or et d’argent, ont une dimension spirituelle et intemporelle, mêlant simplicité formelle et puissance symbolique. Ses œuvres ont été redécouvertes ces dernières années avec des expositions de premier plan au Musée Reina Sofia de Madrid et au Musée d’art moderne de Paris.
Annette Messager, lauréate du Lion d’Or à la Biennale de Venise, et Joan Mitchell, dont les œuvres dépassent régulièrement les dix millions de dollars, sont des figures centrales de l’expressionnisme abstrait.
Shirley Jaffe et Françoise Gilot ont également marqué l’histoire avec leurs compositions géométriques et abstraites, vendues aujourd’hui à des prix records. Enfin, Louise Bourgeois, avec ses sculptures autobiographiques, continue de régner sur le marché.
Un marché en pleine mutation qui s’ouvre de plus en plus aux artistes femmes
En 2023, des ventes records ont été enregistrées pour des artistes comme Joan Mitchell et Louise Bourgeois, tandis que la reconnaissance d’artistes comme Marlene Dumas et Cecily Brown continue de croître. Des expositions, telles que celle du Centre Pompidou intitulée « Elles », illustrent bien ce changement vers une plus grande visibilité des femmes dans l'art contemporain. Celui-ci offre aujourd’hui des opportunités passionnantes. Que vous soyez collectionneur ou que vous souhaitez vendre une œuvre, il est essentiel de vous entourer de professionnels capables de positionner une pièce pour en tirer le meilleur. Les artistes femmes dont on redécouvre les langages picturaux mais aussi les nouvelles générations ont encore une belle marge de progression au sein d’un mouvement de fond. Aguttes suit attentivement ces évolutions pour accompagner ses clients grâce à une approche personnalisée.
En avril 2025, Aguttes aura le plaisir d’ajouter un chapitre à son histoire grâce à la vente « Women is Art ».
Tribune d’Ophélie Guillerot, directrice du département Post-war & art contemporain chez Aguttes, maison de ventes aux enchères pour who's who
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POST-WAR & ART CONTEMPORAIN
18 juin 2025
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