ATTRIBUÉ À PIERRE-ANTOINE DEMACHY PARIS, 1723 - 1807

Lot 66
Aller au lot
Estimation :
6000 - 8000 EUR
Résultats avec frais
Résultat : 9 750EUR
ATTRIBUÉ À PIERRE-ANTOINE DEMACHY PARIS, 1723 - 1807
Le Suisse du duc d'Uzès distribuant des bulletins de santé aux porteurs d'eau de la fontaine de Montmorency Octobre-Novembre 1776 Pierre noire et rehauts de gouache blanche 38,5 x 53,5 cm Au dos, longue annotation manuscrite, du XVIIIe siècle, retranscrite ci-dessous. Au dos, ex-libris imprimé, de la fin du XIXe siècle : Bibliothèque / de / M. le duc d’Uzès / Chateau de Bonnelles. Au dos, étiquette de transport imprimée, du milieu du XXe siècle : From : Duchesse d’Uzès / 4, rue Charles Dickens / Paris XVI / To : Madame la Comtesse / Gaston de la Rochefoucauld / 14, rue Pierre 1er de Serbie / Paris PROVENANCE Of fert par Charlot te Marguerite Fleuriau de Morville (1725 - 1815), dit « la vicomtesse de Crussol », à son parent François Emmanuel de Crussol d’Uzès (1728 - 1802), 9e duc d’Uzès, Paris ; Puis, par descendance, à son arrièrepetit- fils, Armand Géraud Victurnien Jacques Emmanuel de Crussol d’Uzès (1808-1872), 11e duc d’Uzès, château de Bonnelles (Yvelines) ; Puis, par descendance, à son arrière-petite-fille Anne de Crussol d’Uzès (1895 - 1984), épouse du comte Gaston de la Rochefoucauld, Paris ; Collection privée (Neuilly-sur-Seine). RETRANSCRIPTION DE LA NOTE MANUSCRITE AU DOS Tableau représentant la porte cochère de l’Hôtel d’Uzès, rue Montmartre à Paris, où l’on voit le suisse de cet hôtel / donnant des nouvelles de la santé de Mr le Duc d’Uzès (François Emmanuel) aux porteurs d’eau de la fontaine de Montmorency située / auprès de cet hôtel & qui venaient tous les matins chercher un bulletin de sa maladie de Mr le Duc d’Uzès. / Ce tableau fut donné par Mad.e la vicomtesse de Crussol à Mr le duc d’Uzès à l’époque de sa convalescence, ainsi qu’il va être mentionné ci-après dans un article du Journal de Bachaumont de l’année 1776. Journal de Bachaumont / 17 novembre 1776 -Vendredi dernier les porteurs & porteuses d’eau ont fait célébrer / dans l’église des petits Pères une messe en actions de grâces à Dieu de l’heureuse / convalescence de M. le Duc d’Uzès, échappé à la cruelle maladie où l’avoient / conduit le chagrin & les médecins. On ne sait à quoi attribuer le zèle de cette / communauté, dont cependant il n’y a eu qu’une portion qui ait contribué, c’est / à dire ceux qui vont habituellement à une fontaine auprès de l’hôtel d’Uzès ; / ce voisinage est vraisemblablement la cause de la fête. Avant ils en avoient / demandé la permission à Mr. le Duc qui a ordonné à tous les gens de sa / maison d’y assister, & au Comte de Crussol, son fils, de le représenter. Il a / fait déclarer en même tems aux porteurs d’eau qu’il seroit enchanté de les voir / & de les remercier dans l’après midi. Pour ne point interrompre le service / public, il n’est venu que deux hommes, mais 22 femmes ; admises devant / le convalescent, toutes ont voulu embrasser successivement ; ainsi que son / fils. Elles ont demandé ensuite à voir Madame la Duchesse qui leur a fait / le même accueil, & en a reçu le même témoignage d’attachement ; en attendant / le Secrétaire de Mr. le Duc leur a donné vingt Louis, & Madame la / Duchesse a reconduit ce corps jusques à la porte de son hôtel & dans / la rue. Cet événement fait l’entretien du jour. Journal de Bachaumont / 18 Novembre - La convalescence de Mr. le Duc d’Uzès a donné / lieu à un cadeau qu’il a reçu depuis peu & qui excite la curiosité / des amateurs. C’est un dessin fait à cette occasion. Il représente / le frontispice de l’hôtel de ce seigneur, fort beau & un des plus noble de / Paris. À côté est la fontaine qui l’avoisine ; un peuple immense inonde / ces lieux. On remarque à l’entrée de l’hôtel le Suisse, qui a l’air / consterné & communique sa douleur à tous ceux qui l’approchent. Un / bulletin gravé à la fontaine porte ces mots : Les médecins ne sont pas contens /de la nuit de Mr. le Duc, qui a été très mauvaise, ce 23 Octobre : jour, en effet le / plus critique pour le malade. On a porté ce tableau chez M. le Duc, sans / qu’il sçût d’où il venait; Enfin il a découvert que c’est Madame / la Vicomtesse de Crussol qui l’avoit commandé. Très émouvant témoignage, tordant le cou à de nombreuses idées reçues, sur la bonhommie, la bienveillance et la cohésion sociale (oserait-on dire la « fraternité » ?!) qui existaient entre « braves gens » et « grands seigneurs » dans le royaume de France, quelques années avant la Révolution. En outre, ce dessin ressuscite le somptueux et monumental portail aux colonnes doriques de cet Hôtel d’Uzès, merveille néoclassique remaniée par Claude-Nicolas Ledoux en 1767. Chaque colonne est parée et sommée d’attributs guerriers, rappelant la carrière du duc, vétéran de la guerre de Sept Ans et Maréchal des Camps et Armées du Roi. Les grandes armes de sa maison, aux supports léonins, couronnent l’ensemble. L’Hôtel, situé jadis au 72, rue Montmartre, était distant du portail par une allée majestueuse de 80 mètres. Démoli en 1870, dans un but spéculatif, il a laissé sa place à l’actuelle rue d’Uzès (2e arrondissement). On peut encore admirer, au musée
Mes ordres d'achat
Informations sur la vente
Conditions de vente
Retourner au catalogue