MAI TRUNG THỨ (1906-1980)

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MAI TRUNG THỨ (1906-1980)
Mère et enfant dormant, 1944 Encre et couleurs sur soie, signée et datée en bas à droite, titrée au dos 54,6 x 45,2 cm - 21 1/4 x 17 3/4 in. Une attestation d'inclusion au catalogue raisonné de l'artiste actuellement en préparation par Charlotte Aguttes-Reynier pour l'association des Artistes d'Asie à Paris sera remise à l'acquéreur. PROVENANCE Galerie d'art Pasteur, Alger-Oran, Algérie Collection présumée de la princesse d'Annam, épouse de l'empereur Hàm Nghi (1871 - 1944), Villa Gia Long, Alger Collection de la célèbre dynastie d'architectes algérois Guiauchain, Alger (reçu très probablement du précédent à la fin des années 1940, rapporté en France en 1962) Collection privée, Sud-est de la France, 1987 (par descendance du précédent) EXPOSITION 1944, Algérie, Alger-Oran, Galerie d'Art Pasteur, Exposition Mai Thu, Le Pho, Vu Cao Dam, Peintures Indochinoises, n° 21, titré «Maternité» Né en 1906 près de Haïphong, Mai Trung Thứ réalise sa scolarité au lycée français d’Hanoï. Tout comme Lê Phổ, Vũ Cao Đàm ou Lê Văn Đệ, il fait partie de la première promotion de l’École des Beaux-Arts de l’Indochine, fondée et dirigée par le peintre Victor Tardieu. Invité à l’occasion de l’Exposition coloniale de 1931, Mai Trung Thứ découvre la France. Tombé sous son charme, il s’y installe à la fin des années 30 et y demeure jusqu’à la fin de sa vie. Bien que fortement marqué par l’enseignement artistique qu’il reçoit de la part de Victor Tardieu et de Joseph Inguimberty, il est celui de ses camarades qui garde l’identité vietnamienne la plus profonde. Mai Trung Thứ se consacre à la gouache ou à l’encre sur soie, procédés typiquement asiatiques qui lui permettent de développer un art riche en réminiscence de l’art chinois et vietnamien traditionnels. Artiste indépendant, il n’en reste pas moins engagé et soucieux du devenir de son pays. Attiré par le bouillonnement artistique régnant en France, Mai Trung Thứ quitte sa terre natale en 1937. Datée de 1944 en chiffres arabes comme l’artiste le faisait alors, Mère et enfant dormant est caractéristique du style pictural de Mai Trung Thứ durant ces années. Ayant délaissé la peinture à l’huile de ses débuts, il excelle dans la maîtrise de l’encre et de la couleur sur soie. Explorant cette technique nouvelle, il s’appuie sur des lavages successifs afin d’apporter une douceur unique à ses réalisations. La tendresse de la composition est ainsi accentuée par une palette douce et harmonieuse. Le vert et le blanc crème se répondent en écho, contrastant subtilement les teintes ocre de l’arrière-plan. Fier de ses origines, l’artiste immortalise la vision d’un Vietnam rêvé, nostalgique de ses traditions à travers cette jeune mère assise en tailleur et son enfant allongé. Si les modèles sont dépeints selon les canons asiatiques, il s’appuie également sur les codes de l’histoire de l’art occidentale. Formant une composition pyramidale, les personnages ondulent d’une ligne serpentine chère aux maniéristes. La grâce et la finesse de la jeune femme sont soulignées par son ao dai – tenue caractéristique vietnamienne – représenté à la façon des drapés plis mouillés de la statuaire grecque. L’éventail et le coussin accoudoir finement brodés suffisent à apporter une touche asiatique à ce décor épuré. Capturés dans un moment de délaissement, Mai Trung Thứ invite le spectateur à un voyage multiculturel porté par la tendresse maternelle. Réalisée en 1944, lors de la dernière année de l’exposition à Alger de l’artiste à la Galerie Pasteur, cette oeuvre nous provient de la collection Guiauchain, célèbre dynastie d’architectes algérois. Pierre Auguste Guiauchain, premier de la lignée fut également le premier architecte français en poste à Alger en 1831. La présence de cette soie dans la collection Guiauchain atteste des liens forts entretenus entre ces derniers et la famille d’Annam. Rappelons que Georges Guiauchain et son fils Jacques avaient construits notamment l’Hôtel Saint-Georges et qu’ils sont réputés pour avoir oeuvré au sein de la villa Gia Long qui était toute proche. Ils entretenaient avec la famille impériale des liens d’amitié sincères et en ont conservé plusieurs objets ou meubles asiatiques. La villa Gia Long, lieu de résidence du Prince d’Annam, fut construite en 1906 dans un style néo-mauresque à El Biar près d’Alger. Elle témoigne de la destinée impériale du propriétaire des lieux, connu sous le nom d’Empereur Hàm Nghi, prisonnier politique, qui mena au début du XXe siècle une longue vie d’exil à Alger. Loin de son pays natal, il s’intègre à la bonne société algéroise et consacre sa vie à l’art. Il s’inspire des impressionnistes et postimpressionnistes, visite souvent Paris et côtoie de nombreux artistes, dont en particulier des sculpteurs, comme Rodin. Le nom qu’il choisit pour sa villa désigne celui du premier empereur de la dynastie Nguyễn rappelant ainsi son destin de 8e empereur.
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