LAMARTINE Alphonse de (1790-1869)

Lot 137
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LAMARTINE Alphonse de (1790-1869)
L.A.S. «Lamartine», Aix les bains, 17 juillet 1830, à Victor HUGO ; 4 pages in-4. Très belle et longue lettre sur leurs créations littéraires respectives. [Hugo a envoyé à Lamartine son poème intitulé À M. de Lamartine, alors que Lamartine vient de publier ses Harmonies poétiques et religieuses après son élection à l'Académie française le 1er avril et le triomphe de Hernani en février.] Lamartine est «ravi et reconnaissant» des vers du cher Victor qui n'a «jamais rien écrit de plus magnifique que cette immense comparaison en deux cent soixante et dix vers ! et je jouis de penser que mon nom sera attaché à ce monument de votre sublime imagination !». Son amitié le venge et le défend de «ces petites haines qui fermentaient autrefois entre des talents rivaux. On ne savait pas assez alors ce que nous savons vous et moi que le monde de la pensée est plus infini encore que le monde créé et que les conquetes d'un Colomb n'enlèvent rien à un autre, qu'il y a au contraire une solidarité sublime entre tous les esprits élevés et créateurs et que ce qui élève l'un élève aussi l'autre. C'est le principe de liberté appliqué à l'intelligence humaine !». Mais quant à ce «monde conquis» évoqué par Hugo, il s'en dit loin encore : «Je n'ai pas encore quitté la rive et j'aproche de quarante ans ; j'ai rêvé et je rêve encor mon voyage». Il conjure d'ailleurs Victor de ne rien lui cacher des imperfections de sa poésie, «pourvu que ça et là vous et quelques âmes poétiques et grandes y pressentent ce que je voudrais sentir et dire, c'est assez. Je suis content». Après un séjour à Aix, il compte se rendre au Saint-Bernard, puis à Côme et à Lugano avant de rejoindre Saint-Point. Il espère que Hugo continuera «à nous enrichir avec les frères d'Hernani. Si vous vous créez un théâtre vous aurez trouvé ce nouveau monde que tout le monde cherche». De son côté, Lamartine va se lancer «dans l'espace libre et éthéré de la Poésie dantesque si Dieu me prête vie et force puis je dirai le nunc dimittis. J'ai manqué mes poésies relligieuses je sais aujourd'hui comment j'aurais du les écrire, et combien je devrais en écrire»... Il demande si Hugo répugnerait à la publication de son poème, avant de conclure sur ces mots : «Aimons nous et accompagnons nous de nos voeux sur une mer où vous me dépassez déjà de si loin»...
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