FEYDEAU Georges (1862 - 1921)

Lot 116
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3000 - 4000 EUR
FEYDEAU Georges (1862 - 1921)
43 L.A.S. «Georges Feydeau» ou «Georges», [1880-1918], à SA MÈRE Léocadie FOUQUIER (29), à sa demi-soeur Henriette Fouquier-Ballot (8) et au mari de celle-ci, l'auteur dramatique Marcel BALLOT (6) ; environ 150 pages in-8 et in-12, une enveloppe. Intéressante correspondance familiale. Elle est principalement écrite de Paris, mais aussi lors de voyages ou villégiatures estivales. Les lettres à sa mère (qui s'est remariée avec le journaliste Henry FOUQUIER) sont d'une grande tendresse, et Feydeau s'y livre avec sincérité. Il l'informe de sa santé, de ses découragements, de ses soucis d'argent, de son travail, de ses échecs et de ses succès, et bien sûr, de sa vie familiale. Il n'oublie pas de mentionner ses soeurs Valentine (née en 1866) et Henriette (née en 1876) et «Papa», son beau-père Henry Fouquier. Vers 1880. Il espère être bientôt bachelier et fait de nombreuses visites : Camille Doucet, Sarcey, tout en écrivant des saynètes. Il va au théâtre (voir la répétition générale des Maucroix de Delpit en 1883), et a donné un monologue à Coquelin Cadet. 1883 - 1884, pendant son service militaire, où les exercices l'éreintent, il passe un examen où il réussit à faire rire le jury ; il réclame de l'argent, des provisions, et s'inquiète de sa production théâtrale : «N'as-tu reçu encore de chez Ollendorff ? Dès que mes épreuves arriveront, s'il les adresse à la maison, envoie-les moi de suite à Amiens, je voudrais que mon monologue parut le plus tôt possible. Est-ce que Coquelin Cadet a dit Mes célèbres ?» 1887, il voyage en Italie, il est ébloui par Venise où il rencontre le baryton Victor Maurel créateur du rôle d'Iago dans l'Otello de Verdi, qu'il verra trois fois à la Fenice ! Ils vont ensemble à Milan où il apprend l'incendie de l'Opéra-Comique pendant une représentation de Mignon d'Ambroise Thomas : «Quel porte-guigne que ce Thomas. L'Opéra brule avec Hamlet, l'Opéra-Comique avec Mignon. C'est à interdire ses opéras par mesure de sécurité publique»... Il raconte ses démêlés avec les directeurs de théâtre pour faire jouer ses pièces. Viennent les fiançailles avec Marie-Anne CAROLUS-DURAN (qu'il épouse le 14 octobre 1889) : «Marie-Anne est telle que tu l'as quittée, aimante et caressante, et nous nous entendons à merveille, sauf deux ou trois petites scènes par semaine qui finissent toujours par une bonne embrassade. Je crois que je ne vais pas tarder à mettre mon Tailleur pour Dames en scène» à la Renaissance [la pièce sera créée en 1886]... «Je suis encarolusé jusqu'au cou» ; il recherche un appartement... Puis c'est la naissance de son premier enfant, Germaine (novembre 1890), puis celle de Jacques (avril 1892). Il passe ses étés à Fitz-James chez les Stern (Mme Stern et Mme Carolus- Duran sont soeurs), à Saint-Aygulf dans la Villa Carolus des Carolus-Duran, ou au Touquet Paris-Plage où Henry Fouquier a fait construire un chalet. 1891. Il a fait des opérations désastreuses à la Bourse et les espoirs de maternité de Marie-Anne se sont envolés. «Enfin le moule n'est pas perdu et les ouvriers sont là !»... 1892. Il est enchanté de la réouverture du Palais-Royal : «Ma pièce [Monsieur chasse] a fait un effet énorme [...] j'ai eu une presse superbe. Sarcey m'a fait un article d'enthousiasme qui dépasse en éloges tout ce qu'il a jamais écrit sur moi [...] Aux Nouveautés j'ai lu Champignol malgré lui». 1894. Il a proposé Le Ruban au Palais-Royal et aux Variétés qui l'ont accepté tous les deux, mais il préfère le donner au Palais-Royal. Été 1899. Il fait «beaucoup de peinture et un petit peu de théâtre, moins que la peinture ; plus je vais moins j'aime mon métier»... Marie- Anne entame un troisième grossesse (Michel naîtra le 13mars 1900) et CAROLUS-DURAN fait le portrait groupé de sa femme et de ses enfants ; il dit à sa mère sa défiance vis-à-vis de Cahen d'Anvers, «un noceur toujours avec des cocottes et qui n'a pas à être un ami pour une jeune fille comme Henriette»... À Monte-Carlo, il se laisse aller à jouer à la roulette, mais il a hâte de rentrer à Paris retrouver femme et enfants : «cette vie surchauffée, intensive énerve et lasse»... 1902. Il est à Plombières où on va jouer Monsieur chasse qu'il fait «répéter tant bien que mal aux cabots de l'endroit. [...] Je travaille à ma nouvelle pièce pour l'hiver prochain, car il faut absolument que je me sorte du pétrin». 1903. Marie-Anne attend leur quatrième enfant [Jean-Pierre naîtra le 30 septembre 1903] : elle «se développe d'une façon inquiétante. Elle est ce qu'on appelle au théâtre “un ventre”»... «Ma pièce [La main passe] ne m'amuse pas. Je la poursuis parce qu'il faut, mais je ne sens pas l'élément du gros succès, alors c'est de la besogne et ça m'embête»... La dernière lettre [14 avril 1918] est pour rassurer sa mère qui craint les bombardements à Paris : «au Terminus, si l'on descend dans mes sous-sols on a neuf étages au-dessus de soi, où peut-on être mieux à l'abri ?»... Les lettres à Henriette sont affectueuses ; il la met en garde contre les jeux d'ar
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