COCTEAU Jean (1889 - 1963)

Lot 103
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COCTEAU Jean (1889 - 1963)
3 L.A. signées de l'étoile avec DESSINS, [1940], à «Jeannot», Jean MARAIS ; 1 page in-4 chaque à l'adresse 19, place de la Madeleine. Lettres au soldat Jeannot, illustrées de dessins du chien 107. [Jean Marais avait été mobilisé au 107e bataillon de l'air ; ayant trouvé un chien, il le baptisa «107», comme son bataillon.] «Mon Jeannot, gentil 107. Chaque Dimanche est le plus beau Dimanche et la semaine est la plus laide semaine, sauf dans le rêve et dans le souvenir. J'habite une chambre moitié Ritz, moitié hôtel du Commerce et les couloirs d'ici sont hantés par un personnage en chandail marron qui porte un toutou sur le bras gauche et une valise à musique à la main droite. Coco [CHANEL] était triste de l'accident arrivé à l'un de ses filleuls. [...] Elle va faire le chandail Margat [un des lieutenants de Jean Marais, commandant de sa compagnie] et mijote la surprise de 140 porte-chance de Noël. Moi je vais te chercher un vrai porte-chance à la place du cheval et du Dieu bleu. [...] Je voudrais avoir ta force et me remettre au travail pour vivre et que tu vives calme en attendant notre Machine à écrire»... La lettre est signée de 7 étoiles ; au verso dessin du chien. Ritz. «Mon Jeannot, mon fils, mon ange, mon papa 107. Je t'ai écrit cette nuit et ce matin, mais je reste encore triste parce que Dimanche et Lundi matin cassent le rythme des lettres et que le vaguemestre risque de rester deux jours sans enveloppes de moi». Il évoque les «essais de Manon» [faits par Marais pour jouer le rôle de Des Grieux]... «Je me refuse à me laisser vaincre par une fausse paresse déguisée en découragement. Je lutterai pour la France, pour toi, pour moi, pour nous et pour que l'Amérique ne se vante plus de nos découvertes. Dis à 107 de te lécher l'oreille» (dessin du chien en tête de la lettre). «Mon Jeannot. Encore quelques lignes avant de me lancer dans cette terrible aventure anglaise [...] Là-bas - rue de Grenelle - on me montrera ma traduction anglaise, juste une heure avant la performance. C'est te dire le trac dont je suis malade. Heureusement je ne voyage pas sans mon Jeannot et son calme suprême. Je n'ai même pas avalé de Valérianate ni de Véronidia. Je ne compte que sur ton cher regard qui me surveille et qui a confiance. Le reste m'est égal. Je sais que même endormi tu m'aideras de tes prières et de ton amour attentif»... En tête, dessin du chien couvert d'un manteau étoilé.
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