CELINE LOUIS-FERDINAND (1894-1961)

Lot 83
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CELINE LOUIS-FERDINAND (1894-1961)
MANUSCRIT autographe Rigodon, [1960-1961] ; 806 feuillets in-4 (27 x 21 cm) écrits au recto, montés sur onglets sur ff. de papier vélin et interfoliés de serpentes de papier fin ; l’ensemble relié en 6 forts volumes in-4, demi-maroquin noir à coins, dos à nerfs sertis de filets à froids, pièce de titre et de tomaison, plats de papier de création rouge et noir par l’atelier de Claude Braun, doublures et gardes du même papier, étuis bordés de maroquin noir et décorés du même papier (Loutrel). Précieux manuscrit complet, le seul existant de Rigodon, dernier roman de Céline achevé l’année de sa mort. L’auteur avait le pressentiment de sa mort prochaine et craignait de ne pouvoir l’achever, ainsi qu’on peut le lire dans un passage du roman : « Je divague, je vais vous perdre, mais c’est l’instinct que je ne sais pas si je finirai jamais ce livre [...] on a qu’une vie, c’est pas beaucoup, surtout moi, mon cas que je sens les Parques me gratter le fil... ». Le 30 juin 1961, son livre, commencé en janvier 1960, est terminé, mais Céline n’aura pas le temps d’effectuer la copie de mise au net, avant de mourir le 1er juillet. Le présent manuscrit est le seul qui existe, et c’est à partir de celui-ci que l’édition en sera faite, après la mort du romancier. Rigodon sera publié aux éditions Gallimard en 1969. Longtemps intitulé Colin-Maillard, le roman est rebaptisé Rigodon dans deux lettres du 30 juin 1961 à Gaston Gallimard et Roger Nimier. Comme le note Henri Godard : « Ce titre de Rigodon était une trouvaille. On a montré que, dans toute son œuvre depuis Mort à crédit, Céline avait fait de ce mot rare un usage significatif. On a aussi étudié le parti qu’il tirait du double sens du mot : danse d’une part, coup au but d’autre part. La danse est décrite en ces termes par Mme Destouches : “Le rigodon se danse sur un air à deux temps, sur place, sans avancer ni reculer, ni aller de côté.” On peut d’autre part remarquer que dans D’un château l’autre et dans Nord, c’est le sens de “coup au but” qui apparaît le plus fréquemment : il est clair que, plus encore que les emplois isolés que Céline avait faits du mot jusqu’alors, le récit tout entier de Rigodon associe jusqu’à les confondre les deux sens du mot. Aussi bien, danse et pratique des champs de tir ou de bataille sont-ils l’un et ‘autre au centre de l’expérience célinienne ». Rigodon reprend le récit des errances de Céline dans l’Allemagne dévastée à peu près où Nord l’avait laissé, et conte l’équipée de Céline qui cherche à atteindre le Danemark, toujours accompagné de sa femme, Lili dans le roman, de l’acteur Robert Le Vigan (La Vigue) et du chat Bébert. S’y mêlent des allers-retours avec sa vie à Meudon : sa brouille avec le critique Robert Poulet, les visites de journalistes intempestifs, ses relations tendues avec Gallimard, le soutien de Roger Nimier, la visite de Jean A. Ducourneau pour préparer l’édition des romans dans la Bibliothèque de la Pléiade. Le roman s’achève sur la vision de la France envahie par les Chinois, qui se noient dans des flots de champagne et de cognac… Le manuscrit est rédigé au stylo à bille au recto de feuillets de papier jaune ou bleu avec quantité de ratures, corrections et additions autographes (plus de 3800). Il est paginé par Céline de 1 à 806, et divisé en 29 séquences numérotées, de longueurs différentes : 1 p. 1-6 [Pléiade 711-712] ; 2 p. 7-12 [Pl. 713-714] ; 3 p. 13-18 [Pl. 714-716] ; 4 p. 19-20 [Pl. 716-717] ; 5 p. 21-27 [Pl. 717-719] ; 6 p. 28-34 [Pl. 719-720] ; 7 p. 35-51 [Pl. 721-725] ; 8 p. 52-53 [Pl. 725-726] ; 9 p. 54-56 [Pl. 726-727] ; 10 p. 57-67 [Pl. 727-730] ; 11 p. 68-72 [Pl. 730-731] ; 12 p. 73-76 [Pl. 731-732] ; 13 p. 77-79 [Pl. 732-733] ; 14 p. 80-161 [Pl. 733-752] ; 15 p. 162-198 [Pl. 753-761] ; 16 p. 199-313 [Pl. 762-796] ; 17 p. 314- 319 [Pl. 796-798] ; 18 p. 320-404 [Pl. 798-824] ; 19 p. 405-423 [Pl. 824-829] ; 20 p. 424-448 [Pl. 830-837] ; 21 p. 449-458 [Pl. 837-840] ; 22 p. 459-505 [Pl. 840-853] ; 23 p. 506-535 [Pl. 853-861] ; 24 p. 536-560 [Pl. 862-868] ; 25 p. 561-585 [Pl. 869-875] ; 26 p. 586-632 [Pl. 875-886] ; 27 p. 633-704 [Pl. 886-903] ; 28 p. 705-790 [Pl. 903-923] ; 29 p. 791-806 : «À vrai dire, c’en était assez… 791 pages »… [Pl. 923-927]. Le relieur n’a pas tenu compte de cette division en sections : – I : pages 1-135 (dont 41 bis) ; – II : pages 136271; – III : pages 272-399 ; – IV: pages 400-535 ; V: pages 536-672 ; VI : pages 673-806. BIBLIOGRAPHIE Céline, Romans, t. II (éd. Henri Godard, Bibliothèque de la Pléiade, Gallimard, 1974). PROVENANCE Mme Lucette Destouches, veuve de Céline (certificat de vente joint, 23 février 1991).
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