ATTRIBUÉ À GASPARO DUIFFOPRUGGAR (CA. 1514 - 1571)

Lot 42
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Estimation :
250000 - 300000 EUR
ATTRIBUÉ À GASPARO DUIFFOPRUGGAR (CA. 1514 - 1571)
Exceptionnelle basse de viole à cinq cordes. Le fond de l'instrument entièrement marqueté avec incrustations de bois de différentes essences et couleurs représentant le Moïse de Michel-Ange dans un entourage de cuirs découpés, il est surmonté d'une coquille concave supportant des guirlandes de feuillages et fruits. Tête richement sculptée d'une tête de dragon grotesque aux yeux inscrutés. Milieu du XVIe siècle Étiquette imprimmée au fond de la caisse : « A la coste Saint Sebastien CASPAR DVIFFOPRVGCAR A Lyon ». Table et éclisses en épicéa. XIXe siècle. Mesure sur le fond : 64,5 cm. Longueur de la touche : 54 cm Hauteur de la tête : 23 cm (probablement restaurée par Claude Michallon, luthier, au XVIIe siècle et Jean-Baptiste Vuillaume, luthier, au XIXe siècle) PROVENANCE - collection Jean-Baptiste Bonaventure Roquefort (1777 - 1834) - collection Charles Enel (1880-1954) BIBLIOGRAPHIE - Norbert Dufourcq, La Musique, les hommes, les instruments, les oeuvres..., 1965, reproduite pp. 144 et 145 décrite comme : « Viole de gambe, oeuvre du luthier lyonnais Caspar Duiffoprugar. Collection Enel. » Choron et Fayolle nous apprennent dans leur Dictionnaire historique des musiciens, artistes et amateurs, publié entre 1810 et 1811, que Duiffoprugcar était un célèbre luthier né dans le Tyrol italien vers la fin du XVe siècle. Après avoir voyagé en Allemagne, il vint se fixer à Bologne dans les premières années du XVIe siècle. François Ier, de passage en 1515 pour établir le concordat avec le pape Léon X, entendit alors parler de ses talents légendaires. À force d'offres avantageuses, le Roi réussit à le déterminer à venir s'établir à Paris. J. P. Henry Coutagne, dans son ouvrage Les luthiers lyonnais au XVIe siècle (1893), précise que Duiffoprugcar serait né dans la ville bavaroise de Freising vers 1514. Par ailleurs, bien que François Ier fît venir Leonard de Vinci lors de sa venue à Bologne, rien n'est moins sûr concernant notre luthier. Néanmoins, Henri II le naturalisa en vertu d'une lettre émise en janvier 1558, déclarant : « Henri par la grâce de Dieu, roy de France, à tous présents et advenir, salut. Scavoir faisons nous avoir receu humble supplicacion de nostre cher et bien amé Caspar Dieffenbruger, alleman, faiseur de lutz, natif de Fressin, ville impériale en Allemaigne, contenant qu'il ya ja longtemps qu'il a laissé ledict lieu de sa nativité pour venir se habiter en nostre ville de Lyon où il est à présent résidant avec ferme et entière délibéracion de y vivre et finir ses jours soulz nostre obéissance et comme notre vrai et naturel subjest si nostre bon plaisir est pour tel tenir et recevoir. » Les termes chaleureux de cette lettre de naturalisation font montre d'une véritable estime de la part du Roi envers Duiffoprugcar. Aussi, quand bien même ce dernier n'aurait pas été appelé par François Ier, un traitement particulier lui était réservé par le fils de celui-ci. Mais quel lieu commun de se contenter de mentionner la notoriété de Duiffoprugcar lorsque la légende est encore ailleurs. Et pour cause ! Seulement trois violes sont associées au maître : la première est au Musée des Instruments de Musique (MIM) de Bruxelles (FIG. P.30), la seconde se trouve à La Haye et la troisième est aujourd'hui offerte à la vente. Le premier propriétaire connu de ces trois violes est Jean-Baptiste Bonaventure Roquefort (1777 - 1834), qui les identifia comme étant de la main du maître. Une étiquette mentionnant « A la coste Saint Sebastien CASPAR DVIFFOPRVGCAR A Lyon » est d'ailleurs visible dans le fond de la caisse. Le luthier Jean-Baptiste Vuillaume connait les instruments de Roquefort et oeuvre sans doute à leur bonne conservation. Ainsi en 1830 annotet- il la viole du « plan de Paris » en précisant sa considération par Alexandre Choron et François Joseph Marie Fayolle selon leur notice du dictionnaire historique de 1810 : il s'agirait d'une viole de Duiffoprugcar.
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