GAUGUIN Paul (1848 - 1903)

Lot 133
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GAUGUIN Paul (1848 - 1903)
L.A.S. «P. Gauguin» avec dessin, [octobre-novembre 1882], à Camille PISSARRO ; 3 pages et quart petit in-8 (petit trou au 1er feuillet). Belle lettre à Pissarro sur sa vocation de peintre, avec dessin à la plume d'une armature de sculpture de cheval. Le début de la lettre concerne Lucien Pissarro : «c'est difficile pour moi de trouver à Londres. J'ai bien quelques relations de commerce qui auraient des accointances en Angleterre mais comment répondre d'une place aussi loin. En admettant que par recommandation au 3e degré on trouve là-bas qui nous dira que la maison sera une bonne maison et ensuite que votre fils y restera. Il faut pour ces choses-là quelqu'un de direct, quelqu'un de sérieux qui puisse bien recommander Lucien afin qu'une fois là-bas il ne soit pas soumis à tous les hazards». Il n'a pas vu GUILLAUMIN depuis longtemps : «comme vous je ne sais ce qu'il devient. Décidément la manie de la sculpture se développe. DEGAS fait (il paraît) des chevaux en sculpture et vous faites des vaches ; vous me demandez des renseignements sur les maquettes en fer mais mon pauvre ami je n'en sais pas plus long que vous. J'arrange celà au mieux de mes intérêts comme je peux et presque toujours mal. Je crois cependant que ce qui vous serait plus commode ce serait d'acheter de ces petits tuyaux en fer blanc que l'on vend pour des sonneries pneumatiques. Vous tordez cela comme vous voulez et cela tient assez solidement avec beaucoup moins d'élasticité que le fil de fer. Bien entendu que vous ne faites qu'un corps principal sinon c'est en effet toute une science que de modeler en fil de fer. [dessin] Ma femme doit aller aujourd'hui même vous voir et peut-être qu'à l'heure qu'il est elle est chez vous. Elle doit vous gronder de ma part, voilà si longtemps que vous n'avez mis les pieds à la maison. J'ai travaillé cependant pas mal mais j'avoue que dans ce moment j'ai des heures de dégoût pas de la peinture mais justement de ce que je ne suis pas outillé pour faire ce que je voudrais. Se sentir quelque chose dans le ventre et faute d'argent ne pouvoir travailler !! Mes affaires sont bien bas et l'avenir ne me paraît pas brillant ; vous comprenez aussi qu'avec l'âge qui vient on ne peut suivre 2 choses à la fois comme au moment de la jeunesse. Mon esprit est tout entier en rêves en observations de la nature en désirs de travail et petit à petit j'oublie les affaires ou plutôt la manière de les faire. Quant à abandonner une minute la peinture Jamais ! Mais il est temps que j'arrive à une solution, cette force de vitalité qui me permet de travailler en ce moment disparaîtra ou s'usera»... Correspondance, 1873 - 1888, n° 28.
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