Maxime MAUFRA (1861-1918)

Lot 19
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Maxime MAUFRA (1861-1918)
La rivière Tonquédec, Côtes d'Armor, 1897 Huile sur toile Signée et datée ‘[18]97' en bas à droite 73 x 60 cm - 28 3/4 x 23 5/8 in. Cette oeuvre est référencée sous le numéro 129 dans le Catalogue critique Maxime Maufra établi par Madame Caroline Durand-Ruel Godfroy. PROVENANCE - Galerie Durand-Ruel, Paris - Vente, Importants tableaux modernes, Lenormand-Dayen, Paris, Hôtel Drouot, 4 décembre 1991, lot 78 - Vente, Art africain et océanien, Tableaux impressionnistes et modernes [...], Briest, Paris, Drouot-Montaigne, 24 juin 1992, lot 42 - Collection particulière, France (acquis au cours de la vente précédente puis par descendance) «Un beau jour, aux environs du 14 juillet 1890, Maufra débarque à Pont-Aven, et descend, au hasard, dans l'auberge, digne de devenir historique, et du reste qui le fut pendant quelques années (jusqu'à ce qu'elle appartînt plutôt à l'histoire américaine) de la "mère Gloharec [sic]". Maufra n'a pas réfléchi que ce pays est déjà rempli de peintres. [...] Le 13 juillet, une bizarre carriole, contenant quatre non moins bizarres personnages, débouche sur la place, et ces étrangers pénètrent fièrement dans l'auberge sous les regards peut-être consternés, mais plutôt mécontents de la colonie Julian. Maufra entend murmurer ces mots significatifs : " Bon ! voilà les Impressionnistes ! " [...] Le premier est Paul Gauguin, ancien boursier devenu peintre et novateur, qui préoccupe fort, et à juste titre, car il a un réel talent, les ateliers avancés ; il est, de plus, descendant des Incas. [...] Maufra l'aima beaucoup, le comprit, et Gauguin eut pour lui une bienveillance qui, n'étant pas prodiguée, devait être considérée comme une haute faveur. Seulement, il faut dire que ni le cénacle, ni son chef n'exercèrent sur Maufra la moindre influence. Ils exaltèrent pendant toute la soirée les vertus du vert véronèse et du jaune de chrome employés purs, et hors desquels il n'était point de salut pour la peinture nouvelle. Il n'était pas sur ce chemin et nous savons déjà que sa nature était de creuser avec ténacité un sillon commencé et de subordonner au sentiment qui le dominait les moyens patiemment acquis. [...] Le lendemain, au bal du 14 juillet, Gauguin redevenu ce qu'il était réellement, un très grand enfant, dansa beaucoup, ne but pas moins, et le 15 il s'en alla. [...] Maufra [...] n'avait pas de goût pour les voisinages camarades, et l'émulation ne lui était pas nécessaire : il se la créait constamment avec lui-même. Dès sa jeunesse, nous l'avons vu, et nous ne cesserons de le voir, concentré, solitaire, se renfermant beaucoup en lui et chez lui, lorsqu'il ne va pas " sur le motif ", le plus loin possible des peintres, se créant même ses amitiés dans le monde littéraire, scientifique ou politique, de préférence au milieu pictural. Il se trouve même beaucoup plus à l'aise avec des paysans, avec des marins, qui lui offrent des analogies et des harmonies avec les larges et simples aspects de la terre, les rugueuses solidités des rochers, la vie végétative des vieux arbres. De plus en plus, il aimera ces primitifs et sera aimé d'eux. C'est cette loyauté qu'il ne trouva pas suffisamment à Pont-Aven pour y rester plus de quelques mois. Cependant il n'y perdit pas son temps : quelques vues de la rivière, du moulin à eau, des clairières voisines, des groupes de chaumières, portent déjà sa marque et méritent de figurer dans son oeuvre.» Arsène Alexandre, «La Bretagne, rencontre avec Gauguin et travail solitaire», in. Maxime Maufra, peintre marin et rustique, (1861 - 1918), Paris : Éditions des Galeries Georges Petit, 1926, pp. 52, 54, 57 et pp. 60-62
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