Félix ZIEM (1821-1911)

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Félix ZIEM (1821-1911)
Bateaux et gondoles devant la Salute Huile sur panneau Signée en bas à gauche 53 x 81 cm - 20 7/8 x 31 7/8 in. Un certificat de l'Association Félix Ziem, en date du 13 juillet 2019, sera remis à l'acquéreur. PROVENANCE - Galerie Ary Jan, Paris - Collection particulière, France (acquis auprès de la précédente) BIBLIOGRAPHIE Probablement : Pierre Miquel, Félix Ziem, 1821 - 1911, Maurs-la-Jolie : Éditions de la Martinelle, 1978, décrit mais non reproduit sous le numéro 948, p. 149 : «La Salute à Venise, soleil couchant, 54 x 80, v. 1900, vente Raybaud (de Marseille), 4 800 F, bibl. 1912, Mireur, t. VII, p. 590» Entre 1860 et 1885, Ziem recommencera plus d'une dizaine de fois le voyage à Venise, excluant pratiquement toute autre destination en Italie. Le 1er janvier 1889, à l'heure où il tourne un regard rétrospectif sur sa vie, il écrit dans son Journal : " Renaît Venise au corail de la lumière azurée. Souvenirs, clairs et radieux, mirés dans mes yeux bleus, restez jusqu'au dernier soupir de mon être. J'ai essayé de tout, neiges et volcans, l'Europe et l'Asie, les figures de la Syrie et le modèle de Paris, oiseaux, fleurs et fruits, cheval et monuments, caravanes et clairs de lune, prairies hollandaises et les sommets de l'Écosse. J'ai vu, j'ai appris qu'il n'était que Venise dont l'empreinte m'était mienne, pourquoi ? C'est que j'étais vierge de sensations admiratives et amoureuses quand pour la première fois je vis tes mirages. C'est au printemps ou au début de l'automne qu'il préfère y séjourner, brièvement ou plusieurs mois. À ces saisons le ciel et l'eau sont en parfaite harmonie avec les couleurs qu'il veut faire prendre à ses toiles. Quand il est à Venise, il travaille toujours avec ardeur, comme l'attestent les notes des carnets de croquis ! ". Constamment, il recherche dans les palais, les galeries, les églises tout ce que la ville a pu engendrer de chefs-d'oeuvre. Il parcourt les rues et les canaux dans sa gondole-atelier pour mieux connaître " l'anatomie " de la ville. Le choix des sujets est vaste, presque sans limite. Les notes prises quotidiennement dévoilent la passion de Ziem pour Venise. Ses formes et ses couleurs définissent au fil des voyages un nuancier idéal des éléments vénitiens : " Venise doit être peint avec une palette faite et modeler l'effet [sic] sur des tons colorés, voulus, comptés [...]. Palette - dans les couleurs premières - blanc (massicot) ; bleu (cobalt, minéral outremer) ; rouge (vermillon, minium, brun rouge, laque garance) ; jaune (chrome clair, brûlé, Naples indien, ocre, laque) ; sienne naturelle ; bitume ; noir ; vert émeraude et Véronèse ; terre d'ombre. Les mélanges roulent principalement sur des gris, bleus, gris perlé, gris chauds, crème dans l'ombre ou ventre de crabe (dans l'ombre). Dans le clair, les gris des bois sont bitumineux. Mais la somme des colorations rouges, variées à l'infini, roulent tous sur des gammes grises. En somme Venise a sa couleur particulière, très définie, très simple de mise en scène, comme les mosaïques byzantines ou les taches de Véronèse. " [...] Son admiration pour Le Lorrain se retrouve dans l'interprétation des fameux couchers de soleil sur des ports imaginaires, allant parfois jusqu'à l'imitation surtout dans l'éclairage et la forme de certaines vues de la lagune. Sans pour autant s'asservir à ce genre d'organisation picturale, il fait preuve de créativité. En quelques traits, Ziem établit des sujets types pour un catalogue de compositions achevées et absolues, utile pour le renouvellement des vues qu'il choisit d'étudier. L'amour immodéré, presque excessif, qui le lie à Venise, explique la multitude de ces toiles, sorte d'hommage de l'artiste à sa muse, marqué par un incontestable onirisme. Une telle admiration est proche de la vénération, ce dont témoigne le triptyque que Ziem réalise pour le Salon de 1861, suite à une commande de la duchesse d'Hamilton, sorte de retable placé sur l'autel pour une " vraie dévotion ". N'oublions pas cependant l'envers du décor. La réalité de l'oeuvre ne doit pas être réduite à ces vues poétiques de la lagune. Les pochades d'impression, qu'il gardait précieusement dans ses divers ateliers, et que le legs de Lil Treilles-Ziem au musée de Martigues en 1992 a permis de révéler, sont autant de précieux témoignages sur la variété des sujets abordés. Bien que simples études, elles montrent une fraîcheur de tons et une spontanéité qui nous rassurent sur la valeur de Ziem et nous consolent de ces " Venise de marchands tableaux "». Gérard Fabre, «Venise, Martigues, Barbizon, 1859 - 1911», in. La traversée d'un siècle, Félix Ziem, 1821 - 1911, cat. expo., Martigues, Musée Ziem, 15 novembre 2001-15 février 2002, Paris : Réunion des musées nationaux, 2001, pp. 118 - 122
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