Jean-Baptiste Camille COROT (1796 - 1875) - Lot 4

Lot 4
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Estimation :
30000 - 50000 EUR
Jean-Baptiste Camille COROT (1796 - 1875) - Lot 4
Jean-Baptiste Camille COROT (1796 - 1875) *Vieillard passant dans un vallon boisé, 1873 Fusain sur papier Signé en bas à droite Black chalk on paper, signed lower right 48 x 31 cm - 18 7/8 x 12 1/4 in. Provenance - Collection Émile Seiter-Dutilleux, fils de Louis- Antoine Seiter et de Cécile Seiter, née Robaut (offert par l'artiste en 1873) - Jill Newhouse Gallery, New York - Collection particulière, États-Unis (acquis auprès de cette dernière) Bibliographie Alfred Robaut, L'oeuvre de Corot, Catalogue raisonné et illustré précédé de l'histoire de Corot et de ses oeuvres par Étienne Moreau-Nélaton, ornée de dessins et croquis originaux du maître, volume IV, Paris : Henri Floury, 1905, décrit sous le n°3022 Note Cette œuvre est un bel exemple des scènes tardives dessinées au fusain par Corot. La sûreté de main acquise par lui à la fin de sa vie y apparaît de façon magistrale par la liberté et le dépouillement de son écriture où la combinaison d'accents sombres et veloutés et d'une estompe subtile lui permet de créer des paysages dont les contours se diluent dans une atmosphère crépusculaire et romantique. "Le moindre croquis de Corot révèle la préoccupation simultanée des formes et des valeurs [...]. On devine un tableau dans un griffonnage embryonnaire. On comprend sa pensée à demi-mot. L'éloquence de ses abréviations est admirable. Aucun trait qui n'ait sa signification et sa portée. Cette concision est le fruit des longues années d'étude appliquée, patiente et naïve" observe Etienne Moreau-Nélaton (1859 - 1927) dans le premier volume de son monumental ouvrage sur Corot (1905, p. 200), écrit à partir de la documentation réunie par Alfred Robaut (1830 - 1909). [...] Nourri des doctrines et des exemples des paysagistes historiques, l'artiste n'a cessé au cours d'une trentaine d'années de modifier son écriture, sans pour autant renier ses convictions profondes. Tantôt il se borne à ne retenir que les grandes masses d'un paysage, et se refuse à toute transcription réaliste et pittoresque, tantôt il s'attarde sur les contours. [...] De plus en plus soucieux d'accorder les figures au paysage, Corot se laisse aller à une simplification totale des plans. Finie l'époque où il revenait inlassablement sur un premier tracé. Les lignes fusent désormais sur la feuille avec une sûreté et une limpidité stupéfiantes. En quelques traits exempts de toute fioriture, les troncs élancés de grands arbres aux branches dénudées ou les différents plans d'un vaste paysage peuplé de figures pensives se dégagent sur le ciel. Viennent enfin quelques-uns des plus beaux exemples de ces compositions tardives, exécutées le plus souvent sur des papiers de couleurs, au fusain - estompé ou non, rehaussé ou non de craie blanche -, soit autant de variations majestueuses et envoûtantes sur un thème majeur, l'homme immobile au sein d'une nature sereine. Dans les dernières années, Corot se plaît à recréer sur le papier, à l'aide des souvenirs de ses nombreux voyages, tant en Italie qu'à travers la France, un univers imaginaire peuplé de figures empruntées au répertoire du théâtre, de la poésie ou de la musique. [...] Perpétuel itinérant, Corot n'a cessé de dessiner au gré de ses déplacements, calepin en poche, tant était vif son souci de conserver en mémoire les formes et les valeurs. Lorsque sa hâte était trop grande, et que les notes manuscrites, même sommaires, s'avéraient inadaptées au processus de mémorisation, il en est venu à concevoir une sorte de sténographie dont une double page d'un album utilisé dans les années 1860, montrant une figure drapée, debout, dans un paysage à peine esquissé où l'on distingue deux ronds et deux carrés, offre un exemple significatif. Moreau-Nélaton, à qui appartint cet album, a donné la clé de ces signes conventionnels : "Un cercle indique un clair et un carré un noir. La dimension de ces signes est proportionnée à la progression des valeurs" (1905, I, p. 200). [...] "Monsieur Corot n'a jamais pu dessiner", écrivait en 1859 Eugène de Buchère de Lépinois. Les différentes expositions organisées dans le cours du vingtième siècle ont apporté un éclatant démenti à cette opinion totalement injustifiée, au demeurant assez répandue du vivant de Corot. La première, organisée en 1939 à la Bibliothèque nationale, réunissait près de trois cents pièces dessinées ou gravées, choisies par Jean Laran avec une grande sagacité afin de révéler "avec quelle volonté réfléchie le peintre des heures indécises a manié le crayon ou la pointe et sur quelle charpente éprouvée s'appuyaient ses visions embuées de brumes argentées ou noyées d'ombres crépusculaires". Arlette Sérullaz, "Le dessin est la 1re chose à chercher - ensuite les valeurs. Les rapports des formes & des valeurs - Voilà les points
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