HYACINTHE RIGAUD & ATELIER PERPIGNAN, 1659 - 1743, PARIS

Lot 29
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HYACINTHE RIGAUD & ATELIER PERPIGNAN, 1659 - 1743, PARIS
Portrait de François de Caillebot de La Salle, évêque de Tournai (1652 - 1736) Huile sur toile Signée dans le bras gauche du fauteuil RIGAU px 130 x 97,5 cm PROVENANCE Paiement inscrit aux livres de comptes en 1690 pour 115 livres (ms. 624, f° 5 v° : « Mons[ieu]r Labbé Delasalle ») ; réinscrit inscrit aux livres de comptes en 1690 pour 115 livres (ms. 624, f° 6, rajout de Hulst : « Mons[ieu]r l'Evesque de Tournay »). BIBLIOGRAPHIE *Baillet, 1693, p. 306 ; Hulst/2, p. 151 [f] ; Roman, 1919, p. 21 [François de La Salle de Caillebot (1692 - 1705), aumônier du roi, évêque de Tournai de 1693 à 1705], 23 [Gibert de Choiseul], 24 ; Perreau, 2013, cat. *P.186, p. 84 [pour l'abbé Delasalle], cat. *P.206, p. 87 [pour l'évêque de Tournai] ; James-Sarazin, 2016, II, cat. *P.190, p. 68 [pour l'abbé François de la Salle] et *P.211, p. 76 [pour Gilbert de Choiseul, évêque de Tournai]. Stéphan PERREAU, Hyacinthe Rigaud. Catalogue raisonné de l'oeuvre en ligne : http://hyacintherigaud.com. OEUVRE EN RAPPORT 1690 : « Une [copie] de Mons[ieu]r. Levesque de Tournay » pour 57 livres et 10 sols (ms. 624, f°6). Dès les années 1695, Rigaud devint un peintre particulièrement couru et plébiscité pour ses talents de portraitiste. À la tête d'un atelier important et afin de répondre à un nombre toujours croissant de commandes, il déléguait aisément à ses élèves. La pratique connut son essor jusque dans la première décennie du XVIIIe siècle, Rigaud logeant dans ses appartements tout à la fois ses élèves et son atelier, y entretenant un véritable climat d'émulation. Stéphan Perreau, biographe de l'artiste, n'hésite pas à qualifier de « fabrique du portrait » le système mis en place par le maître. Selon une pratique connue au sein de l'atelier, le portrait serait ainsi l'oeuvre de la main-même de Rigaud, tandis que l'environnement serait celle de l'un de ses élèves. Quoique nous soyons quelque temps plus tôt, il semblerait que ce procédé ait été utilisé à l'occasion de la réalisation de notre portrait, probablement exécuté en 1690. Un an plus tôt, Caillebot de La Salle, alors abbé de La Châtre, commande son portrait à Hyacinthe Rigaud. Ce premier portrait en buste, de trois-quarts, est connu par une gravure de Pierre Giffart (Fig. 1), conservée aujourd'hui à l'Osterreichische Nationalbibliothek de Vienne. Très satisfait de cette première image et devenu dans le même temps évêque de Tournai, il en commande une seconde version, à la monumentalité toute autre. Il est alors probable que le maître ait confié l'exécution de la commande à l'un de ses aides, se réservant toutefois ce qu'il aura jugé nécessaire de réaliser ou de retoucher. Cette hypothèse semble se vérifier ici : il apparait qu'une première toile a été coupée au format ovale avant d'être intégrée à une seconde toile plus grande au format rectangulaire. La première comprend ainsi le visage et une partie du buste de Caillebot de La Salle et s'insère dans un plus vaste ensemble le dotant de ses mains, d'éléments annexes et d'un véritable fond. Reprenant ainsi la posture initiale du premier portrait, la composition place désormais l'évêque de Tournai dans un fauteuil à haut dossier, l'intégrant sur un fond monumentalisé par une architecture et un drapé. Le style et la technique diffèrent selon la zone que l'on observe. Si le maître est ainsi très à l'aise avec les chairs, son élève semble davantage assuré dans les tissus que dans les mains, dans la représentation fine et précieuse de la dentelle que dans la mise en perspective des éléments du fauteuil qu'il a dû poursuivre. Par ailleurs, la pose du modèle présenté à micorps, de trois-quarts, assis sur un fauteuil imposant, l'une de ses mains ramenée sur l'accoudoir opposé, la seconde occupée à tenir un livre est représentative de la manière de Rigaud au cours de ces années 1690. Ce choix de posture permet au peintre d'assoir le modèle qu'il monumentalise non pas seulement par le format de l'oeuvre, mais également par son occupation de l'espace pictural. Faisant cela, il rend grâce aux nouvelles fonctions occupées par Caillebot de La Salle au sein de l'Église. Homme important, sa tenue l'indique comme membre éminent du clergé tandis que la présence du livre fermé renvoie à son caractère érudit. OEuvre exceptionnelle que l'histoire de l'art ne connaissait que par la gravure jusqu'à aujourd'hui, elle apparaît un témoin véritable de l'art de Rigaud et de l'extraordinaire fabrique qu'il était parvenu à établir au sein de son atelier. * Références fournies par le catalogue raisonné en ligne de Stéphan Perreau.
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