GIOVANNI FRANCESCO BARBIERI, DIT LE GUERCHIN CENTO, 1591 - 1666, BOLOGNE

Lot 21
Aller au lot
Estimation :
70000 - 80000 EUR
Résultats avec frais
Résultat : 83 200EUR
GIOVANNI FRANCESCO BARBIERI, DIT LE GUERCHIN CENTO, 1591 - 1666, BOLOGNE
Santa Maria del Rosario avec saint Dominique et sainte Catherine de Sienne, c. 1637 Plume, encre brune et lavis brun sur papier 40 x 26,5 cm BIBLIOGRAPHIE EN RAPPORT Alfred STIX, Lili FRÖHLICH-BUM, Die Zeichnungen der Venezianischen Schule, Beschreibender Katalog der Handzeichnungen in der Graphischen Sammlung Albertina, Vienne, A. Schroll, 1926, t. I, p. 192, n° 440. Nicholas TURNER, The paintings of Guercino: a revised and expanded catalogue raisonné, Rome, Ugo Bozzi, 2017, p.518, p. 568. Nicholas TURNER, Carlo PLAZZOTTA, I disegni del Guercino, Londres, British Museum, 17 mai - 18 août 1991, Londres, The Trustees of the British Museum, pp. 138 - 140. Intimement lié à deux commandes importantes passées au Guerchin, notre dessin s'inscrit dans le vaste corpus des oeuvres préparatoires du maître parvenues jusqu'à nous. Esquisse pour un retable, elle inspira suffisamment le peintre pour qu'il s'en serve à nouveau lors d'une nouvelle commande à quelques années d'intervalle. Les origines du premier retable (Fig. 4) ne sont pas clairement établies. D'après son biographe et ami Carlo Cesare Malvasia (1616 - 1693), Guerchin reçoit cette commande en 1637 de l'« Altezza di Savioa ». Il semblerait que ce soit là une référence à Vittorio Amedeo I, duc de Savoie entre 1630 et 1637. Toutefois, d'après des biographes plus récents, il s'agirait plutôt d'une commande du marquis de Voghera, Amadeo dal Pozzo (1579 - 1643). Ainsi, en 1637, des documents d'archives retrouvés dans la famille de ce dernier attestent d'un premier paiement du marquis à Ludovico Mastri, intermédiaire entre le peintre et la Compagnia di San Rosario. Très investi dans sa commande, le marquis serait allé lui-même chercher du lapis-lazuli à Rome avant de l'envoyer à Cento et aurait supervisé le conditionnement de l'oeuvre du départ de l'atelier vers Turin. Avant que ne soit décidée l'exécution du grand retable, le marquis aurait demandé au peintre de lui soumettre un modello dessiné de la composition imaginée. De ces prémices nous sont parvenus trois dessins : l'un est ainsi conservé au British Museum (Fig. 1) et pourrait être le modello présenté, le second se trouve à la Morgan Library à New York (Fig. 2), le dernier, dont l'image nous a été transmise par une gravure de Francesco Bartolozzi (1727 - 1815) conservée au musée de l'Albertina à Vienne (Fig. 3), apparaît être précisément celui que nous proposons aujourd'hui à la vente, faisant figure de véritable redécouverte. Quelque temps plus tard en 1639, une nouvelle commande est passée au Guerchin pour une composition sur le même thème. Souhaitée par le prélat dominicain Agostino Galimini (1553 - 1639), Dessinateur prodige et prolixe, le talent du Guerchin se déploie sous sa main intensément vivante et et créatrice. Évidente dans ses compositions à la plume et en lavis, il parvient à illuminer ses compositions avec une formidable habileté, jouant des ombres et des lumières pour modeler et insuffler la vie à ses figures. Guerchin dessinait beaucoup pour lui-même, sans doute pour s'aider dans la construction de ses compositions, ses dessins n'ont jamais été destinés à être vendus comme tel, quoiqu'exceptionnellement, il ait pu en offrir à certains de ses admirateurs. Dans le même temps, celui lui permit de se créer un véritable répertoire iconographique et formel auquel il revenait régulièrement au gré de ses commandes. De manière assez atypique, Guerchin ne mettait pas au carreau ses études préparatoires pour l'aider au report sur plus grands formats. Contrairement à cet te prat ique assez communément employée, il semblerait qu'il ait préféré se garder jusqu'au dernier moment la possibilité de changements importants dans ses compositions, des raccords différents puisés à l'envi dans son répertoire. Cette méthode de travail se distingue dans certains de ses tableaux aux compositions comme fragmentées, où d'éléments disparates, il parvient à former une unité. Ses dessins révèlent ainsi un cheminement à tâtons pour trouver la composition idéale, suivre une voie dont lui-même a pu être incertain, explorant les variations d'un même thème. Cette méthode n'est pas sans rappeler celle suivie par Ludovic Carrache, influence majeure pour notre artiste dont il s'inspire également dans la fluidité de ses lignes souples, presque calligraphiques et l'usage de lavis parfois très pâles. Dessinateur extraordinaire, tout l'art de Guerchin s'exprime dans ce dessin préparatoire dont la beauté plonge en extase celui qui saura s'y attarder.
Mes ordres d'achat
Informations sur la vente
Conditions de vente
Retourner au catalogue