ELUARD Paul (1895-1952).

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ELUARD Paul (1895-1952).
266 L.A.S. « Paul », 1924-1948, à GALA ; 407 pages formats divers, dont 40 cartes postales (quelques lettres au crayon, 7 non signées, mouillure sur une lettre), quelques enveloppes, montées sur onglets sur des feuillets de papier vélin, le tout relié en 2 volumes in-4 (1924-1931 et 1932-1948), plein maroquin bordeaux, dos lisse titré or, doublures et gardes de daim gris souris, chemises titrées, étuis (C. et J.P. Miguet). Magnifique correspondance intime et amoureuse à Gala, sa première femme qui deviendra celle de Dali ; la plus belle et la plus riche correspondance amoureuse du surréalisme. Éluard a fait la connaissance d'Helena Dmitrievna Diakonova, dite Gala, en décembre 1912, au sanatorium de Clavadel en Suisse, où tous deux, âgés de 17 ans, soignaient une tuberculose. Gala, repartie en Russie, revint à Paris en 1916 ; en février 1917, elle épousa Éluard, dont elle eut en 1918 une fille, Cécile. En 1921, elle devient la maîtresse de Max Ernst, qui rejoint le couple Éluard en 1922 dans leur maison d'Eaubonne ; déstabilisé par ce ménage à trois, Éluard s'enfuit en 1924 pour un voyage autour du monde (la première lettre de cette correspondance est envoyée du Venezuela). Au retour, la vie commune reprend, et les lettres comblent alors les absences de Gala. En août 1929, Éluard et Gala viennent voir Dali à Cadaquès ; c'est le coup de foudre entre Dali et Gala, qui ne quittera plus désormais le peintre ; Éluard repart seul à Paris ; en 1932, Gala épouse Dali. Peu après leur séparation, Éluard rencontra Maria Benz dite Nusch, qu'il épousera en 1934. Une soixantaine de lettres précèdent la séparation de 1929 ; la plus grande partie de la correspondance, toujours amoureuse et souvent très sensuelle, lui est postérieure, et s'étend de 1929 à 1948, quatre ans avant la mort du poète. « Voici Paul Éluard tout cru, Éluard surprenant, Éluard enrichi, Éluard vivant de toute sa vie. L'érotisme de ces lettres - rêverie de plein jour, souvenir précis, récit d'un songe ou masturbation magnifique - devient une de ces expressions multipliées de l'amour, filet de mots simples et d'images fortes dans lequel, une fois de plus, un grand poète nous retient. [...] Qu'il ait aimé Gala, [...] qu'il l'ait aimée “de toute éternité”, ces lettres nous rapprochent de ce combat contre le temps où Paul Éluard a toujours choisi l'amour comme première arme. [...] L'amour fort existe hors de la durée des choses, et Gala est sa pyramide. [...] Il est né pour elle et par elle. Elle est son origine et son destin, elle est sa liberté, elle est tout simplement lui-même » (Jean-Claude Carrière). Au-delà de l'amour pour sa « petite fille », sa « daragaïa », on lit dans ces lettres les problèmes de la vie quotidienne et de l'argent qui manque, les soucis de santé, les nouvelles de leur fille Cécile, les achats d'objets d'art et de tableaux, la vie littéraire parisienne, le travail du poète, les conflits dans le groupe surréaliste, les tourments de l'Histoire... De nombreux personnages, écrivains et artistes, sont ici évoqués, outre « le petit Dali » : André Breton, Aragon, René Crevel, Benjamin Péret, René Char, Max Ernst, Picasso, Valentine Hugo, Man Ray, Joe Bousquet, Giacometti, etc. Nous ne pouvons donner ici qu'un très bref aperçu de cette riche et ardente correspondance, avec quelques citations. [Cristobal (Venezuela) 12 mai 1924]. « Tu es la seule précieuse. Je n'aime que toi, je n'ai jamais aimé que toi. Je ne peux rien aimer d'autre »... 1927. En mai, violente rixe chez André Breton avec « Max Ernst le porc » ; Éluard reçoit un coup de poing sur l'œil et est défiguré ; il pense « au Porc Verlaine tirant sur Rimbaud, le blessant » ; il voulait « tuer le Porc », mais c'est toi qui en aurais souffert »... « Ton corps, tes yeux, ta bouche, toute ta présence me manquent »... Écriture avec Breton d'un manifeste Lautréamont envers et contre tout... En juin, vente à Alphonse Kann de tableaux de Chirico et Picasso... 1928. En mars, du sanatorium à Arosa, il demande à Gala de lui acheter à Berlin des aquarelles de Paul Klee. De retour à Eaubonne, il vend un ivoire esquimau à Ratton. Rêve érotique : « J'étais étendu sur un lit à côté d'un homme que je ne suis pas sûr d'identifier, mais un homme soumis, rêveur depuis toujours et silencieux. Je lui tourne le dos. Et tu viens t'allonger contre moi, enamourée, et tu me baises les lèvres doucement, très doucement et je caresse sous ta robe tes seins fluides et si vivants et tout doucement, ta main par-dessus moi va chercher l'autre personnage et s'impose à son sexe. [...] Et ton baiser devient plus chaud, plus humide et tes yeux s'ouvrent de plus en plus. La vie de l'autre passe en toi et, bientôt, c'est comme si tu branlais un mort. [...] je n'ai qu'une envie : te voir, te toucher, te baiser, te parler, t'admirer, te caresser, t'adorer, te regarder, je t'aime, je t'aime toi seulement, la plus belle et dans toutes les femmes je ne trouve que toi : toute
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