GIRODET-TRIOSON Anne-Louis (1767-1824).

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GIRODET-TRIOSON Anne-Louis (1767-1824).
MANUSCRIT autographe signé «Girodet-Trioson», Rapport sur les ouvrages de peinture, architecture, et gravure en pierre et en médaille lu à la seance publique de l'Academie Royale des beaux arts du 5 octobre 1816; 8 pages in-fol. conservées sous chemise titrée et signée. Important rapport sur les envois des pensionnaires de l'Académie de France à Rome, écrit par l'un des plus récents membres à l'Aca­démie des Beaux-Arts. [Élu le 20 mai 1815 à l'Institut, Girodet et onze autres artistes en furent exclus, à la deuxième Restauration, pour des «motifs d'économie» (Pasquier, ministre de l'Intérieur); ils y furent réintégrés par l'ordonnance royale du 21 mars 1816 qui réorganisa l'Institut. Le manuscrit, soigneusement mis au net, présente quelques rares ratures et corrections, dont trois béquets; il a servi pour l'impression.] Le rapporteur rappelle l'histoire de «l'école française de Rome», «pépi­nière de grands artistes» fondée par Louis XIV, ébranlée par la Révolution mais désormais stable. Il évoque les règles et principes qui doivent guider l'artiste, que le désir de plaire et de toucher doit animer: Prométhée forma l'homme avec de l'argile, mais Minerve lui donna une âme. «C'est cette âme, ce feu sacré, qui guide même à son insçu l'artiste [...] c'est elle qui dirige sa main, lorsqu'elle trace les caractères sublimes et variés de la beauté, toujours en harmonie avec des penchants déterminés, et par consequent intimement liée à des idées morales. C'est par elle que la grace, ce don divin et indéfinissable, s'exhale comme un suave parfum de ses moindres conceptions»... Un passage sur le devoir de l'Académie de surveiller ses pensionnaires «dans la puberté du talent» a été légè­rement biffé au crayon... Girodet résume ensuite les jugements des commissions académiques sur les envois, en soulignant l'importance des «impressions morales» qui doivent résulter des oeuvres. Ainsi, l'Académie aurait voulu retrouver dans la Psyché de PICOT, «l'idée approximative de cet être aérien, syl­phique, dont les anciens avaient fait le symbole de l'ame»; elle réprouve dans le Prométhée de M. PALLIÈRE, «la stature athletique», difficile à supposer à «l'homme supérieur dont le génie audacieux déroba le feu du Ciel»; et elle regrette que le «grand stile» de l'Anacréon de M. de FORESTIER ne s'accompagne pas des «riantes inspirations qui devaient naître abondemment d'un sujet aussi gracieux»... Cependant dans La Mort d'Abel, DROLLING «a parfaitement observé les convenances, et senti l'expression de son sujet: disposition hardie, pittoresque; action vraie, pathétique, les plus nobles qualités de l'art s'y font presque toutes remarquer»... Les détails et l'effet produit par ce tableau annoncent à l'école française «un habile maître de plus»... Rappelant l'importance des études de l'antique pour les architectes, Girodet loue les travaux archéologiques des architectes pensionnaires, et les études de MM. Suys, Caristie, Gauthier, Brandt et Desboeufs. Après avoir regretté que les travaux des sculpteurs et compositeurs de musique ne soient pas arrivés, il termine par un hommage appuyé à Louis XVIII: «Le digne fils d'Henri IV, après avoir comme ce bon et sage héros, étouffé le flambeau des discordes civiles, et versé le beaume salutaire et inépuisable de ses douces et bienfaisantes vertus sur les plaies naguères encore sanglantes de la patrie, a fermé le temple de Janus, a rouvert et relevé le sanctuaire de Minerve»... Le Louvre «se repeuple» à sa voix de chefs-d'oeuvre, et une chapelle expiatoire s'élève, dont les murs «qu'attend avec impatience le génie des arts, parleront dans une langue éloquente à nos descendans, de la vaillance et de la piété de nos ayeux; et les jeunes favoris de Minerve dont je viens de vous entretenir, instruits par de savantes leçons, éxcités par de grands exemples, enflammés surtout par ces hautes vertus, heréditaires dans le coeur de nos princes magnanimes comme le trône de St Louis dans leur auguste maison, ces heureux élèves devenus d'habiles maîtres, consacreront d'âge en âge les nobles talens qu'auront fait éclore en eux les regards vivifians du monarque, à la gloire de la Religion, de la vertu, du Souverain et de la patrie»...
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