PIEYRE DE MANDIARGUES André (1909-1991)

Lot 444
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Estimation :
1000 - 1200 EUR
PIEYRE DE MANDIARGUES André (1909-1991)
Balthus, je me souviens, manuscrit autographe signé, circa 1975 ; 7 feuillets in-4 (269 x 209 mm). Stylo à bille noir sur papier vert d'eau, au recto seulement, rares ratures et corrections. On joint : La copie carbone du texte (4 feuillets in-4). «Balthus, oui, dès sa première exposition leva le rideau sur un spectacle essentiel que depuis Courbet personne n'avait voulu ou osé montrer[...]». L'écrivain rencontre Balthus en 1934 lors de sa première exposition à la galerie Pierre Loeb. Ce texte fut publié en juin 1975 dans le n° 44 de la revue XXe siècle et repris, en 1995, dans Quatrième belvédère (pp. 199 à 203). «[...] La peinture de Balthus est un théâtre où le mouvement a été interrompu à un instant de choix. D'où la solitude dans laquelle semblent avoir été fi xés les acteurs ; d'où la tension, le charme ; par rupture de vie, comme par rupture de courant [...] Artaud, plus défi nitivement, n'avait-il pas écrit ‘Au-dessus de la révolution surréaliste, au-dessus des formes de l'académisme classique, la peinture révolutionnaire de Balthus rejoint une sorte de tradition mystérieuse.' Le grand tableau de La Rue, dans sa plus ancienne version comme dans la postérieure, à cet égard est caractéristique, et l'on n'a pas besoin d'autres exemples, qui ne manqueraient pas cependant, pour reconnaître que cette ‘tradition mystérieuse' est celle qui orientait la démarche de plusieurs vieilles écoles italiennes. Sans trop citer, rappelons, dans la toscane, Piero della Francesca et Paolo Uccello, dans la ferraraise, Tura et le Cossa, dans la vénitienne, Carpaccio. Du dernier nommé, l'Histoire de sainte Ursule à l'Accademia de Venise, n'a jamais cessé de m'enchanter au point suprême. Par l'humanité, par la poésie et par la cruauté prodigieuse, par la solitude et par l'élégance des personnages dérivant de l'amour à la mort, cette vaste fresque est un carrefour, point de rencontre de Carpaccio avec Shakespeare, Artaud et Balthus. Me ferait-on jouer au jeu [...] de pouvoir sauver une chose, mais une seule, de l'art de l'Occident, c'est l'Histoire de sainte Ursule que je sauverais. Du même coup je préserverais la meilleure essence et la plus considérable de Balthus. Ou pour être plus franc, ce que je préfère dans son humanisme [...] Car l'humanisme de Balthus est érotique et cruel. Ce n'était pas le moins important de l'exposition de 1934 que le retour de quelque chose que l'on avait cessé de voir depuis Delacroix et surtout depuis Courbet, et qui est l'érotisme [...]».
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