LOUYS Pierre (1870-1925)

Lot 416
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LOUYS Pierre (1870-1925)
Réunion de 40 lettres autographes. 1884-1917. Environ 170 p. in-12 (dont 2 cartes pneumatiques et 3 cartes, plus petites) et 3 p. in-8, sur diff érents papiers, quelques enveloppes conservées. Belle réunion de lettres de Pierre Louÿs (certaines signées «Pierrot») à son frère (36 lettres) ou son père (4 lettres). La correspondance se divise en deux périodes : lettres de jeunesse, de 1884 à 1889, puis de 1896 à 1917. -À son frère, à propos d'un voyage en Europe qu'ils doivent faire ensemble : «Je voudrais aller où il n'y a pas de vendeur de lorgnettes, où on ne fait pas d'ascensions en funiculaire et où on ne trouve pas en haut des montagnes un hôtel anglais avec des becs de gaz.» Il lui décrit en détail ses activités, notamment ses lectures : «J'ai commencé hier soir Salammbô. Je ne t'en veux rien dire avant d'avoir fi ni. Jusqu'à présent je trouve cela ravissant»; «Je lis Anna Karénine. Admirable, admirable. J'ai lu la scène du bal.» Il lui donne des nouvelles des diff érents membres de la famille et lui confi e, dans une lettre de 20 pages sur son séjour à Limé (septembre 1888): «J'ai une grande nouvelle à t'annoncer, qui décidera du bonheur de ma vie: je me marie.» (Ce mariage n'aura pas lieu.) Une lettre est ornée d'un dessin à l'encre du lac de Longemer. -Avec son père, c'est une inquiétude récurrente pour la santé de celui-ci qu'il partage, mais surtout ses résultats scolaires et son angoisse du bachot, et des examens en général. Plus tard, ce sont ses états d'âmes, ses diffi cultés à vivre et à faire des choix qu'il confi e à son frère : «Parce que je ne sais pas vivre, ou si tu aimes mieux, parce que je ne m'intéresse pas, et que les autres m'intéressent encore moins. [...] Voici onze ans que je sens en moi des tendresses s'amasser pour quelqu'un qui ne vient jamais. Pendant ces onze ans, j'ai aimé quatre femmes : une, après l'avoir quittée ; une autre, après l'avoir sue morte ; et deux autres que je n'ai jamais eues.» Et bien sûr ses travaux d'écriture : «Mes projets pour cet hiver, ce serait de terminer la Sévillane [la Femme et le pantin ?] pour la fi n de décembre, d'écrire un livret pour Debussy [...], une pièce (le Serment) [...] et le «grand roman moderne». Les évènements politiques ou scientifi ques prennent également une part importante dans cette correspondance. Ainsi, Louÿs évoque la visite de Thomas Edison à Paris (1911 ?), où il prévoit le rôle crucial des avions dans les futures guerres. Tout au long de ces lettres se lit l'attachement de Pierre Louÿs à son frère : «Embrasse-moi ou chasse moi. Et puis c'est monstrueux de m'avoir dit que je ne t'aimais pas.» Quand Georges Louis vient d'avoir 60 ans, Louÿs constate qu'il «y aura bientôt vingt-cinq ans que tu as commencé d'être pour moi ce que peu de pères sont pour leurs enfants.» Et, vers la fi n : «le jour où tu ne serais plus, je serais aussi peu de choses que toi-même.» A cet ensemble est joint une note sur sa mère : «Pour toute bibliothèque, elle n'avait qu'une étagère envahie par Victor Hugo.» Une lettre fragilisée avec de petites déchirures et restaurations, défauts mineurs épars aux autres documents.
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