RAOUL DUFY (1877 - 1953)

Lot 15
Aller au lot
Estimation :
20000 - 30000 EUR
RAOUL DUFY (1877 - 1953)
La batteuse Aquarelle sur papier Signée en bas au milieu 44 x 55 cm - 17 3 / 8 x 21 5 / 8 in. Cette oeuvre porte le numéro de référence As-0684 dans les archives de Madame Fanny Guillon-Laffaille. PROVENANCE Vente, Motte, Genève, n°19 Vente, Pescheteau-Badin, Paris, Hôtel Drouot, 20 mars 2006, n°48 Collection particulière, France (acquis au cours de la vente précédente)  « Les aquarelles de Raoul Dufy représentent, par leur abondance et surtout par leur résonance picturale, un moment éblouissant de la peinture du XXe siècle. Elles iront, accélérant leur rythme avec l’évolution de l’artiste et, parallèlement à ses peintures à l’huile, nous permettront de suivre pas à pas le bel itinéraire d’un des plus grands coloristes de notre temps. Elles auront été également seules dépositaires d’une fraction non négligeable de son œuvre. […] Les aquarelles de Raoul Dufy sont la vie même exaltée sous le regard d’un créateur de génie et réalisées avec une économie de moyens incroyable. Elles sont fluides mais jamais floues. Elles sont prestes mais non hâtives. Souvent exécutées en vingt minutes, elles sont grosses des nombreux essais préliminaires écartés par le Maître au bénéfice de la dernière d’entre elles et de sa fraîcheur. Le dessin y est toujours rigoureux. Regardez l’ourlet de cet arum ou l’architecture d’une rose dans ses bouquets si généreusement aérés : le trait descriptif en est aussi précis que pour exprimer un angle du château de Chambord à l’heure où les ombres deviennent tranchantes. Elles sont profuses mais non chargées. Elles sont transparentes mais non pas mièvres, à cause de la fermeté de l’attaque, et cette transparence, apanage de l’aquarelle, n’empêchera pas la pigmentation colorée d’être, quand il le faut, au sommet de son éclat. Une anémone de Dufy, au cœur d’un bouquet composite, nous fait boire des yeux sa tache rouge jusqu’à extinction de notre soif. Depuis qu’il peint, I’homme-Dufy étudie avec respect les habitudes et les «tics» de la nature que son intelligence résume en des signes conventionnels auxquels nous adhérons parce qu’ils stimulent notre esprit: un raccourci de Dufy est tellement efficace qu’il semble avoir pris son inspiration chez le créateur lui-même et avec sa permission. Les aquarelles de Raoul Dufy furent ses compagnes de chevet, confidentes à la fois de ses tâtonnements et de ses réussites. Dépositaires aussi, dans le même carton, de ses projets très secrets qui pourraient y dormir vingt ans avant d’être repris et exploités par l’artiste. Oui, vingt ans ! Le génie s’y prend comme il peut pour notre bonheur et tant que notre terre ressemblera à ce qu’elle fut et à ce qu’elle est encore par instants et par endroits ; tant que les hommes, avant d’avoir complètement muté, se sentiront heureux ou malheureux par les mêmes causes de joies ou de peines qui remuaient nos pères, les aquarelles de Raoul Dufy et l’ensemble de son œuvre demeureront, pour bon nombre d’entre nous, l’un des trésors inestimables de l’art occidental. » Marcelle Berr de Turique, « Les aquarelles de Raoul Dufy », in Fanny Guillon-Laffaille, Raoul Dufy, Catalogue raisonné des aquarelles, gouaches, pastels, Volume 1, Louis Carré & Cie, Paris : 1981, pp.14 et 15  
Mes ordres d'achat
Informations sur la vente
Conditions de vente
Retourner au catalogue