JOSEPH FRÉDÉRIC DEBACQ PARIS, 1800-1892, LA FERTÉ-SOUS-JOUARRE

Lot 70
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Estimation :
6000 - 8000 EUR
JOSEPH FRÉDÉRIC DEBACQ PARIS, 1800-1892, LA FERTÉ-SOUS-JOUARRE
Le Tavole Palatine à Metaponte Plume et encre noire et brune, lavis brun sur traits à la pierre noire Situé au verso 24 x 39, 5 cm BIBLIOGRAPHIE Albert de Luynes, Métaponte, Paris, P. Renouard, 1833, pl. IV-VI. Après le regain d'intérêt extraordinaire pour les sites antiques romains au début du XVIIIe siècle, ce sont les sites de la Grande Grèce qui connaissent ce phénomène un siècle plus tard. Au début du XIXe siècle, quelques voyageurs curieux ne se suffisent plus des destinations habituelles du Grand Tour et, sortant des sentiers battus, s'aventurent dans des lieux encore inexplorés. Parmi eux, Honoré d'Albert, duc de Luynes (1802-1867) qui parcourt en 1825 puis 1828, les côtes italiennes de la mer ionienne où il établit deux zones de fouilles archéologiques, discipline pour laquelle il est particulièrement reconnu. Dans le même temps, il remplit des carnets de voyage fourmillant de relevés d'architecture, topographiques mais aussi de son quotidien. Cette mission, c'est au côté notamment de Joseph-Frédéric Debacq, ami fidèle et architecte, qu'il la mène et la poursuit. Plus qu'une tâche à accomplir, c'est une période de leur vie que partagent ensemble les deux amis qui se livrent à des esquisses où ils se représentent l'un, l'autre. Aussi, il est très probable que le personnage évoqué parmi les ruines de notre dessin, soit une discrète représentation du jeune duc par son compagnon de périple, Debacq. Comme un clin d'oeil à son ami, l'architecte le place au pied des ruines des Tavole Palatine, vestige d'un temple dédié à Héra et fondé à Metaponte au VI siècle avant J.-C., cité parmi les plus importantes de la Grande Grèce. Au-delà de l'anecdote et comme une préfiguration du photoreportage (!), le dessin a été réalisé suivant un véritable souci d'exactitude et de vérité documentaire. Il a par la suite été publié par le duc en 1833, dans un ouvrage qu'il illustre en employant la technique de la lithochromie. Du point de vue de la composition, Debacq introduit la présence discrète du duc de Luynes, lui permettant de monumentaliser les ruines tout en ajoutant de l'animation à la scène. Les jeux d'ombre et de lumière sur les colonnes, le ciel clair, les rayons rasants du soleil dramatisent la représentation. Habilement, l'artiste nous transmet un sentiment intemporel d'émerveillement et de fascination pour la grandeur d'un âge d'or révolu.
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