XAVIER SIGALON UZÈS, 1787 - 1837, ROME

Lot 68
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XAVIER SIGALON UZÈS, 1787 - 1837, ROME
Deux portefaix de Nîmes Huile sur toile 64,6 x 81 cm PROVENANCE Ancienne collection Frédéric Mistral (1830-1914) ; Collection du comte de Flaux. Peu connu de nos jours, Xavier Sigalon remporta pourtant quelques succès de son vivant et son nom reste attaché à l'École des Beaux-Arts de Paris où il reproduisit dans la chapelle des Petits-Augustins, la composition du Jugement dernier de Michel Ange. Né à Uzès, il exprime très tôt son appétence pour le dessin et part se former dans un premier temps à Nîmes. À l'aube de ses 30 ans, il arrive à Paris dans l'atelier de Pierre-Narcisse Guérin (1774-1833) où il ne s'attarde pas, touché davantage par le jeune mouvement romantique. En 1824, il présente au Salon une Locuste remettant à Narcisse le poison destiné à Britannicus, en fait l'essai sur un jeune esclave qui remporte un franc succès auprès de la critique et marque durablement l'esprit d'Adolphe Thiers (1797-1877) qui se serait exclamé devant le tableau : «Un grand peintre est né à la France !». Pourtant, l'oeuvre n'est pas achetée et retourne dans l'atelier du peintre. En 1827, il présente une Athalie faisant massacrer les descendants du roi de Juda, véritable désastre à la suite duquel il part se réfugier à Nîmes, loin de l'hostilité parisienne. Il vit de ses talents loués de portraitiste avant que Thiers en 1834, ne le rappelle afin de lui proposer une importante commande pour l'Ecole des Beaux- Arts. Entre la France et l'Italie, Sigalon achève sa commande en quatre ans peu avant de décéder à Rome, emporté par le choléra. C'est Sigalon par ailleurs, qui inspira en grande partie le personnage d'Honoré de Balzac, Joseph Bridau, que l'on retrouve dans La Comédie humaine (1829-1850), La Rabouilleuse (1842) et Les Illusions perdues (1837-1843) où l'auteur cite des oeuvres connues du peintre, à l'instar de sa Jeune courtisane (1821, Paris, musée du Louvre). Les deux personnages choisis par l'artiste sont des portefaix, ceux qui portent des fardeaux. Modèles d'atelier faciles à exploiter, ils offrent au peintre une vision brute du labeur. Sur un fond rapidement brossé, les figures se détachent de l'obscurité que rappelle leur regard aux yeux noirs. Les visages sont rougis par le soleil, les têtes couvertes d'accessoires les protégeant du poids, du frottement de leurs fardeaux. Qu'ils soient en réalité modèles vêtus en portefaix ou réels portefaix, le peintre choisit de discrets rappels au quotidien d'un métier ingrat. Sigalon mêle ainsi ses talents de portraitiste à ceux de peintre d'histoire, oscillant entre visages caractérisés et étude préparatoire possible à une plus grande composition.
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