NICOLAS LOIR PARIS, 1624 - 1679

Lot 42
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NICOLAS LOIR PARIS, 1624 - 1679
La vénération du Veau d'or Huile sur toile 85,6 x 116 cm PROVENANCE Collection Tuffier, Paris ; Collection de La Raudière, Paris. Le tableau que nous présentons (fig. 3) est typique du style tardif de Nicolas Loir (Paris, 1624 - id.,1679), l'un des plus importants peintres d'histoire français du règne de Louis XIV. Nicolas Loir avait en effet décoré un château aussi célèbre que celui de Versailles, mais avec la construction de la Galerie des Glaces, plusieurs pièces du château furent démolies, entraînant ainsi la disparition du décor que l'artiste y avait peint. La destruction d'autres grands décors, ceux des Tuileries et de l'Hôtel de La Ferté- Senneterre, et le petit nombre d'oeuvres peintes pour l'Eglise auraient pu être fatals à la mémoire de Nicolas Loir si certains de tableaux de chevalet n'avaient pas été conservés. Formé par Simon Vouet (1590-1649) avant d'entrer dans l'atelier de Sébastien Bourdon (1616-1671), Nicolas Loir séjourna de 1647 à 1649 à Rome où il fit la connaissance du secrétaire d'ambassade André Félibien par lequel il entra en contact avec le fameux collectionneur Cassiano dal Pozzo. Ce fut pour lui l'occasion de s'imprégner des tableaux de Poussin en sa possession, notamment de la fameuse série des Sacrements. En mai 1649, Nicolas Loir était rentré à Paris puisqu'il reçut commande du «May» annuel de la cathédrale Notre-Dame (in situ). Reçu à l'Académie royale en 1666 (Allégorie du progrès des arts sous Louis XIV, Château de Versailles), il participa alors au décor des appartements de la reine du Château de Versailles, celle du grand cabinet d'angle (salle de Jupiter) et de la petite chambre (salle de Saturne) ; certains éléments ont été sauvegardés, telle la toile aujourd'hui au Musée de Brou à Bourg-en- Bresse (Pithès et Pithopolis) qui montre l'influence croissante de Nicolas Poussin. Un groupe de tableaux de chevalet de Nicolas Loir permettent de se forger plus clairement une idée de son style. Il en est ainsi d'une paire de tableaux tardifs conservés au Musée d'Angers lesquels représentent Moïse sauvé des eaux et Eliezer et Rébecca (fig. 1 et 2). Leur classement sous le nom de Nicolas Loir est garanti par leur provenance, puisqu'ils sont décrits comme tels dans la vente François Boucher de 1771 puis dans celle du marquis de Livois, en 1799. L'engouement suscité par Eliézer et Rébecca, tableau de Poussin entré chez le roi en 1665, semble bien expliquer l'abondance de variations que Nicolas Loir fit sur ce thème. Outre le tableau d'Angers, il en existe trois autres illustrations dont l'une se trouve à la National Gallery of Art de Dublin (fig. 4). Or, L'Adoration du Veau d'Or (fig. 3) est particulièrement semblable à la paire du Musée d'Angers : la physionomie des personnages, le ciel menaçant, et la tendance à la simplification formelle offrent d'indéniables points communs. Le choix de l'Adoration du Veau d'Or comme sujet était intentionnel car il ne pouvait manquer d'évoquer une fois de plus l'art de Poussin. On songe notamment à la version connue par la gravure de Jean-Baptiste de Poilly. Le projet formait du même coup un bel exercice d'assemblage d'une multitude de personnages, exactement comme dans un dessin de Nicolas Loir du Städel Museum de Francfort, lui aussi d'ailleurs sur l'histoire de Moïse. La meilleure preuve de l'attribution de cette oeuvre à Nicolas Loir nous est procurée par le personnage masculin figuré en buste sur la droite, au pied du socle surmonté du veau d'or. Dans le tableau de Dublin, le personnage d'Eliezer a été représenté de manière identique, cette fois au pied du puits : on remarque la même tête barbue penchée au regard levé, les épaules étant placées dans un axe transversal par rapport à la toile. De façon ironique, le regard dirigé vers le haut exprimait la même forme de déférence, que ce soit envers l'idole ou la future épouse destinée à Isaac. Les similitudes avec la paire du tableau d'Angers suggèrent une datation de L'Adoration du Veau d'Or au cours de la seconde moitié des années 1670. Nous remercions François Marandet pour la suggestion d'attribution et la rédaction de la notice.
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