GERRIT VAN HONTHORST UTRECHT, 1592 - 1656

Lot 39
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Estimation :
40000 - 60000 EUR
GERRIT VAN HONTHORST UTRECHT, 1592 - 1656
Portrait de Jacob van Wassenaer Obdam (1610-1665) Huile sur panneau 73,9 x 58 cm BIBLIOGRAPHIE EN RAPPORT J. R. Hudson, R. E. O. Ekkart, Gerrit van Honthorst. 1592-1656, Doornpiijk, Davaco Publishers, 1999, p. 312, n°465 [pl. 348]. Comme de nombreux Hollandais de son temps, le jeune Gerrit van Honthorst part pour Rome se former. Il y restera dix ans, protégé par les plus grands : le Marquis de Giustiniani (1564-1637), chez qui il côtoiera Guido Reni (1575-1642) pendant un moment, le grand-duc de Toscane, et le cardinal Scipione Borghese (1576-1633) lui-même. Son retour à Utrecht marque la période la plus célèbre de sa carrière : il devient avec Hendrick ter Brugghen (1588-1629) et Dirck van Baburen (1595-1624), un des trois chefs de file de l'école caravagesque d'Utrecht. Son atelier voit défiler plusieurs futurs peintres de renom, parmi lesquels Jan Both (1618- 1652) ou Joachim von Sandrart (1606-1688). Il se distingue par un rendu brillant et complexe des peaux et une maîtrise exceptionnelle de la lumière artificielle. L'école d'Utrecht prend fin durant la seconde moitié des années 1620. Baburen et Ter Brugghen meurent l'un après l'autre et, Honthorst suivi de Sandrart, part à Londres peindre pour Charles Ier (1600-1649). Il contribue à la décoration de la Banqueting House du palais de Whitehall, complétée par Pierre Paul Rubens (1577-1640) et Van Dyck (1599-1641) quelques années plus tard. Après un certain nombre de portraits en Angleterre, il rentre en 1637 à la Haye, où il a probablement peint notre portrait avant la fin de la décennie. Devenu peintre de la cour de Guillaume II d'Orange-Nassau (1626-1650), il dispose d'un important atelier et représente les notables de son temps : il est quelque sorte le «peintre officiel» de la période à La Haye. Il apparaît alors naturel qu'un personnage politique de premier plan, comme l'était Jacob van Wassenaer, se soit fait portraiturer par Honthorst. Ce portrait d'une rare qualité est une redécouverte. Matrice de beaucoup de la production autour de Jacob van Wassenaer Obdam (1610-1665), il est manifestement à l'origine du grand portrait en pied mentionné dans le catalogue raisonné (fig. 1). Notre portrait serait également la référence de la gravure conservée à la National Gallery de Londres (fig. 2) et possiblement de la statue en pied commémorative dans l'ancienne église de la Haye (fig. 3). Gerrit von Honthorst a probablement peint ce tableau entre 1635 et 1640, quand il revenait d'Angleterre à La Haye. À l'époque, van Wassenaer était déjà un personnage important de la noblesse hollandaise, assumant les charges de gouverneur de la ville de Heusden et délégué aux États de Hollande. Il est cependant surtout connu pour son poste d'amiral en chef de la flotte néerlandaise. Bombardé à ce poste sans avoir jamais mis les pieds sur un bateau, ce terrien de carrière laissera un piètre souvenir, puisqu'on le rend responsable du plus terrible désastre qu'aient connu les Pays-Bas sur les mers. En 1665, au début de la deuxième guerre anglo-néerlandaise (1665-1667), le commandant suprême Jacob von Wassenaer manoeuvre difficilement une flotte de navires dont beaucoup sont d'anciens navires marchands, et d'autres trop vieux pour le service. En voulant se tenir à distance sous le vent pour pilonner la flotte ennemie, l'homme désorganise ses troupes qui deviennent des proies faciles pour les Britanniques. La tactique est un échec, les adversaires se retrouvent bord à bord et, au cours d'un engagement avec son homologue le HMS Royal Charles, le vaisseau amiral néerlandais explose, et van Wassenaer avec lui. On lui érigera, comme pour tout amiral tombé au combat, la statue en pied mentionné précédemment. Ce tableau est fascinant à plus d'un égard. Typique des portraits de Honthorst, il présente de grandes similitudes avec les portraits de des princes Edouard et Maurice de Bavière (fig. 4), peints dans sa période haguenoise et conservés au Louvre. On note l'influence persistante du caravagisme de ses premières années, largement éclairci au fil de temps et qui permet désormais de faire émerger buste et visage d'un fond neutre, en jouant sur une maîtrise des textures particulièrement impressionnante : le jeu de la lumière venant d'en haut à gauche sur l'acier, les chairs et le tissu de l'écharpe soulignés par un léger clair-obscur.
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