ATTRIBUÉ À MICHEL-ANGE CHALLE

Lot 33
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ATTRIBUÉ À MICHEL-ANGE CHALLE
La Gloire ailée & Guerriers conversant Plume et lavis 21,5 x 15,5 cm PROVENANCE Cachet en bas à gauche de la collection du marquis Philippe de Chennevières (L. 2072), vente du 4 au 7 avril 1900 et acheté par le docteur Tuffier ; vendu par Pierre de la Raudière le 23 février 1972 à l'Hôtel Drouot ; racheté par son fils Gilles-Eric à la vente publique du 23 février 1972 ; puis collection de La Raudière, Paris Ce dessin, anciennement attribué à Carle Vanloo sans pouvoir être de lui, présente la particularité d'associer l'esquisse nerveuse d'une gloire dans le registre supérieur et la composition en bas-relief d'un groupe de soldats dans le registre inférieur. Les deux registres sont séparés par un trait de plume et par le traitement de leur fond respectif - le fond peint au lavis de la Gloire s'arrêtant nettement à sa séparation. À cet égard, cette feuille aurait pu faire partie d'un fonds d'atelier destiné à procurer des modèles de figures pour les mises en place de composition. Provenant de la collection de Philippe de Chennevières, directeur de l'administration des Beaux-Arts de 1873 à 1878, notre dessin présente un historique très complet et prestigieux qui ne permet guère de douter de son importance, quoique la manière expressive et nerveuse de la Gloire du registre supérieure puisse surprendre. Nous proposons de le rendre à Michel-Ange Challe (1718-1778), dessinateur de la Chambre et du Cabinet du roi Louis XV, qui fut amené à proposer de nombreux projets pour des commandes où l'on retrouve nettement le remploi des figures présentes dans notre feuille, en particulier et d'une façon exemplaire dans le Mausolée pour Louis, Dauphin de France (Fig. 1) érigé à Notre-Dame de Paris en 1766, dessiné par Charles Michel Ange Challe, gravé par François-Nicolas Martinet et publié l'année même. En couvrement de l'arc de triomphe de cette pompe célèbre, on retrouve la gloire tenant une couronne de laurier (et non plus deux), la main gauche libre pour faire le lien avec le registre des figures disposées en contrebas. Celles-ci - une allégorie de la France et la Mort pointant sa faucille sur le blason royal - répondent par leur composition et leurs attitudes (jusqu'au voile de la Mort qui se substitue à la peau de bête du soldat) aux modèles très certainement élaborés par Challe dans ses portefeuilles de dessin. D'ailleurs, on retrouve dans ses compositions peintes cette disposition faisant dialoguer en oblique une figure ailée et un groupe de figures posées sur le bord inférieur de la toile. Si L'Union des Arts de Peinture et de Sculpture par le Dessin (1753; Fig. 2) du château de Fontainebleau présente une figure de génie des arts dont la physionomie et l'anatomie sont très proches de celles de notre Gloire, le Repas d'Emmaüs (Fig. 3) du Musée national des beaux-arts du Québec (vers 1759) montre un Christ dont le profil anatomique légèrement souriant est identique à celui du soldat couvert d'une peau de bête dans le registre inférieur de notre dessin. Henry de Chennevières, le fils de Philippe, publia en 1882 dans la Gazette des Beaux-arts une étude consacrée à l'artiste : «Michel-Ange Challe, Dessinateur du Cabinet du Roi, documents tirés d'un journal inédit». Challe faisait aussi partie des préoccupations de Philippe de Chennevières en tant que collectionneur, le catalogue raisonné de Louis-Antoine Prat signalant quatre mentions pour cet artiste (La collection Chennevières : quatre siècles de dessins français : histoire des collections du musée du Louvre, musée du Louvre éd., EnsBA, 2007). Philippe de Chennevières ayant constitué une partie de sa collection quand il effectuait ses études à Aix-en-Provence, il serait possible que ce dessin ait été associé depuis les années 1840 au dessin de François Vanloo de la vente actuelle.
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